C’est votre mission, si vous l’acceptez…
Le développement durable n’est plus à la mode. Il s’est fondu dans l’intérêt de jouer collectivement en ajoutant les sphères sociale et sociétale. Vive la RSE* ! Le collectif, « global et cohérent », devient la règle. Il était temps.
Et cette dimension est valable à tous les niveaux de notre société, que l’on soit citoyen, membre d’association, salarié, retraité, et pour toutes les structures, entreprises, collectivités, associations…
En fait, cette démarche pour l’intérêt commun transcende toutes les segmentations possibles. Nous basculons dans un système hybride, où le bien collectif fait bouger les lignes pour mettre des ponts entre toutes ces sphères qui, parfois, s’ignoraient ou luttaient dans une logique de silo (cloisonnement de l’information).
Exemple 1 : Le monde associatif, c’est l’épanouissement individuel, en opposition à l’entreprise, lieu d’aliénation de l’homme par le travail.
Exemple 2 : la sphère publique, qui œuvre pour la nation, ignore l’entreprise, qui reste individualiste, se moque elle-même des lenteurs et du retard de cette sphère publique.
Si nous nous penchons plus précisément sur le monde de l’entreprise, une évolution très prometteuse se dessine pour faire la synthèse de cette hybridation…
Je ne suis pas un prix Nobel d’économie, mais je pense, en effet, que, dans le contexte actuel, Milton Friedman, qui lui l’était en 1976, s’est trompé en indiquant que la seule finalité de l’entreprise était de maximiser le profit.
Ce raccourci, qui a pu exacerber les luttes des classes par le passé et créer des fossés, n’est plus. La relation dominant-dominé n’est plus. Vive les relations de partenariat !
D’une part, aujourd’hui, tout le monde veut être entrepreneur, et, d’autre part, les entreprises ont bien changé, le développement durable et la RSE ayant produit leurs effets.
La mission, l’objet social même de l’entreprise, pourra intégrer à très court terme la notion d’intérêt collectif, de respect des parties prenantes. Après l’État et la Déclaration universelle des droits de l’homme, la reconnaissance d’utilité publique pour une association, c’est un pas nouveau et réglementaire, pour plus de collectif dans la sphère plutôt à « responsabilité limitée » de l’entreprise.
Les entreprises dites « à mission » se fixent aussi pour objectifs non seulement de réaliser du profit – car c’est l’essence même de l’axe économique –, mais également de préserver l’environnement – c’est l’axe écologique –, et de respecter l’axe social à travers les salariés, et, pour finir, l’axe sociétal, avec l’ensemble des parties prenantes – collectivités locales, partenariats…
Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde !…
Certaines organisations montrent le chemin et sont déjà dans cette dynamique, qui deviendra la norme de demain.
Votre mission, en tant qu’entreprise, entrepreneur, citoyen, devient bien de suivre cet intérêt supérieur qui est de laisser une planète en bonne santé, avec des habitants qui cohabitent dans des relations équilibrées, où chacun trouve sa place.
Quel beau programme ! Une utopie ? Non, une certitude.
En tout cas, cette mission, moi, je l’accepte et tous, nous essaierons d’y contribuer pour que cela devienne la norme.
Olivier Guilbaud Co-dirigeant du Laboratoire Science & Nature
* Responsabilité sociétale des entreprises
Mar 11, 14:29