Manuel de l’antitourisme
de Rodolphe Christin
Le monde ne doit pas devenir un supermarché organisé pour la satisfaction d’un mode de consommation ubérisé et avide
Le tourisme est la première industrie mondiale, même s’il est pratiqué par seulement 3,5 % de la population… Un luxe réservé principalement aux occidentaux qui, depuis l’avènement des congés payés, ont intégré « un devoir d’ailleurs et de loisirs ». Mais qui n’a pas senti ce malaise dans une boutique de souvenirs ou sur une plage des Caraïbes couverte de baigneurs blancs ? Qui n’a jamais ramené de vacances le sentiment de l’absurde ? Car même les mieux intentionnés des voyageurs contribuent malgré eux à la « mondophagie » touristique.
Et rien ne semble pouvoir arrêter cette conquête démesurée des quatre coins du monde : ni la pollution qu’elle impose, ni la disparition des spécificités culturelles qu’elle vient niveler et encore moins la conscience de l’Autre, qu’elle réduit à une relation marchande.
Des manifestations antitourisme, visant à dénoncer les excès et impacts négatifs du tourisme de masse, fleurissent d’ailleurs dans de nombreuses, villes comme Barcelone ou Venise, dont les habitants sont littéralement chassés de leur cité.
Pouvons-nous nous évader du tourisme ? Rodolphe Christin nous propose de nous sortir du tourisme, de revaloriser le chemin à parcourir plus que la destination, et ainsi éviter des lieux formatés et organisés, afin de « laisser le monde souffler ». De sa plume incisive et pleine d’humour, sans jamais tomber dans la culpabilisation, cet amoureux du voyage nous invite à renouer avec un ailleurs porteur de transformation de soi, de curiosité, de respect des différences et apprendre à « disparaître » plutôt qu’à apparaître partout.
Éditions Écosociété – 144 pages – 12 €
Mar 11, 14:29