Notre cerveau aime par-dessus tout les rites et la routine ! Et rien n’est plus dangereux pour lui, car la routine le fait régresser. Peu à peu, il s’étiole et peut dérailler.
Il ne peut progresser que dans l’adversité, il a besoin, pour développer de nouvelles connexions, d’être bousculé, de faire face aux aléas de la vie, de s’adapter à tout ce qui est nouveau et vient perturber nos habitudes. Il a besoin de se faire peur : un aliment nouveau au goût bizarre, une senteur inconnue, un nouvel amour sont autant de raisons pour le révolutionner, pour découvrir un nouvel univers.
Et la vie autour de nous, la planète entière se chargent parfois très durement de nous faire progresser. Autrement dit, tout ce qui nous fait peur, ce qui nous fait mal, tout ce qui bouleverse notre vie a la capacité de nous faire du bien au cerveau.
Tout dépend de la manière que nous avons de nous le raconter, nous explique Boris Cyrulnik dans Les Vilains Petits Canards1. Tout dépend aussi de ce que nous retenons de nos malheurs. Aussi, en ce début de 2019, je pense aux inondations de 2018. Comme lors de tous les bouleversements violents du climat, elles ont fait surgir en certains coins de France déjà oubliés, balayés par l’actualité foisonnante, beaucoup de solidarité silencieuse, anonyme, entre personnes qui ne se connaissaient presque pas, ne se parlaient pas beaucoup et se sont révélées profondément chaleureuses et d’un grand soutien. Ainsi ce couple de retraités qui veut rester très discret, qui a laissé gratuitement sa maison à une maman seule avec ses enfants. Ils ne la connaissaient pas beaucoup. Le couple est parti vivre chez ses propres enfants, permettant ainsi, à la mère de famille dont la maison avait été ravagée, de garder son travail, de permettre à ses enfants de reprendre l’école en attendant aussi longtemps que nécessaire de retrouver un logement décent. Ceci n’est qu’un des innombrables exemples de l’entraide qui naît lorsque nous sommes arrachés à la routine. Leurs auteurs ne sont pas exhibés à la télévision, les journaux n’en parlent pas.
Ils sont pourtant l’un de nos plus beaux cadeaux, le souvenir de leur partage constitue nos plus belles étrennes !
Car dans ce monde du chacun pour soi que nous pouvons souvent regarder comme égoïste, nous n’avons pas besoin de chercher beaucoup pour trouver des êtres humains. Il suffit d’une catastrophe naturelle – ou non – pour le révéler.
Notre société occidentale est en pleine évolution alimentaire, technique, psychique, avec d’immenses besoins de changements de qualité de vie. Notre cerveau peut donc se faire très peur2. Mais c’est au bénéfice de tous, cela ne peut que faire croître notre intelligence et notre humanité.
L’écolomag s’inscrit dans cette mouvance. Chacun de nous, à sa mesure – même si elle nous semble bien petite, cette mesure –, a un rôle déterminant à jouer !
Gageons que 2019 sera bien mieux que 2018 et moins bien que 2020 !
À tous, une très belle année 2019 !
1- Les Vilains Petits Canards, Boris Cyrulnik, éditions Odile Jacob 2- Peur : attention il s’agit ici d’une peur constructive, un choc déstabilisant qui nous oblige à agir !
France Guillain
Viennent de paraître :
Le Bonheur d’être Nu – Naturisme : un autre regard sur la vie, éditions Albin Michel
Le Bain dérivatif, éditions du Rocher
www.bainsderivatifs.fr – bainsderivatifs@yahoo.fr
Stages et conférences : calendrier sur mon site.
Renseignements : SMS +33 6 75 93 22 51
Méthode France Guillain
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