S’il y a bien un argument qui n’est pas assez mis en avant quand on parle de bio, c’est qu’il est également bon pour l’économie locale et le porte-monnaie.
On entend souvent dire que le bio c’est bon, c’est bien, mais c’est cher… Or, consommer bio s’avère tout aussi bénéfique pour l’économie locale que pour la santé. On vous explique…
Faire la différence entre le « bon » et le « mauvais » bio
Le Baromètre des produits biologiques de 2022 révèle que les français sont de plus en plus nombreux à ne pas comprendre le prix du bio… Malgré le gage de qualité promis initialement par l’agriculture biologique, 49 % indiquent préférer acheter moins cher, ce qui se répercutent malheureusement sur les produits bio locaux.
Mais si certains produits bio affichent des prix très élevés, ça n’est pas le cas de tous…
Aussi, il est important de faire la différence entre le bio « greenwashé » – souvent de marque distributeur ou marques de grands groupes, qui coûte plus cher, et le « vrai » bio, produit de manière locale et/ou artisanale, qui s’avère bien plus abordable qu’on ne le pense.
Saviez-vous que l’agriculture biologique était créatrice d’emploi?
- À surface égale, une exploitation bio a besoin de plus de main-d’œuvre qu’une ferme conventionnelle, à raison de 2,4 unités de travail contre 1,5. En encourageant les producteurs bio près de chez vous, vous participez au maintien d’une économie locale et rurale.
- L’agriculture biologique favorise également le développement de ce qu’on appelle un écosystème économique local : en sachant qu’un exploitant bio sur quatre va transformer sa production directement à la ferme – en totalité ou en partie, son activité ajoute une vraie plus-value d’un point de vue touristique.
- Les exploitations qui ne transforment pas elles-mêmes leur production font quant à elles appel à tout un réseau de PME pour s’en charger.
- Sans oublier le secteur de la distribution, avec la création de magasins et épiceries spécialisés…
Autre point important: la baisse de quantité compense les variations de prix
Oui, le prix varie entre les produits issus de l’agriculture bio et les produits conventionnels. Mais la qualité aussi. Prenez deux tomates : une bio, une classique et goûtez-les… La tomate bio est meilleure au goût, plus charnue et remplit mieux l’estomac. Et c’est pareil pour tous les produits bio !
Plus nutritifs, ils rassasient plus rapidement. Là où deux ou trois tomates conventionnelles sont nécessaires pour calmer la faim, une seule tomate bio suffit : les quantités sont ainsi réduites et le budget courses s’équilibre naturellement.
Des alternatives moins coûteuses existent
Par exemple : se tourner vers des coopératives de produits bio et locaux, vers des Amap (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) ou des associations locales proposant des paniers de saison à moindre coût.
Également, les fruits et légumes délaissés à la fin des marchés, ont souvent des prix pouvant être négociés à la baisse, pensez-y !
Privilégier le local ET bio
Production locale ne veut pas dire engagement environnemental et ne garantit pas une alimentation sans pesticides de synthèse.
Dans l’idéal, il est donc préférable de consommer bio, local et de saison.
L’Office Français de la Biodiversité nous explique : « Lorsque vous consommez bio, local et de saison, c’est tout un cercle vertueux qui se met en place. L’agriculture biologique préserve l’eau et les sols en n’y versant ni engrais, ni pesticide de synthèse. La diversité des cultures, la préservation des prairies, des haies et des talus ajoutés aux jachères permettent d’abriter près de 30 % d’espèces supplémentaires par rapport à des parcelles en agriculture industrielle. […] En respectant la saisonnalité, on évite également de faire voyager des marchandises à travers le monde. En consommant des produits non traités, on évite d’absorber des produits chimiques dont les effets sur la santé humaine n’ont pas été suffisamment étudiés sur le long terme. »
Manger local sans manger bio, c’est malheureusement accepter l’utilisation de pratiques et produits de synthèse nuisibles à la biodiversité, et à notre propre santé.
Alors du local oui, mais sans pesticides !
Propos développés par Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes, le réseau des entreprises certifiées bio d’Auvergne-Rhône-Alpes