édito
L’écologie privée de pique-nique !
Fin de récré pour la fiscalité verte. Pas de « Malus Pique nique » – taxe sur la vaisselle jetable -, et pas d’extension des bonus malus sur les biens de consommation courante. Une sorte de permis de polluer accordée à chacun. Curieuse manière d’encourager la croissance verte dont médias, politiques et experts se gargarisent depuis ces trois dernières années. Au nom de quoi ce refus ? Officiellement au nom de la défense du pouvoir d’achat. Fêtes de fin d’années venant, il serait malvenu de priver certains industriels, grands distributeurs et caisses de l’Etat de revenus substantiels tirés de ces objets tendances, écrans plats, cafetières à capsules et autres gadgets fortement polluants qui inondent les linéaires en fin d’année. Qu’on arrête, enfin, de nous faire croire que consommer écolo c’est plus cher, que c’est bon pour les bobos friqués et que le panier de la ménagère étant ce qu’il est, l’urgence est de sauver la croissance ! Oui, mais laquelle ? Car in fine, cette croissance grise – en opposition à la verte – défendue aujourd’hui coûte bien plus cher. Traitement des déchets, recyclage aléatoire, dépollution et accidents écologiques sont autant de gouffres à finances, sans compter les préjudices environnementaux à longs termes, qu’il faut bien assumer. Et qui passe à la caisse et se fait plumer me hulule-t-on ? Tour à tour le citoyen et le consommateur, autant dire toujours les mêmes : vous et moi.
Encore une fois les politiques ont fait la preuve que les changements sociétaux nécessaires ne passeront pas par eux. Alors, que fait-on ? Je veux dire vous et moi… et l’autre boule de plume qui commence à m’agacer à ricaner dans mon dos ? Ben, déjà on peut continuer d’user de notre discernement dans notre façon de consommer. Il n’est pas interdit de préférer des bons produits « plus cher » pour une bonne bouffe au dernier iPhone du marché, de porter notre choix sur de l’électroménager moins énergivore, etc,. En somme, de déplacer l’intérêt du marché vers des produits plus verts pour susciter la curiosité et la créativité des industriels, toujours à l’affût de nouveaux créneaux, et c’est leur rôle. Bref, d’utiliser le choix comme moteur du changement face à la force d’inertie des intérêts particuliers.
Une idée qui fait son chemin comme le montre, d’une autre façon, l’article société que nous publions ce mois-ci sur le « Web vert ». Vous trouverez aussi plein de bons plans pour préférer des huiles et onguents naturels aux pssshhhiiitt bidons, des banques qui jouent l’éthique et des news sur des initiatives positives qui font du bien au moral et… au portefeuille.
Qu’est-ce qu’il dit l’autre derrière ? Qu’à vol d’oiseau on n’est pas si loin du but, mais que… Oui, bon ça suffit !!!
Bonne lecture.
La chouette
Mar 11, 14:29