En chemin vers la Terre
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Les Jardiniers-Maraîchers de Lou Preï
La petite ferme de Lou Preï est nichée à 1000 mètres d’altitude au cœur des Alpes Maritimes sur la commune d’Ascros. C’est une petite zone de production maraîchère biologique parmi le flanc des montagnes. Au rythme très marqué des saisons, Vanessa et Aymeric y cultivent leur jardin depuis douze ans.
Un projet de vie agricole
Lou Preï, c’est tout d’abord un projet de vie qui se concrétise ! Le travail de la terre leur a permis à de s’affranchir d’une routine “boulot, métro, dodo” et d’acquérir l’autonomie et la liberté d’action qu’ils recherchaient. Installés depuis l’âge de vingt-trois ans ils ont peu à peu mis en place un lieu de vie en harmonie avec leurs valeurs et leurs envies. Leur petite production maraîchère leur assure une qualité de vie conciliant travail, passion et vie de famille.
Leur projet agricole, ils l’ont pensé à deux en intégrant pleinement les techniques de l’agriculture biologique à leur environnement naturel. Ils ont su s’approprier à leur manière les grands principes de la permaculture et de la biodynamie afin de les réadapter à leur contexte de montagne influencé par un climat méditerranée. Aujourd’hui, la production de légumes et de petits fruits fournit 20 à 50 paniers par semaines durant la belle saison, de juin à octobre. Ceux-ci, remplis de couleurs et de saveurs, satisfait grandement les habitants des environs de l’agglomération niçoise. En effet, à Lou Preï on y cultive la biodiversité : plus d’une centaine de variété, dont douze de tomates !
Une histoire de Maraîchers-Jardiniers
Un beau matin, en feuilletant un journal local, Aymeric et Vanessa relèvent une petite annonce : « vente d’un terrain agricole sur la commune d’Ascros » en accord avec leur petit budget. Lou Preï est alors un pré peu entretenu, orienté sud-ouest, surplombé d’un petit abri à rénover et bénéficiant d’une vue sur les montagnes. Leur projet de vie agricole bien en main, ils décident de s’y installer. Après une courte formation agricole, Vanessa et Aymeric entreprennent peu à peu l’aménagement du lieu : rénovation du bâtiment, construction de terrasses, mise en place d’un système d’irrigation, entretien des arbres présents, installation de serre, mise en place des planches de production…
Douze ans après, le résultat est saisissant ! En dessous de leur jolie maison provençale auto construite en bois et paille, on y trouve un jardin, enfin plutôt un hectare de terre en pleine production durant la belle saison. Les différentes planches de maraîchages se juxtaposent sur des petites terrasses rythmant doucement la pente parsemée d’arbres fruitiers (cerisier, pommier, figuier, poirier…). Deux sources d’eau permettent d’irriguer la majeure partie du terrain pendant la saison d’été, durant laquelle la production est à son maximum. Cette ferme que certain qualifieront de « lieu de production », Vanessa et Aymeric l’assimilent à leur « Grand-Jardin » préférant la notion de maraîchers-jardiniers à celle d’exploitants : « là où certains exploitent la terre, eux y cultivent leur jardin ».
« Un champ d’expérimentation infini »
Tout au long des années, Aymeric et Vanessa ont su tirer profit du champ d’expérimentation que leur offrait leur Grand-Jardin. L’observation consciencieuse de leurs plates-bandes leur ont permis de déterminer les techniques de production et les variétés les plus adaptées à leur lieu.
Leur quotidien consiste à travailler de paire avec la nature, ils veillent à favoriser pleinement un équilibre naturel. Cette logique de production se retrouve dans leurs pratiques agricoles : non utilisation de produits de synthèse, conservation des plantes au sol pendant l’hiver, maintien des zones humides, présence de zone sauvage et valorisation de la vie du sol. Le respect des cycles de la nature favorise la biodiversité et permet une cohabitation entre les différents êtres vivants peuplant leur jardin: insectes, arbres, légumes, plantes sauvages… L’objectif étant d’atteindre un équilibre favorisant une régulation naturelle des espèces au sein de leur Grand-Jardin. La cohabitation existe naturellement, même à l’échelle d’une ferme « il suffit simplement d’entretenir les plantes, et leur donner la place de vivre en cohabitation ».
En laissant la nature se développer, il est certes possible d’envisager quelques désagrément sur certaines plantation. Mais, la grande diversité cultivée de la production permet d’accepter de temps à autre qu’une petite partie de la récolte soit détruite « c’est le jeu ! Sinon on ne ferait pas de bio ! » à la différence de la monoculture qui ne laisse pas le droit à l’erreur.
Vanessa et Aymeric ont appris à utiliser les ressources présentes sur leur lieu. Ainsi grâce à la prêle des champs poussant naturellement dans une partie humide de leur terrain, les cultivateurs préparent une décoction fortifiante riche en silice et minéraux. Pulvérisée sur les plantes, elles ont alors plus de force pour résister aux attaques de champignons. Dans cette même logique, ils ont construit leur maison en bois paille, utilisant alors la paille fauchée par leur voisin. Ils ont ainsi réussi à créer un système cohérent mettant en valeur les ressources présentent dans leur environnement proche.
Nos deux cultivateurs transmettent au quotidien leur amour pour la nature, par un travail respectueux et l’attention qu’il y mettent, et elle le leur rend bien ! Le travail de la terre leur fournit bien plus qu’un simple revenu, mais la liberté d’entreprendre selon leur valeur et de vivre leur vie de famille selon leur envie. Lou Preï c’est avant tout un état d’esprit, une liaison très forte ou plutôt un échange entre la nature et l’homme, pour que chacun en tire le meilleur..
Mar 11, 14:29