La période de chasse vient de se terminer. C’est le printemps. Au village, le bistrot vend un peu moins de rosés le matin de bonne heure et la casquette de camouflage se fait plus rare dans la camionnette. Ma campagne est redevenue douce. Les amoureux peuvent à nouveau se câliner dans mon bois. Je n’ai plus peur pour les chiens « baladeurs » de la maison. À l’heure où les copains lapins peuvent à nouveau musarder le soir sur les chemins sans craindre les « snipeurs du dimanche », il est temps de faire le point.
98 % des chasseurs sont des hommes. Ils auront dispersé 6 000 tonnes de plomb toxique dans la nature. La dernière enquête nationale publiée par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage fait état de 30 millions d’animaux abattus au fusil en 2015-2016. On a pu dénombrer environ 150 accidents liés à la pratique de la chasse. L’établissement public français fait le constat suivant : « le tir sans identification du gibier tiré est l’une des causes majeures d’accidents. »
Et voilà le travail ! Mais il y a mieux. Saviez-vous que la chasse en état d’ébriété n’est pas un délit ? Donc, si je résume… chasse est un truc de « bonhommes ». Il y a un paquet de morts chaque année, dont la majorité est due à des fondus qui font n’importe quoi, et, en plus, t’as pratiquement le droit d’être bourré. Bien sûr, tous ces braves gens nous expliquent qu’ils doivent passer un permis « et que, ça, c’est pas simple », qu’ils aiment la nature et que les écolos sont des zozos qui n’ont rien compris au monde rural. Et que, sans la régulation qu’ils pratiquent, on aurait des ours à la sortie des écoles.
Il paraît même qu’il y a des « bons chasseurs ». Je suis sûre que c’est vrai. Mais bon, ils n’ont qu’à virer tous les « viandards » et les « avinés » de leurs rangs, et ils redeviendront visibles ! J’attends !
Naturellement vôtre,
La Chouette