des Drs Françoise Couic Marinier et Laurent Briquet
Confortablement allongé·e ou assis·e, je laisse mon corps s’installer de plus en plus confortablement à chaque nouvelle expiration. Mon corps se détend et plus je suis détendu·e, plus mon esprit est prêt pour effectuer ce voyage en forêt.
Quelques images commencent à apparaître. Des arbres, des troncs… de la mousse… des feuilles… J’avance lentement sur le sentier bordé de feuilles, je respire les odeurs de la forêt, l’odeur vivifiante des sapins…
Ces odeurs entrent dans mes poumons avec l’air pur de la forêt et me donnent la force… la volonté… Le moment est tellement agréable que je décide de m’asseoir quelques instants sur une souche d’arbre, sans bouger, sans faire aucun bruit, afin de ne pas perturber la forêt…
Je suis tellement immobile et détendu·e que personne ne pourrait remarquer ma présence, alors que je suis assis·e sur cette souche d’arbre. J’aperçois deux renards qui se promènent à la recherche de nourriture, à quelques mètres de moi, ils ne m’ont même pas remarqué·e. Si je bougeais, ils s’enfuiraient aussitôt, mais je suis tellement immobile et tellement détendu·e que je ne fais plus qu’un avec la forêt. Les renards semblent attirés par un creux à la base d’un arbre. Huit petits lapins attendent à l’intérieur que leurs parents reviennent.
Le creux est étroit, mais le plus gourmand des deux renards réussit à pénétrer à l’intérieur en forçant l’entrée. Le renard gourmand mange un premier lapin, puis un deuxième. Ils sont tellement bons qu’il ne peut résister et il en mange un troisième et un quatrième. Il pense que s’il les mange tous, il ne craindra plus la faim pendant très longtemps. Il fait le choix de n’en laisser aucun à son compagnon, qui attend dehors et, bien qu’il n’ait plus faim, il dévore les quatre lapins restants. Son ventre double, puis triple de volume. Au moment de ressortir du creux de l’arbre, il ne parvient pas à sortir plus que sa tête, il panique. Il est pris au piège, désormais trop gros pour pouvoir s’en extirper… Son compagnon, impuissant, le laisse là et s’en va.
Toujours assis·e sur ma souche, il me semble avoir été l’unique spectateur ·trice de cette scène pleine d’enseignements : même les animaux doivent apprendre de leurs erreurs. Je suis resté·e tellement longtemps assis·e sur la souche que j’ai respiré beaucoup de parfums de la forêt et j’ai à présent plein de force et de courage en moi. Je me lève et marche à nouveau doucement dans cette forêt généreuse.
Je vais bientôt terminer cette promenade, mais, auparavant, je me demande quelle était la sensation la plus agréable parmi toutes celles que j’ai ressenties.
À présent que j’ai rechargé mes batteries en courage et en détermination, je compte de 5 jusqu’à 1, en visualisant les chiffres. Lorsque j’arriverai au chiffre 1, je serai revenu·e ici et maintenant et je pourrai ouvrir les yeux. »