Les huiles essentielles sont un véritable concentré de puissance. Leur composition chimique, particulièrement complexe (une huile essentielle naturelle peut contenir plus de 200 molécules) leur confère une efficacité remarquable lorsqu’elles sont utilisées à bon escient. À l’inverse, une utilisation anarchique se révélera inefficace ou, pire, dangereuse…
Pour les personnes qui ne sont pas habituées à pratiquer l’aromathérapie, l’usage de la voie orale est toujours un peu délicat… Quelle huile choisir ? Pourquoi faut-il la diluer ? Pourquoi ne pas prendre 2 ou 3 gouttes de plus ? Tentons de comprendre pourquoi la prise d’huiles essentielles par voie orale doit se faire avec prudence pour bénéficier de leurs bienfaits en toute sécurité.
Qu’est-ce qu’une huile essentielle et comment l’obtient-on ?
L’huile essentielle est la fraction odorante volatile des plantes, extraite par distillation à la vapeur d’eau. Il ne faut pas confondre l’essence d’une plante et son huile essentielle.
L’huile essentielle, c’est l’essence distillée : huile essentielle et essence sont différentes par les modifications biochimiques que subit l’essence lors de la distillation. L’extrait obtenu est composé de molécules complexes, qui appartiennent à différentes familles chimiques. C’est la synergie de tous ces constituants qui donne toutes ses propriétés à une huile essentielle. Le processus de distillation consiste à faire traverser par de la vapeur d’eau une cuve remplie de plantes aromatiques. La vapeur ainsi enrichie d’huile essentielle passe ensuite dans un serpentin où elle va se condenser. À la sortie de la cuve, un essencier recueille l’eau et l’huile essentielle, qui se séparent facilement compte tenu de leur différence de densité.
La distillation est un procédé particulièrement délicat, qui nécessite de l’expérience, une surveillance constante et le respect de règles strictes si l’on souhaite recueillir la quintessence de la plante sans l’altérer.
Toutes les huiles essentielles ne sont pas de qualité équivalente
Quand on choisit une huile essentielle, il faut en premier lieu identifier le nom botanique de la plante. Il faut ensuite choisir de préférence des huiles essentielles chémotypées, 100 % pures et naturelles. C’est-à-dire des huiles dans lesquelles on n’a pas ajouté de molécules chimiques et qui ne sont pas mélangées à des huiles de qualité inférieure.
Une huile essentielle chémotypée, qu’est-ce que c’est ?
En fonction du biotope (ensoleillement, climat, composition du sol, altitude…) ou de la partie de la plante que l’on utilise, une plante peut sécréter des essences biochimiquement très différentes. Ces variations de composition biochimique des huiles essentielles engendrent la notion de chémotype.
Deux chémotypes de la même huile essentielle présenteront non seulement des activités différentes, mais aussi des toxicités très variables, qui doivent impérativement être prises en compte dans l’utilisation des huiles essentielles. Le chémotype, une fois associé à la dénomination scientifique latine, permet la parfaite compréhension du mode d’action des huiles essentielles et l’obtention d’un traitement naturel, puissant et efficace pour supprimer toute variabilité chimique et donc pharmacologique.
Choisir des huiles certifiées bio
Lorsqu’une huile porte le label bio, cela signifie qu’elle est obtenue à partir de plantes dont la culture a été certifiée bio par un organisme agréé.
Le label bio est un gage d’efficacité. En effet, l’usage des pesticides diminue l’intérêt des plantes à se défendre et donc à produire des molécules leur permettant de combattre les agressions extérieures. Les plantes cultivées en agriculture biologique sont donc plus riches en principes actifs. Il est par conséquent important de privilégier des plantes et des huiles essentielles certifiées 100 % biologiques.
Comment prendre une huile essentielle ?
On compte principalement 4 modes d’administration : en application cutanée, en diffusion atmosphérique, en inhalation et en prise orale.
La voie orale est un mode d’administration très efficace, mais les doses et les précautions d’emploi doivent être scrupuleusement respectées. En effet, les principes actifs des huiles essentielles sont particulièrement puissants et peuvent parfois se révéler toxiques.
La voie orale est en outre à réserver aux adultes et aux enfants de plus de 7 ans.
Certaines huiles essentielles peuvent être prises pures, à condition qu’elles soient versées sur un comprimé neutre ou un demi-sucre, que l’on laissera fondre sous ou sur la langue. Avec ce mode d’administration, il faut cependant éviter les huiles essentielles dermocaustiques, qui peuvent être irritantes pour les muqueuses buccales et digestives (par exemple, origan ou sarriette des montagnes).
On peut également les diluer dans une cuillère à café de miel, de sirop d’agave ou encore d’huile végétale alimentaire bio neutre, comme l’huile d’olive, de colza, de sésame ou de tournesol. On pourra aussi choisir une huile végétale qui agira en synergie avec l’huile essentielle. Prises de cette façon, les huiles essentielles dermocaustiques seront diluées et beaucoup mieux tolérées. On préférera donc ce mode d’administration.
Les huiles essentielles n’étant pas miscibles dans l’eau, elles ne doivent jamais être diluées dans un milieu aqueux : eau, jus de fruit…
À quel moment de la journée ?
Les huiles essentielles ne sont pas altérées par le pH de l’estomac, ni par les enzymes digestives. L’absorption a lieu surtout au niveau de l’intestin grêle. Prendre une huile essentielle avant le repas est à privilégier de manière à assurer une absorption rapide.
L’aromathérapie par voie orale, une véritable science
La prise orale d’huiles essentielles nécessite une connaissance approfondie de celles-ci et doit appeler à la plus grande vigilance.
Toutes les huiles essentielles ne peuvent pas être absorbées par voie orale. D’autres huiles essentielles peuvent être prises oralement, à condition de respecter strictement la dose journalière, au-delà de laquelle elle présenterait des risques potentiels. 2 ou 3 gouttes de plus par jour n’est pas anodin quand on parle d’huiles essentielles…
Pour garantir l’innocuité et l’efficacité, il faut donc non seulement choisir une huile essentielle compatible avec la voie orale, mais également déterminer la dose journalière et la durée d’utilisation avec la plus grande précision en fonction de l’effet thérapeutique recherché.
Parfois, des associations sont nécessaires pour garantir la tolérance ou l’innocuité d’une huile essentielle. Par exemple, l’huile essentielle de citron étant hépatoprotectrice, elle sera associée aux huiles essentielles de sarriette des montagnes ou d’origan compact.
Attention également à ne pas cumuler la prise de plusieurs huiles essentielles sans connaître les possibles interactions entre elles…
On l’aura compris, la voie orale est très efficace, mais elle nécessite une connaissance pointue des huiles essentielles et de leurs propriétés si l’on veut bénéficier de tout leur potentiel, en toute sécurité. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à se rapprocher d’un aromatologue, qui saura vous conseiller la meilleure huile essentielle à la juste dose. Ou bien choisir des huiles essentielles déjà prêtes à l’emploi. Il en existe sous différentes galéniques : capsules, pastilles, spray, ou encore en flacon compte-gouttes.