Une Pisner ? C’est nouveau ! Très tendance ! Une bière développement durable ! Ensuite, vous irez uriner là-bas, au fond à gauche, dans des urinoirs portant le panneau « pour la science ». Et à la sortie, un 2e panneau vous dit « Merci pour votre contribution ». Jusque-là, rien d’extraordinaire.
Sauf que… lorsque vous saurez ce que la science fait des urines des buveurs de bière dans les festivals bien arrosés, précisément, de bière, en Belgique ou Danemark, je ne suis pas certaine que la p’tit bière passera avec autant de jouissance et de légèreté !
Car voici ce qu’en fait « la science » si aimable pour vous remercier : en Belgique, avec 3 000 litres d’urine, elle fabrique 1 000 litres d’eau dite très pure. Mais aussi, toujours « la science » extrait des urines les éléments minéraux qui servent d’engrais aux plantations destinées à la fabrication de la bière. Et aussi les urines participent à la fermentation du malt. Ça c’est en partie en Belgique et tout à fait au Danemark.
L’idée de l’exploitation des urines a germé dans la tête d’un humain qui était époustouflé devant le travail monstrueux que représentait l’évacuation des stocks d’urines lors de festivals. Tout ça peut paraître encore très clean aux yeux de certains.
Quoi que nous sommes là devant un circuit fermé de l’humain à l’humain via le sol, l’eau et la fermentation. Si l’on se réfère au bien connu cycle du crabe, responsable de dégénérescence aux Philippines, on peut déjà s’interroger.
Mais, il y a pire. Un pire dont on ne parle jamais nulle part et qu’il faut arracher aux responsables des stations d’épuration lorsqu’on leur pose la question. En fait il faut l’énoncer à leur place et là, ils ne peuvent pas dire non : il est impossible de débarrasser ces liquides et même l’eau, des pesticides, des médicaments et des hormones qu’ils contiennent. Alors, développement durable, certes ! Mais avec rediffusion des pesticides, médicaments, fractionnés par la filtration et donc encore plus nocifs.
Car le corps humain essaie de se débarrasser au maximum de ces produits chimiques notamment par les urines. D’ailleurs, n’en déplaise aux adeptes de la dégustation des urines et contrairement à une idée qui était largement partagée, il est absolument démontré depuis 2016 que les urines ne sont pas stériles.
Alors ? Toujours OK pour la p’tit bière Pisner qui porte si bien son nom ?
Pour le moment, cette eau pure d’urines et cette délicieuse bière ne se trouvent qu’en petite quantité en Belgique et au Danemark. Mais mieux vaut être averti !
Et suivre aussi bien que possible les bonnes adresses de l’écolomag en s’approvisionnant en bio, d’autant que les délicieuses p’tites bières bio en tout genre ne manquent pas dans les magasins bio !
France Guillain
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La Méthode France Guillain
Éditions du Rocher
Fév 22, 18:22