Des premières règles jusqu’à la ménopause :
le shatavari, la plante alliée de toutes les femmes
L’ayurvéda n’a pas fini de révéler ses secrets millénaires ! Plus que jamais d’actualité, ce système de soin holistique peut répondre avec efficacité à certains problèmes de santé auxquels les femmes sont sujettes, concernant notamment l’équilibre hormonal, l’appareil génital et la sexualité. Aujourd’hui, il est reconnu que le shatavari fait partie de ces plantes indispensables que l’ayurvéda utilise, entre autres, pour accompagner la santé féminine intime, des premières règles jusqu’à la ménopause.
La légende de « celle qui a 100 maris »
Le shatavari (Asparagus racemosus) est une espèce d’asperge sauvage qui pousse naturellement dans l’Himalaya et dans les régions tropicales et subtropicales de l’Inde où elle est de plus en plus cultivée : en effet ses propriétés, de mieux en mieux connues, attirent l’attention du monde entier ! Pour peu qu’elle soit dûment certifiée bio, la culture du shatavari est très positive à plusieurs niveaux, autant pour les agriculteurs que pour préserver l’espèce, qui, dans son habitat naturel, est considérée comme en danger.
Le mot shatavari a deux significations : l’une, littérale, provient de shat, qui signifie « cent », et avar, traduit par « en dessous » – la plante aux cent racines. Une autre interprétation de son nom sanskrit est tirée de vari, « maris » en français : shatavari se traduit également par « celle qui a cent maris » ! Le shatavari a donc, depuis des temps immémoriaux, la réputation légendaire d’être tellement puissant pour la sexualité féminine qu’il donnerait aux femmes la passion et l’endurance de connaître cent hommes.
Dans l’ayurvéda, le shatavari fait partie des rasayanas, c’est-à -dire les plantes et remèdes ayant pour but l’équilibre physiologique du corps et des organes pour maintenir jeunesse, santé et clarté mentale. Comme l’ashwagandha, le shatavari tient une place prépondérante dans l’ayurvéda.

Le shatavari : une plante aux feuilles ressemblant à l’asperge, aux racines impressionnantes.
Le shatavari et la santé féminine : des milliers d’années d’expérience
Au-delà de la légende, les milliers d’années d’observation et d’expérience de la tradition ayurvédique se conjuguent aux rapports scientifiques modernes, qui confirment l’intérêt pour la santé de ces savoirs anciens. Dans le cas du shatavari, son efficacité est réelle lorsqu’il est pris régulièrement et sur le long terme. Cela s’explique par la présence des composés spécifiques à la plante, qui lui confèrent les propriétés suivantes pour la santé féminine : galactogène (augmente la production de lait), antispasmodique utérin permettant de lutter contre les manifestations de douleurs utérines, notamment lors des règles, complétées par un effet sédatif/ relaxant sur l’appareil génital féminin. De plus, il faut souligner les effets adaptogène (renforce l’organisme dans son ensemble face à différents facteurs de stress, dont les bouleversements hormonaux), anti-inflammatoire, antioxydant et anti-dépresseur de cette plante extraordinaire.
De plus, l’ayurvéda considère le shatavari comme un tonique féminin polyvalent. Pour mémoire, une plante ou un aliment est dit tonique lorsqu’il a la capacité de fortifier l’organisme, stimuler sa résistance et optimiser le fonctionnement du corps en général, ou de certains organes en particulier. Voici une liste non exhaustive de la manière dont l’ayurvéda définit les propriétés tonifiantes et curatives ciblées de cette plante exceptionnelle sur la fonctionnalité de l’appareil génital féminin : le shatavari normalise les règles, diminue le syndrome prémenstruel (irritabilité, douleurs mammaires, céphalées, oedèmes), lutte contre les douleurs et les ménorragies (règles anormalement longues et d’abondance excessive, pouvant mener à l’anémie). Le shatavari diminue les leucorrhées (sécrétions génitales excessives), favorise la lubrification vaginale et augmente la libido. De plus, il induit un équilibre hormonal qui agit contre les symptômes de la ménopause et confirme à quel point cette plante est la meilleure amie des femmes à toutes les phases de leur vie.

Récolte et tri des racines avant séchage et broyage
Une association puissante avec l’ashwagandha
S’il est évident que les propriétés dont nous venons de parler font du shatavari un atout ciblé pour la santé féminine, il serait dommage de ne pas citer d’autres effets de cette incroyable plante pour la santé de tous. Chez les hommes, en particulier, son association avec l’ashwagandha n’est pas antagoniste comme on pourrait le penser de prime abord, mais bien complémentaire ! Que cela soit en sexualité ou pour les activités sportives, l’ashwagandha apporte endurance et résistance, alors que shatavari fournit force et stimulation. Associer ces deux plantes est à recommander fortement pour faire face à toutes les sollicitations du quotidien afin de mobiliser le meilleur de soi-même.
D’autres propriétés du shatavari méritent d’être soulignées et, entre autres, son action anti-ulcérogène et gastroprotectrice (continuité de l’épaisseur du revêtement muqueux) sur tout le système digestif, y compris les affections intestinales. Le shatavari lutte en effet directement contre les ulcères en potentialisant les facteurs de protection naturels : prolongation du temps de vie des cellules du revêtement muqueux, augmentation de sa résistance et de la continuité de son épaisseur.
Les propriétés du shatavari sont encore nombreuses à énumérer et à découvrir ! Nul doute qu’à l’instar de l’ashwagandha, le shatavari est en voie de devenir une plante essentielle et incontournable de la phytothérapie contemporaine. Il est important de préciser que le shatavari ne présente aucune toxicité ! Son usage est totalement sécurisé et le respect des doses prescrites permet une efficacité maximale sans craindre d’effets secondaires.
Comment prendre le shatavari ?
Dans la tradition ayurvédique, c’est l’usage de la poudre de racine du shatavari qui est utilisée, de préférence dans du lait tiède, qu’il est aisé de remplacer par un lait végétal auquel on aura éventuellement ajouté un corps gras. Dans l’ayurvéda, les corps gras potentialisent la biodisponibilité des principes actifs car ceux-ci sont en partie liposolubles. Une tisane tiède avec un peu d’huile de coco fera également l’affaire. On consommera de préférence une cuillère doseuse (5 g environ) 1 à 2 fois par jour. En cas de troubles avérés Shatavari doit être prise avec une grande régularité sur des périodes longues (plusieurs mois) et aussi longtemps que nécessaire. Cependant, comme dans tous les traitements phyto-thérapeutiques, une pause occasionnelle de quelques jours est recommandée tous les 3 mois.