La France perd son triple A en 2012, passant de AAA à AA+1 : la classe politique s’emporte sur le sujet des notations financières des agences de notation. Telle entreprise est classée parmi les meilleures pour y travailler suivant le palmarès Great Place to Work. Telle crème de beauté est placée n° 1 dans l’étude 60 millions de consommateurs sur l’efficacité hydratante. Le gîte retenu pour votre week-end a une note de 4/5 sur TripAdvisor…
La liste est longue ! Que nous dit-elle ? Que nous sommes toujours à l’école et que nous voyons des « professeurs » évaluer tout un ensemble d’éléments de notre quotidien. Mais ces assistants du quotidien ont évolué : nous participons dorénavant nous-même à cette vague de notation tous azimuts sur les produits et services qui nous entourent.
En fait, nous n’avons jamais quitté l’école. La hantise de la bonne note nous poursuit toujours jusque dans nos choix de restaurants, d’hôtels, de produits… Nous ne voulons que des bonnes notes ! La course est sans fin.
Bien ou pas bien ? Peu importe. L’essentiel est que nous basons toujours nos engagements de tous les jours sur une échelle de valeurs qui est de plus en plus objectivée par des systèmes de notation parfois complexes.
Le paradoxe, c’est que la plupart des pédagogues s’accordent à dire que notre système éducatif, qui s’appuie sur l’évaluation par les notes, n’est plus adapté et devrait intégrer le concept d’acquisition et de progressivité. Sans rentrer dans ce débat, le fait est que ce principe de notation permet de se faire une opinion plus rapide.
Et, à la différence de l’école, il y a maintenant objectivation de l’évaluation, qui est formalisée non par un mais par plusieurs professeurs/ évaluateurs. Le digital permet en effet, à travers les systèmes de notation produits ou différents sites dédiés à des comparatifs, de partager et d’échanger à plusieurs. Cela devient un vrai enjeu et tire l’ensemble des prestataires ou vendeurs vers le haut : personne ne peut échapper à ce principe. Pour perdurer en tant que « vendeur », et nous le sommes tous (!), il vous faut le prendre en compte et toujours viser une meilleure note ou une bonne appréciation.
Un cercle vertueux ? Certainement, même si, parfois, il peut y avoir du dopage avec des notes auto-attribuées et des commentaires flatteurs non authentiques.
Pour autant, il ne faut pas tomber dans une « notationite aiguë ». Pour conserver le plaisir de découvrir sans a priori un produit, un plat ou un hôtel, « l’inconnu » sera toujours plus exaltant.
En effet, lorsque vous voyagez, la phase de préparation est importante et constitue le tiers de votre voyage, qui en constitue luimême un tiers, alors que le dernier tiers repose sur les souvenirs et la constitution des albums. Ce qui veut bien dire que l’événement en tant que tel ne compte pas pour 100 % de la sensation.
Si l’on vous dit qu’un film est fantastique, vous vous attendez effectivement à ce qu’il soit fantastique et si, finalement, il l’est bien, vous le trouverez peut être moyen car l’attente était au-dessus de la réalité. Même si nous entrons dans l’ère de la consommation 2.0 où les évaluations sont des prérequis à tout acte d’achat, même s’il est flatteur de pouvoir jouer les professeurs/évaluateurs, gardons un peu de fraîcheur ! Forgez-vous votre propre opinion !
En ce temps de bonnes résolutions, n’hésitez pas à défricher des terrains inconnus sans avis ni jugement. L’expérience personnelle sera encore plus intéressante.
Au fait, quelles notes attribuez-vous à votre écolomag préféré ? Et à ce billet ?
1- Abaissée 2 ans plus tard à AA.
Olivier Guilbaud
Co-dirigeant du Laboratoire
Science & Nature
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