édito
UNE CHANCE POUR L’ÉCOLOGIE
Au risque de me faire voler dans les plumes, si j’osai, je dirai « Vive la crise ». Seule la compassion pour toutes ces petites gens qui se sont fait plumer et ont vu leurs économies – souvent de toute une vie de labeur – s’envoler, me retient. Et pourtant, l’explosion de la bulle financière et la mise à l’index d’une mondialisation dénuée de vision et de valeurs est peut-être une chance pour une autre voie, loin de l’argent roi et de la surconsommation dopée au crédit. Une voie où l’évaluation de l’individu ne se ferait plus sur sa facilité à satisfaire ses sens et ses envies mais sur sa capacité à donner un sens à sa manière de consommer et donc à sa vie, sur une planète que nous savons tous menacée. La crise du système bancaire n’est pas uniquement ponctuelle et sectorielle, comme on voudrait nous le faire croire, mais bien globale et systémique. Construction, automobile, distribution, sidérurgie, médias, monde du luxe et de l’art se réveillent avec la gueule de bois avant l’heure. Ramage et plumage en piteux état. L’esprit trop embrumé pour trouver le moyen de sortir du marasme. En ces temps de fêtes de fin et de début de nouvelle année, qu’en principe on espère meilleure, il y aurait de quoi déprimer, s’il n’y avait ce fol espoir qu’une véritable société écologique puisse apparaître comme la seule solution viable et comme une chance à saisir pour une humanité en manque de valeurs. Un beau cadeau de Noël finalement, non ? Et si, plutôt que de s’offrir tout un tas de trucs superflus et peu durables on s’offrait de la solidarité, de l’équitable et de l’éthique ? Si on faisait de ces périodes de grande consommation une période de grande compassion, et de Noël le jour du don utile. Si l’on remettait l’assiette du pauvre à la table de nos réveillons et que l’on échangeait nos gadgets pour du mieux être ? La fête n’en serait-elle pas plus belle, ne serions-nous pas plus fiers de nous et donc plus forts, pour affronter ces temps à venir que l’on nous prédit tourmentés ? « Si l’on pouvait faire aussi quelque chose pour les dindes, les chapons et la volaille en général… », me demande-t-on de rajouter. Plus sérieusement, c’est peut-être cette chance, là, qui se joue aujourd’hui. En tout cas c’est celle que nous défendons dans L’écolomag et de plus en plus puisque nous passons de seize à vingt-quatre pages. Encore plus de trucs et astuces pour consommer joyeux et pas cher, plus de contacts pour savoir à qui s’adresser, plus d’enquêtes sur notre société pour savoir et comprendre et plus de bonnes infos pour vivre mieux tout simplement. Des valeurs que vous semblez être nombreux à partager si l’on en juge par les milliers de connections à notre site en quelques semaines. Finalement, mon raisonnement n’est pas si… tiré par les plumes que cela, non ?
La chouette
Mar 11, 14:29