Le saule blanc, arbre au port majestueux, a donné naissance à l’un des plus célèbres médicaments de synthèse : l’aspirine. Son écorce renferme un antidouleur d’excellence pour soulager les maux de tête, les douleurs articulaires et les états fébriles.
Le saule blanc (Salix alba), originaire des zones tempérées de l’hémisphère nord, est connu depuis des millénaires. C’est l’un des arbres les plus importants en médecine traditionnelle. L’utilisation de son écorce a en effet traversé les siècles et les civilisations.
Environ 500 ans avant notre ère, les Chinois en connaissaient les propriétés fébrifuges et analgésiques. Les anciens Grecs l’utilisaient également pour faire baisser la fièvre et soulager la douleur, et son usage était répandu dans l’Europe du Moyen Âge. De la Floride à l’Alaska, l’écorce de saule fut abondamment employée par les Amérindiens comme antidouleur.
La salicine, substance active
Au XIXe siècle, sa renommée intéresse Pierre-Joseph Leroux, pharmacien français, En 1828, ce chimiste réussit à isoler la substance active principale de l’écorce de saule : la salicine. Dans l’organisme, la salicine se transforme en acide salicylique, substance anti-inflammatoire et antalgique.
Isolé chimiquement au début du XIXe siècle, l’acide salicylique a commencé à être synthétisé en 1860. Un dérivé, l’acide acétylsalicylique, sera ensuite identifié et commercialisé sous le nom d’Aspirine®.
Une aspirine naturelle à action longue
L’acide acétylsalicylique agit rapidement, mais il cause des effets indésirables (irritation de la muqueuse de l’estomac) que la plante ne provoque pas. Pour cette raison, le saule réapparaît sous la forme d’antidouleur naturel vers la fin du XXe siècle. Il est souvent préféré à l’aspirine de synthèse, car il en possède les bienfaits sans entraîner de troubles gastriques. En outre, il offre une durée d’action plus longue (8 h) que l’aspirine.
Son utilisation est recommandée pour soulager de nombreuses douleurs, notamment articulaires, issues de l’arthrose et des rhumatismes. L’écorce de saule ou aspirine naturelle est également efficace en cas de maux de tête, de règles douloureuses ou encore d’état fébrile.
Soulager les douleurs lombaires
Un essai à double insu portant sur 210 sujets souffrant de douleurs lombaires chroniques a été publié en 20001. Après quatre semaines, 39 % des patients ayant reçu un extrait d’écorce de saule fournissant 240 mg de salicine (Assalix®) ne ressentaient plus de douleur, par rapport à 6 % dans le groupe placebo. Une dose de 120 mg avait complètement soulagé 21 % des sujets.
1. Chrubasik S, Eisenberg E, et al. Treatment of low back pain exacerbations with willow bark extract: a randomized double-blind study.Am J Med 2000 Jul;109(1):9-14.
L’Agence européenne du médicament (EMA) reconnaît comme « cliniquement bien établi » l’usage de l’écorce de saule blanc dans « le traitement de courte durée des douleurs lombaires », et son usage traditionnel contre les « douleurs articulaires mineures, la fièvre liée au rhume et les maux de tête ».
La Commission E et l’ESCOP reconnaissent l’efficacité de l’écorce de saule pour faire baisser la fièvre et soulager les douleurs rhumatismales ainsi que le mal de tête.
Les flavonoïdes en renfort
La salicine n’est qu’un des principes actifs de l’écorce de saule. D’autres molécules, notamment les flavonoïdes, ont un effet anti-inflammatoire qui complète l’effet de la salicine et expliquerait l’efficacité de la plante à petit dosage. On suggère généralement 300 mg/jour pour le saule, dose bien inférieure aux doses habituelles pour les salicylates de synthèse (de 1 300 mg à 2 500 mg/jour).
Comment l’utiliser et quelles précautions prendre ?
Nature & Partage propose un extrait sec d’écorce de saule blanc biologique, d’origine française, sous forme de gélules. Vous l’utiliserez à raison d’une gélule matin et/ou soir, lors du repas, avec un grand verre d’eau.
Les personnes allergiques à l’acide acétylsalicylique (aspirine) ne doivent pas consommer de saule blanc, quelle que soit sa forme d’administration. En outre, les autorités sanitaires déconseillent l’utilisation du saule blanc aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants de moins de 12 ans. À noter également : la présence de tanins dans les constituants de l’écorce. En cas de doute, il est prudent de demander un avis médical.