C’est la nouvelle année ! À nous les bonnes résolutions, alors que toute la famille rentre à nouveau dans un rythme actif. Comment rester sur ces belles expériences ? Comment, surtout, continuer à enrichir nos relations ?
Je vous propose de changer de point de vue et de mettre des lunettes à filtre positif. En tant que parent, surtout dans les périodes actives durant lesquelles nous courrons tous, notre focus et nos échanges avec nos enfants tournent surtout autour de questions de logistique ; et quand nous sortons de la logistique, c’est souvent pour régler des problèmes.
Nous parlons beaucoup à nos enfants de l’heure à laquelle nous venons les chercher, du rangement de leur chambre, de leurs devoirs, des activités du week-end, etc.
Quand nous abordons avec eux plus spécifiquement leurs comportements, c’est le plus souvent car nous n’en sommes pas content. « Ta chambre est déjà en désordre », « Arrête d’embêter ta soeur », « Dis bonjour à la dame », etc.
Ces communications sont nécessaires car elles ajustent le fonctionnement de la famille et apportent à nos enfants des retours sur leurs comportements. Cependant, elles pèchent souvent par leur forme (cf. articles sur le message- je) et par leur fréquence relative aux messages positifs.
Or, le paradoxe est simple : nous apprenons tous mieux grâce aux renforcements positifs – cela a été mille fois étudié et démontré. Alors, pourquoi continuer à vouloir « éduquer » nos enfants en leur signalant principalement ce qu’ils font de mal ? Et si notre challenge de rentrée était d’inverser la tendance ? Qu’est-ce que cela créerait dans la famille ? Mettons nos lunettes positives !
Comment faire ?
1- Renforcer notre capacité de perception des choses positives : cela s’exerce ! Plusieurs fois dans la journée, se demander : qu’est-ce que Tom a fait aujourd’hui et qui me met dans le vert, ou me permet de rester dans le vert ? Et, parfois, ce seront de petites choses : il a mis son manteau sur la chaise plutôt que par terre, il est venu dire bonsoir plutôt que d’aller directement dans sa chambre en rentrant du sport. L’important c’est de les VOIR, de s’en rendre compte et, déjà, de s’en réjouir !
2- Le dire en prenant les formes. Chez Gordon, comme vous le savez, nous faisons attention à la forme de nos messages pour qu’ils aient toutes leurs chances de porter leurs fruits. Quand un enfant a un comportement qui nous va, l’important, c’est qu’il s’en rende compte et qu’il sache quoi faire pour le reproduire. Nous utilisons alors le message-je d’appréciation.
Le message-je d’appréciation comprend 3 parties. C’est un cousin très proche du message-je de confrontation.
Je décris le comportement (des FAITS) + j’exprime ce que je RESSENS + je verbalise les conséquences concrètes pour moi.
Par exemple : « Je suis contente, tu as mis ton manteau sur la chaise plutôt que par terre dans l’entrée. Du coup, je n’ai pas besoin de le ramasser et c’est mieux rangé ! » Ou bien « J’ai beaucoup apprécié que tu viennes me voir en rentrant ce soir, cela nous a permis de papoter sur nos journées. C’était super chouette. »
Bien entendu, ces messages sont à mettre à votre sauce car la CLÉ ici est d’être authentique. Pas question de faire des messages positifs si vous ne les pensez pas. L’expression du ressenti se doit d’être en ligne avec ce que vous ressentez vraiment.
Bien entendu, en tant que parent, on se dit souvent « mais, quand même, je ne vais pas souligner ce que mon enfant fait et que je trouve normal. C’est la moindre des choses qu’il vienne me voir le soir en rentrant ! »
Je vais vous raconter l’histoire de Dominique. Dominique participait à un atelier que j’animais. Le fils de Dominique, Romain, en grandissant, avait tout d’un coup arrêté de la prévenir quand il passait chez des amis après être sorti du lycée. Cela était de plus en plus fréquent, et il rentrait de plus en plus tard. S’en était suivi un bras de fer de plusieurs mois entre Dominique et son fils autour de « tu devrais me prévenir » et « tu ne me fais pas confiance ». Dominique nous a alors raconté que, pendant des années. Romain lui avait envoyé des SMS à chaque fois qu’il allait chez un ami pour la prévenir et lui dire à quelle heure il rentrait. Elle avait trouvé cela « normal » et ne l’avait pas souligné. Sa conclusion devant nous a été : « Bien que trouvant cela normal, je pense que si j’avais pris le temps de lui dire “Romain, tu sais, quand tu m’envoies tes SMS pour me dire que tu vas chez un copain et à quelle heure tu rentres, je suis vraiment contente parce que, du coup, je sais à quoi m’en tenir et je peux m’organiser autour de cela”, je pense qu’il aurait continué de le faire, en tous cas plus longtemps et que cela l’aurait d’autant plus responsabilisé. Ce n’est pas parce que je trouve cela “normal” que je n’en suis pas heureuse, alors autant le dire. »
C’est tout le message que porte Thomas Gordon dans ses livres. Soulignons les comportements de nos enfants qui nous vont, même si c’est « normal », ce sera le meilleur moyen de les renforcer et de les responsabiliser. Et puis, quel baume pour la relation !
« Nourris tes qualités, tes défauts mourront de faim. »
Ce dicton magnifique vaut pour nos enfants et pour nous !
Alors, chaussons nos lunettes positives et, tous les jours, faisons un message d’appréciation à nos proches. De petits miracles pourraient en découler !
Belle rentrée positive à tous,
Nathalie Reinhardt
Présidente Les Ateliers Gordon
www.ateliergordon.com
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