Plante aromatique, le chanvre dispose d’une chimie complexe. Les études réalisées sur le chanvre ont à ce jour identifié plus de 120 phytocannabinoïdes, une substance spécifique d’origine terpénique, dont nous parlerons un peu plus loin.
L’étude des gènes de la plante montre que ces molécules seraient le résultat de la colonisation de la plante par un virus il y a plusieurs millions d’années.
Les dernières recherches se basent également sur l’usage d’un autre groupe de principes actifs : les terpènes, que le chanvre contient en grande quantité et avec une diversité inconnue ailleurs dans le génie botanique.
Les terpènes sont les molécules qui confèrent au chanvre son goût et son odeur et peuvent être isolés via des processus d’extraction. Ces processus se rapprochent de ceux employés dans la production d’huiles essentielles, également utilisées pour leur capacité d’amélioration du bien-être.
Le chanvre peut contenir plus de 120 terpènes, tous en très faible quantité comparativement aux cannabinoïdes. Les terpènes ne sont d’ailleurs pas tous propres au chanvre et peuvent se rencontrer dans de nombreuses plantes. Participant potentiellement et pleinement à l’effet dit « d’entourage », les plus étudiés sont :
- Le myrcène, que l’on retrouve dans le laurier, le thym, le houblon (il donne à la bière issue de ce dernier son goût très reconnaissable). Il est pertinent dans le traitement contre les diarrhées ou l’hypertension ;
- Le pinène tire son nom du pin, auquel il donne son odeur. Bronchodilatateur, il présente également de nombreuses propriétés, notamment anti-inflammatoires, antibiotiques et antibactériennes ;
- Le linalol est présent dans la menthe, la lavande ou le basilic. Il est notamment utilisé comme anxiolytique et comme calmant ;
- Le limonène, contenu, entre autres, dans les agrumes et qui dégage un fort parfum de citron. Il sert en médecine douce pour réduire les brûlures d’estomac et les reflux gastriques.
À noter que le chanvre a une manière bien spécifique d’utiliser ce limonène : il le combine à un acide organique, l’acide olivétolique, pour former un corps original, l’acide cannabidiolique. À partir de celui-ci s’enclenche une série de réactions chimiques qui conduisent à des phénols cycliques comprenant 21 atomes de carbone, successivement le cannabidiol, puis le fameux tétrahydrocannabinol, ou THC.