La justice ouvre la voie
à l’interdiction d’un forage pétrolier
Courant février, le rapporteur public du Conseil d’État a plaidé devant le tribunal administratif de Melun l’interdiction d’un forage d’exploration pétrolière décrié par les militants anti-gaz de schiste à Nonville (Seineet- Marne), au nom de la loi interdisant la fracturation hydraulique en France. Le rapporteur public, dont les avis sont en général suivis par les juges, a rejeté l’argumentation de la société exploitante, le pétrolier américain Hess, qui assure ne pas vouloir recourir à la fracturation hydraulique, mais simplement sonder le sous-sol du bassin parisien à la recherche d’hydrocarbures non exploités. Il recommande l’annulation d’une décision de l’administration, qui ne s’était pas opposée à ce forage. En 2013, Hess Oil avait déjà procédé à un forage contesté à Jouarre (Seine-et- Marne), sans fracturation hydraulique mais en creusant jusqu’à 2 918 m sous terre. Des carottes de terre ont été prélevées, notamment entre 2 250 et 2 785 m, dans la roche-mère du Lias (couche géologique de l’ère secondaire), là où peut se trouver du pétrole de schiste. Le groupe, qui possède en tout 9 permis miniers dans le bassin parisien, a déjà réalisé 9 forages comparables à Chartronges (Seine-et-Marne) et Huiron (Marne). Le site de Nonville, à 90 km au sud de Paris, fait partie du permis de Nemours, l’un de ceux dont la « mutation » – transfert de leur ancien propriétaire Toreador à leur acquéreur Hess Oil –, a été bloquée fin novembre 2013 par le ministre de l’Écologie Philippe Martin. Malgré ce rejet de mutation du permis, Hess soutient que l’autorisation du forage, accordée en août 2012, est toujours valable, la jurisprudence ne s’étant pas exprimée sur ce point précis. La réglementation autour des forages a également été durcie la semaine dernière avec la parution d’un décret qui soumet au régime de l’autorisation, et non plus de la simple déclaration, les forages visant à découvrir du pétrole ou du gaz. Ce décret faisait suite à une décision du Conseil d’État en juillet 2013, invalidant le régime simplifié.
Le mouvement Slow Food étend
son réseau de potagers en Afrique
Le mouvement écolo-gastronomique Slow Food va, dans les prochaines années, multiplier par 10 le nombre de potagers qu’il gère en Afrique et passer à 10 000 sites, pour lutter contre la faim et la pauvreté en préservant la biodiversité du continent. L’idée est de répondre aux besoins des communautés locales, d’abandonner les solutions prônées par les grandes institutions financières internationales, qui mettent l’accent sur les cultures destinées à l’exportation et sur le recours massif aux fertilisants, et de lutter contre le « land grabbing », l’accaparement des terres les plus fertiles par des investisseurs étrangers. Il s’agit à ce titre d’une « proposition politique », qui consiste à avoir d’ici à 2016 un réseau de jeunes leaders africains, qui travailleront et mèneront de plein droit (politique, stratégique et opérationnel) le mouvement de Slow Food en Afrique.
Comme les quelque 1 000 premiers potagers déjà implantés dans 26 pays du continent ces dernières années, surtout en Afrique de l’Ouest, du Sud et au Kenya, ces initiatives s’appuieront le plus possible sur les connaissances et ressources locales et s’adresseront essentiellement aux communautés, écoles et familles, qui seront encouragées à échanger leurs informations. « Adopter » un de ces nouveaux potagers représentera un coût de 900 €, qui seront utilisés pour la mise en place du site, mais aussi le renforcement du réseau ou le financement de bourses d’études pour de jeunes Africains.
Mar 11, 14:29