Depuis les années 2000, les labels se réclamant d’initiatives “commerce équitable” se multiplient, et il est normal que l’on ne sache plus où donner de la tête. Afin de vous aider à y voir plus clair, voici un article qui met en lumière les exigences du label Biopartenaire au travers d’une filière de production de vanille de Madagascar.
Les exigences des labels : quelles conséquences pour les contrats équitables ?
Un label s’appuie sur un référentiel qui appartient à une organisation. Certains de ces référentiels, ou cahier des charges, sont audités par les entreprises à l’origine du label, d’autres par des organismes extérieurs. Biopartenaire est un label qui s’appuie sur le référentiel FFL. Cela signifie que pour apposer le label Biopartenaire sur ses produits, il faut respecter le cahier des charges FFL (Fair for Life). Or, ce cahier des charges appartient à Ecocert et est audité par cet organisme. Les adhérents à l’association Biopartenaire sont des entreprises qui commercialisent des produits.
Cependant, pour apposer le label Biopartenaire, il faut aussi respecter d’autres engagements :
- La vente de produits issus de l’agriculture biologique et réservés aux magasins spécialisés (= magasins 100% bio) ;
- L’engagement de l’acheteur sur des prix et volumes d’achat pour 3 ans minimum ;
- La création d’un regroupement de producteurs en gouvernance démocratique pour porter les discussions avec les acheteurs ;
- La création de fonds de développement gérés uniquement par le regroupement de producteurs.
Tout cela permet de garantir des contrats vraiment équitables pour chaque partie prenante.
Les grandes étapes de la labellisation Biopartenaire
La première étape consiste à calculer les coûts de production. Il faut prendre en compte de nombreux paramètres : les salaires, les amortissements, les semis, la manutention, le travail de la terre, etc. C’est une étape assez longue qui nécessite beaucoup de minutie.
Ensuite, les producteurs doivent se regrouper en une structure qui dialoguera avec les acheteurs. Ce regroupement doit être démocratique afin que chaque producteur puisse s’exprimer librement. Puis, le contrat-cadre est signé entre les producteurs, le regroupement et l’acheteur. C’est l’étape-clé qui garantit de réelles discussions équitables entre les différentes parties prenantes.
Pour autant, la signature du contrat-cadre ne permet pas l’apposition du label Biopartenaire. Un audit doit être réalisé par Biopartenaire afin de s’assurer que tout est conforme au cahier des charges. S’il y a moins de 20% de non-conformités, le contrat est maintenu et l’acheteur peut mettre le label Biopartenaire sur ses produits !
Les enjeux de la labellisation d’une filière de vanille
Chez Cook nous travaillons depuis plus de 10 ans avec le même partenaire sur la vanille. Cette épice est très prisée et parmi les plus chères du marché car sa culture et sa récolte est particulière. En effet, cette plante est pollinisée à la main, et cette opération demande un véritable savoir-faire. Ajoutons à cela qu’il faut près d’un an entre le moment où la plante est fécondée et la récolte. À cela s’ajoutent plusieurs semaines de préparation pour la rendre consommable.
La vanille est aussi particulière car son prix fluctue en fonction du cours du marché mondial plus que d’autres épices. Ainsi, il nous paraissait évident d’établir un contrat équitable afin d’assurer :
- Des prix rémunérateurs et volumes minimum pour les producteurs ;
- Une visibilité sur 3 ans grâce à un contrat pluri-annuel ;
- Une aide au travers de fonds de développement correspondant à 5% du total des achats : ces fonds sont gérés par les producteurs qui décident de les allouer sur des projets qui font sens pour eux.
Ces fonds de développement sont, à notre sens, très importants car ils permettent à nos partenaires de développer des projets utiles pour les populations locales. Ainsi, plusieurs projets ont été développés :
- Un centre de stockage sécurisé a été construit afin d’éviter les risques de vol de vanille et de poivre ;
- 56 parcelles agricoles ont été achetées afin de permettre aux producteurs et à leur famille de devenir propriétaires de leurs terres, et ainsi d’être moins taxés ;
- Une salle de classe et du matériel scolaire ont été achetés ;
- Un dispensaire a été construit, et du personnel médical embauché.
Pour en savoir plus sur notre filière vanille, c’est par ici : poivre-et-vanille-madagascar
Et si vous voulez entendre le témoignage de producteurs de curcuma bio et équitable, c’est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=aEdxc3moN3I