Dans le Bonheur d’être Nu (éditions Albin Michel), j’expliquais naguère combien le combat de médecins, d’hygiénistes, mais aussi de personnes de toutes conditions, fut long et difficile pour obtenir le droit tout simple de faire des cures de soleil, sur le corps intégralement nu. Dans La Méthode France Guillain, un chapitre est consacré à l’importance du soleil doux, direct, sur toutes les parties du corps sans exception. Les mammifères savent bien nous montrer cette importance lorsqu’ils s’exposent, en hiver, au moindre rayon de soleil, couchés sur le dos, les pattes bien écartées. En une demi-heure, ils doublent leur taux d’hormones.
J’écrivais donc que les naturistes, en leurs lieux très protégés, avaient dû créer les panneaux Nudité obligatoire, afin de protéger le droit au naturisme, qui est une hygiène de vie simple, que l’on ne doit pas confondre avec le nudisme. Le nudisme est juste le plaisir de bronzer intégralement ou de se promener nu.
Ces panneaux ont un rôle important dans la préservation de ce droit.
J’écrivais, il y a 24 ans, que le combat pour la liberté d’être nu, dans un lieu naturel et protégé, était comparable au combat féministe.
Que les jeunes femmes d’aujourd’hui, qui se moquent parfois de certains excès des féministes, « ne savent pas qu’un droit, une liberté n’est jamais définitivement acquise. Que ce qui était permis hier peut être interdit demain. (…) Au début du 20e siècle, les Allemandes avaient le droit de vote : Hitler le leur a retiré. » Que l’on voit dans le monde « des femmes qui ont été libres, elles étaient médecins et portaient des mini-jupes, comme en Afghanistan, et se retrouvent voilées, leurs libertés conquises difficilement leur ont été retirées dans la violence et la répression. Certaines paient ces retours à l’absence de liberté de leur propre vie. (…)
Le naturisme a la même fragilité. Il suffit pour cela de créer certaines peurs, des inquiétudes… »
Sachant que le naturisme a été un formidable levier de l’hygiénisme et de la naturopathie, de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, du respect des droits des femmes, du développement de l’alimentation bio et du respect de la nature – loin de toute politique – l’écolomag est le juste lieu pour s’en souvenir !
En ces temps terriblement perturbés, prenons garde de ne tomber dans aucun intégrisme, quel qu’il soit. Attention aux récupérations intéressées mais très dangereuses de notre amour de la nature.
Prenons exemple sur cette nature qui nous est chère, et nous montre comment plantes, animaux, insectes vivent en harmonie, s’entraident mutuellement, chaque vie ayant besoin des autres, et prenant soin des autres.
Pour que la quiétude, le grand soin des autres se développent le plus possible entre les humains. Pour que chacun de nous puisse respirer, se mouvoir, s’alimenter, s’abriter librement, le plus naturellement du monde.
La vie – qui était dite moderne – nous a beaucoup déshumanisés. Jusqu’à tolérer qu’il existe dans nos villes des personnes sans abri. Le chacun pour soi était surdéveloppé. Nos vies familiales et de labeur nous isolaient de plus en plus les uns des autres. La douceur de vivre était le plus souvent un rêve de vacances. Certaines fêtes familiales devenaient parfois le lieu d’affrontements par méconnaissance des personnes de sa propre famille. Une toute petite bête – pas terrible – a été le prétexte d’une immense prise de conscience à l’échelon mondial.
Certains pays y ont échappé, car ils ne possèdent aucune des richesses convoitées par les autres, et ils sont organisés en sociétés très paisibles, et en parfait équilibre avec la nature qui les entoure. Leur existence nous montre que nous pouvons en faire autant. La condition expresse pour y accéder est que chacun participe, à sa mesure, ne serait-ce que quelques heures par semaine, et aussi directement que possible, à la production de ce qui nous fait vivre, nos aliments.
Car plus nous sommes proches du sol, plus notre équilibre est stable. Plus nous participons directement à l’émergence de la vie, plus nous prenons confiance en nous.
Il est possible aussi d’augmenter notre autonomie en faisant de la couture, du tricot, du crochet, de la menuiserie, de la mécanique, de la restauration de bâtiments, ou en créant de très petites écoles. Lorsque l’on se trouve dans la tempête, il est très important de bien s’ancrer dans la matière, dans la vie pratique, dans l’organisation matérielle, qui favorise l’autonomie et la survie de chacun.
Les possibilités sont très variées dans un monde que nous avons d’ores et déjà commencé à construire, depuis des années, avec l’écolomag ! Car l’écolomag appartient au monde durable, celui qui survivra à bien de très petites bêtes !
Et mon voeu le plus cher, en cette rentrée, est qu’après la tempête, nous puissions tous nous réunir vraiment, physiquement, avec nos plus beaux sourires, pour une grande fête !
France Guillain
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