De tout temps, l’homme a puisé les oligoéléments dans la nature pour se protéger et guérir.
Naturellement présents dans notre environnement et notre organisme, les oligoéléments sont des minéraux essentiels, parfois des métaux, comme le fer, le cuivre ou l’argent, que l’on trouve dans l’écorce terrestre, au cœur de la terre et dans les roches. Avec l’érosion, ils se déversent naturellement dans l’eau, et c’est ainsi que certaines eaux de source sont riches en magnésium, fluor ou encore calcium. Cette eau concentrée en oligoéléments est utilisée par les végétaux pour se développer. À travers la boisson et la nourriture, les animaux et les hommes profitent, eux aussi depuis toujours, de tous ces oligoéléments, dont leur organisme a un besoin vital.
L’oligothérapie nous permet de renforcer nos apports en oligoéléments naturellement présents dans le corps, d’apporter ceux qui pourraient nous faire défaut à un moment donné de notre vie et de corriger des déséquilibres liés à notre mode de vie moderne. Elle agit de façon naturelle, sans faire appel à des éléments différents de ceux qui existent déjà dans la nature.
Les oligoéléments sont de formidables activateurs enzymatiques
À l’intérieur de nos cellules se déroule continuellement un nombre infini de réactions chimiques, de façon simultanée et coordonnée. Ces réactions impliquent des milliers d’enzymes, auxquelles les oligoéléments participent de deux façons :
- Ils se comportent comme des cofacteurs enzymatiques, c’est-à-dire qu’ils se lient aux enzymes pour changer leur forme et les rendre actives.
- Ils font partie de la structure même des enzymes. On parle de métallo-protéines, comme l’hémoglobine (protoporphyrine et fer) ou la vitamine B12 (protoporphyrine et cobalt).
Ainsi, les oligoéléments décuplent la vitesse d’exécution enzymatique, diminuant le temps et l’énergie nécessaires à la réalisation des réactions biochimiques. Sans oligoéléments, les milliards de réactions nécessaires chaque seconde pour assurer les fonctions de base de votre organisme ne pourraient pas avoir lieu ou mettraient un temps infini. Enfin, il faut savoir qu’un même oligoélément peut interagir avec plusieurs enzymes impliquées dans des processus biologiques très différents, ce qui explique pourquoi un oligoélément peut avoir une action thérapeutique ou préventive dans des troubles de natures diverses. C’est, par exemple, le cas du cuivre, qui joue à la fois un rôle actif dans la synthèse du collagène et dans le fonctionnement immunitaire.
L’oligothérapie a l’énorme avantage d’être très bien tolérée, dénuée d’effet secondaire et sans contre-indication. Et comme les oligoéléments interagissent peu avec les médicaments, il est tout à fait possible de faire, en parallèle d’un traitement médicamenteux, une cure d’oligoéléments.
Quelques conseils pour la prise d’oligoéléments
1. N’enchaînez pas les cures ; faites des pauses d’un mois entre deux cures.
2. De par leurs actions synergiques, il est possible de faire plusieurs cures en même temps. Voici quelques associations à privilégier : manganèse-cuivre / zinc-cuivre / cuivreor- argent / manganèse-cobalt / zincnickel- colbalt
3. Prenez vos oligoéléments à jeun et attendez 30 minutes avant chaque prise. Cela évitera toutes interactions entre aliments et oligoéléments ou entre deux oligoéléments. Le fer, par exemple, diminue l’absorption du zinc.
4. Excepté pour le lithium, les oligoéléments peuvent être pris le matin ou le soir. Mais si vous faites une cure de deux oligoéléments, mieux vaut en prendre un le matin et l’autre le soir.
Trois oligoéléments qui gagnent à être connus
LE FER est un élément indispensable à l’oxygénation des tissus : il est impliqué dans la structure de l’hémoglobine, protéine de transport de l’oxygène dans le sang via les globules rouges, des poumons vers les organes ; ainsi que dans la structure de la myoglobine, qui assure le transport de l’oxygène dans les muscles. Il est également impliqué dans le processus de division cellulaire, de métabolisme énergétique et de neurotransmission.
LE SÉLÉNIUM est un élément indispensable aux sélénoprotéines, qui sont représentées surtout par les sélénoenzymes impliquées dans de nombreuses voies physiologiques, comme la reproduction, la fonction thyroïdienne, la fonction intestinale, etc. La carence en sélénium est de plus en plus répandue dans le monde, en lien avec l’appauvrissement des sols et des végétaux en sélénium.
LE ZINC est un élément central pour le fonctionnement de l’organisme : stimulation des défenses immunitaires, protection contre le stress oxydant, maintien de la qualité de la peau, des ongles et des cheveux, fertilité, division cellulaire, métabolisme énergétique…
Aujourd’hui, l’oligothérapie a encore beaucoup à nous offrir et possède tous les atouts pour accompagner la médecine allopathique.
Véritable médecine prédictive, l’oligothérapie permet, par une simple analyse sanguine des taux d’oligoéléments dans notre organisme, de nous aider à prédire une sensibilité à développer certaines maladies (infertilité, arthrose, diabète de type 2…). À titre d’exemple, il a été établi qu’une carence en chrome est parfois retrouvée dans le diabète de type 2. Accompagnée d’un rééquilibrage alimentaire, cette prise en charge pourrait tout simplement éviter à des millions de personnes de développer un diabète.
Les oligoéléments dans l’histoire…
Dès l’Antiquité, les coupes en argent servaient à purifier les eaux de boisson pour éviter le développement des bactéries et la survenue de la maladie. Le cuivre était employé à fabriquer des bracelets contre des douleurs articulaires.
Les Romains se servaient du soufre pour désinfecter leur habitat et traiter les infections de la peau. Chez les Égyptiens, le zinc était connu pour accélérer le processus de cicatrisation des plaies.
Au Moyen Âge, le moine basile Valentin aurait même soigné les goitres de ses patients grâce à l’administration d’éponges marines, véritables réserves d’iode. En 1528, Paracelse, médecin alchimiste suisse, utilisait certains métaux en thérapie (or, argent, fer, étain, mercure, plomb) qu’il faisait fondre dans des seaux destinés à traiter différentes affections, avant d’y plonger une feuille qu’il appliquait ensuite sur la partie du corps concernée.