La CBI rejette la proposition de création d’un sanctuaire baleinier
La 66e CBI (Commission baleinière internationale) s’est ouverte le 24 octobre dernier, en Slovénie. À cette occasion, ses 88 pays membres se sont réunis pour discuter de l’avenir des cétacés et mettre en place des solutions afin de les protéger. Il n’aura pas fallu attendre plus tard que le 2e jour pour connaître notre 1ère déception, puisque la CBI a rejeté la proposition de création d’un sanctuaire baleinier dans l’Atlantique sud.
L’idée de la création d’un sanctuaire baleinier dans l’Atlantique sud a été mise sur la table des discussions pour la 1ère fois en 1998. Mais cette motion a été régulièrement confrontée à une farouche opposition de la part de gouvernements membres de la CBI, comme le Japon ou la Norvège, qui pratiquent encore la chasse baleinière. Aujourd’hui, malgré une majorité de 38 voix en faveur de la création du sanctuaire face à 24 contre, la proposition a été refusée car elle n’atteint pas les 75 % nécessaires à l’adoption. Au cours du 20e siècle, près de 3 millions de baleines ont été tuées à travers le monde. 71 % d’entre elles ont été chassées dans l’hémisphère sud. La création d’une aire marine de 20 millions de km² dans l’Atlantique sud aurait permis aux cétacés de cette région d’évoluer dans un espace exempt de toutes activités humaines les mettant en danger. Cela concerne bien évidemment la chasse, mais pas uniquement. Les baleines sont soumises à bien d’autres menaces. Pollutions toxiques dues à une mauvaise gestion des pêcheries, pollutions sonores provenant des sonars des navires de pêche et militaires, tests sismiques utilisés dans le cadre des forages offshore… La palette des dangers pesant sur les baleines est bien plus large que ce que l’on pourrait croire. De nombreuses espèces de cétacés ont encore du mal à assurer leur survie à cause des décennies de chasse commerciale dont elles ont été victimes. Le sanctuaire baleinier de l’Atlantique sud aurait créé une « no go zone », où la pêche aurait été définitivement interdite, même si le moratoire sur la chasse venait à être levé sous la pression de pays comme la Norvège, le Groenland ou le Japon. Malgré une majorité de pays en faveur du sanctuaire et les centaines de milliers de soutiens citoyens, la CBI n’aura pas su prendre les décisions qui s’imposent afin de protéger les baleines. Le plus décevant étant que les efforts pour faire adopter cette motion ont été anéantis par des états membres se trouvant à des milliers de kilomètres de l’Atlantique sud, parfois même dans l’hémisphère nord ou de l’autre côté de la planète, alors que tous les états côtiers de l’Atlantique sud ont pleinement soutenu la proposition.
Source : www.greenpeace.org
Mar 11, 14:29