« Le corps utilise ses propres formes de cannabinoïdes pour réguler tous les processus biologiques et ces derniers sont activés par le système endocannabinoïde (SEC), le mécanisme de retour d’information de l’organisme. Le CBD et les autres cannabinoïdes agissent comme des compléments et modulateurs de ce système physiologique de communication cellulaire régulateur. L’avenir de la recherche sera donc basé avant tout sur ce dernier. » Christopher Tasker, directeur général de Global Cannabinoid Solutions, société anglaise experte dans l’étude scientififique des cannabinoïdes
Impossible d’évoquer les bienfaits du chanvre sans parler des cannabinoïdes.
Kézako ?
Les cannabinoïdes sont classés selon 3 catégories :
- Les phytocannabinoïdes, issus du règne végétal, dont essentiellement le chanvre ;
- Les cannabinoïdes de synthèse, obtenus en laboratoire par chimie ou transformation de cannabinoïdes d’origine végétale, destinés à un usage médical ;
- Les endocannabinoïdes, naturellement sécrétés par notre organisme.
À propos des phytocannabinoïdes
La découverte de ce groupe de molécules typiques du chanvre et leur action sur notre organisme est très récente. Elles ont été mises en lumière pour la première fois dans les années 1940 par le chimiste Roger Adams, puis confirmées en 1964 par une équipe israélienne dirigée par le Pr Mechoulam. Les phytocannabinoïdes représentent ainsi une grande famille de composés chimiques, on en dénombre à ce jour plus d’une centaine.
Parmi eux, le fameux THC (delta-9- tétrahydrocannabinol) psychotrope, le CBD (cannabidiol) qui nous intéresse ici plus particulièrement, mais aussi le CBG (cannabigérol), le CBC (cannabichromène), le CBN (cannabinol), le CBL (cannabicyclol)…
À ce jour, le CBD est la deuxième molécule dans la plante s’agissant de sa concentration, après le delta-9-tetrahydrocannabinol ou THC. Généralement prédominant à l’intérieur des glandes de résine (trichomes) de la plante femelle de cannabis, le CBD peut s’obtenir par extraction des sommités, mais aussi par synthèse, connue depuis 1969.
Mais ce n’est pas tout… Aussi surprenant que cela puisse paraître, notre corps produit ses propres cannabinoïdes, que l’on appelle les endocannabinoïdes, et qui sont notamment indispensables au bon fonctionnement de notre système nerveux. Ils sont présents – ainsi que leurs récepteurs appelés CB1 et CB2 – dans tout notre corps (cerveau, organes, tissus conjonctifs, glandes, cellules immunitaires). Le profil d’expression des récepteurs CB1 est extrêmement large et agit principalement sur le système nerveux central ; celui des récepteurs CB2 est surtout concentré en périphérie (peau et rate, par exemple) et dans le système immunitaire.
La fonction des endocannabinoïdes ? Participer à l’homéostasie, autrement dit au maintien d’un environnement interne stable malgré les variations survenant dans l’environnement externe, telles que le stress ou la pollution.
L’anandamide et le 2-AG sont les endocannabinoïdes les plus connus. Ils jouent un rôle essentiel dans le bien-être, la mémoire, la motivation, la douleur, l’appétit…
Les phytocannabinoïdes, comme le THC du cannabis ou le CBD concentré dans des variétés de chanvre spécifiques, agissent également sur notre système endocannabinoïde, comme les endocannabinoïdes que nous produisons. Mais ils ne vont pas le faire de la même manière.
Alors que le THC va se fixer en majeure partie sur les récepteurs CB1, au niveau du système nerveux central (expliquant son action sur le psychisme), le CBD va juste stimuler nos récepteurs sans se fixer à eux.
Les actions bénéfiques du CBD sur notre organisme
En activant les récepteurs CB2 qui se trouvent, pour la plupart, dans les cellules de notre système immunitaire et qui vont induire une production de cytokines pro- et anti-inflammatoires, le CBD va permettre la régulation de notre système immunitaire.
Il semblerait, par ailleurs, que le CBD soit capable de réduire les effets euphorisants du THC et, même, d’avoir une action sur les addictions en général.
Le CBD, en augmentant les niveaux d’endocannabinoïdes, exerce une action sur l’appétit, la mémoire, l’humeur ou encore la douleur. Bien évidemment, nous ne possédons pas encore une pleine compréhension de l’étendue du potentiel du CBD, en raison d’un accès légal restreint, mais le champ des possibles de cette molécule semble des plus prometteur.