Artificielle ou humaine ?
Connaissez-vous le terme IA ?
Cet acronyme se conjugue aussi bien en français qu’en anglais pour désigner l’intelligence artificielle. Ce terme est né dans les années 50, dans la foulée des stratégies de cryptage de messages apparues lors de la Seconde Guerre mondiale, dans un milieu de mathématiciens et d’informaticiens.
Un concept « fumeux » à l’époque, qui part du principe que la machine aspire à imiter le cerveau dans son fonctionnement, dans sa « logique de calcul ». Un concept qui est devenu très concret…
1997 : Deep Blue, l’ordinateur d’IBM, bat Garry Kasparov, champion du monde d’échecs. 2017 : L’intelligence artificielle de Google – AlphaGo – bat Ke Jie, numéro 1 mondial du jeu de Go. Vous noterez que la quantité des mouvements disponibles pour les échecs est assez limitée comparé aux millions de possibilités du Go.
2062 : Des machines à intelligence artificielle auront capacité à accomplir toutes les tâches, aussi bien ou mieux que les humains. Tel est le retour de 352 experts interrogés récemment par l’université d’Oxford, qui devaient se prononcer sur le temps qu’il faudrait pour franchir quelques grandes étapes dans 26 disciplines différentes afin que l’intelligence artificielle soit plus présente dans notre quotidien.
Est-ce la chute de l’empire humain ? la concrétisation tardive du film prophétique 2001, l’Odyssée de l’espace, dans lequel un super ordinateur pilote et dialogue avec l’équipe ?
Il est frappant de constater que cette intelligence artificielle, sans le savoir, infuse notre quotidien : des achats à haute fréquence en bourse, des « chatbots » (contraction de chat et robot) qui répondent directement à des questions sur internet, des logiciels de reconnaissance vocale, véritables assistants virtuels…
En fait, le 21e siècle sera algorithmique ou ne sera pas. Mais à quoi servira l’Homme dans un univers où son intelligence est mise au placard pour de multiples fonctions ? Aura-t-il une vie oisive et libérée de toute contrainte « casse-tête » ?
La réponse viendra par à-coups, avec des avancées techniques majeures, mais ce futur est à surveiller… Au même titre que la recherche en génétique intègre la notion d’éthique car elle touche au vivant, l’intelligence artificielle, qui a trait également au vivant à notre quotidien, pourrait se voir rapidement opposer des limites éthiques ou morales !
Si nos besoins du quotidien sont remplis par des algorithmes, que nous restera-t-il ? Les sentiments ? Les relations ?
À nous de cultiver notre jardin, au propre comme au figuré, de considérer que ces avancées doivent permettre de libérer l’Homme des contraintes physiques ou de dépasser sa capacité de calcul pour mieux vivre. En aucun cas ces concepts ne doivent dicter des valeurs morales ou s’immiscer dans des notions de jugement, type Minority Report. Les sentiments, la réflexion sont importants pour apprécier des relations qui se retrouveraient bien froides et bien loin de nos racines, notamment latines, faites de chaleur, de proximité et de convivialité. Restons humains !
Il faut résister et ne pas céder à la fascination envahissante de cette IA, il faut l’utiliser comme un outil et non pas comme un maître à penser ou à décider. L’homme doit bien rester au centre du sujet et non l’inverse, à nous d’être vigilants !
Je vous assure, ce billet a été pensé et conçu dans mon cerveau d’humain et n’est pas le fruit d’un robot ; c’est pourtant déjà le cas dans certains médias…
Olivier Guilbaud
Co-dirigeant du Laboratoire
Science & Nature
Mar 11, 14:29