Opinions
Tous paranos, bipolaires, caractériels,
tous au diagnosticage ?
Qu’est-ce qu’un être humain normal ? Aujourd’hui, le besoin archaïque d’appartenance à un groupe qui nous rassure nous pousse de plus en plus à nous faire diagnostiquer au nom de nos différences. C’est une manière de faire partie d’un groupe plus restreint que celui des habitants d’un pays ou d’une ville, par exemple. Il nous faut absolument poser des étiquettes partout.
Si je suis diagnostiquée coeliaque, je me range derrière la banderole maladie de Crohn. Je brandis fièrement mon intestin, qui stigmatise ma différence. Tout le monde autour de moi est prévenu des désordres de mes tripes et doit me respecter au nom de mes boyaux.
Attention ! Je ne suis pas en train de minimiser les douleurs, d’autant que dans la Méthode qui porte mon nom, il y a des solutions excellentes et très efficaces pour les intestins !
Mais si je veux, je peux intégrer le rang des bipolaires, des paranos, des schizophrènes, des autistes, des névrosés, des caractériels, pour peu que j’aie réussi à être diagnostiquée, ce qui est parfaitement possible.
Il suffit d’ailleurs d’examiner rapidement ma vie de mère navigatrice aux 4 coins du monde pour être rapidement convaincu de mon anormalité !
Car je ne suis pas normale, mille choses dans ma tête et dans mon corps me le disent chaque jour sous toutes les formes. C’est bien pourquoi je m’astreins, depuis des décennies, à une très bonne hygiène.
Attention, je ne parle pas ici des cas extrêmes qui empêchent tout simplement de vivre, qui nous mettent en danger, nous et les autres ! Ces cas relèvent tout simplement de la médecine ou de la psychiatrie.
Ce que je veux souligner, c’est que nous sommes tous, à des moments variés et divers, un peu de tout cela, paranos, autistes, schizophrènes, caractériels, bipolaires, etc. Et je suis très bien placée pour savoir de quoi je parle !
C’est d’ailleurs bien pourquoi le développement personnel fait florès !
Nous frôlons tous les lignes du déraisonnable ou tout simplement de la folie, à un moment ou un autre.
Et c’est précisément ce qui fait notre valeur, notre singularité. Ce sont tous ces débordements, à la limite de la folie, qui font de nous des créateurs, des inventeurs, de vrais artistes ou de vrais génies.
Alors, se faire diagnostiquer pour quoi ? Si c’est pour obtenir de meilleurs remboursements de la sécu, des restrictions de temps de travail, ok, cela peut s’entendre.
Mais, attention ! Le danger de se faire diagnostiquer, c’est le clivage, la mise dans une case, dans un tiroir, dans un dossier, dans une catégorie. Avec le risque accru de se faire éliminer de bien des situations qui suppriment des cases, qui font disparaître des groupes, des catégories.
Avec le risque de n’être plus identifié que par ces débordements, alors que ce sont justement les excès, et eux seuls, qui sont source de créativité et, par voie de conséquence, de progression de l’humanité !
Un autre danger est de se concentrer à outrance sur nos débordements au lieu de nous atteler à construire notre vie et aider les autres à construire la leur.
En conclusion, quand on se sent border line, il faut se précipiter sur l’écolomag, qui contient mille solutions pour nous aider à marcher à peu près sur la route, normalement !
Ou bien, se remettre aux bains dérivatifs et au Miam-Ô-Fruit !
France Guillain
www.bainsderivatifs.fr
Facebook : franceguillain
Mar 11, 14:29