Sous cette question un brin provocante se cache en fait une réalité bien inquiétante. Que nous soyons surmédicalisés (rappelons que la France est à la 4e place des plus gros prescripteurs européens d’antibiotiques) n’est pas un scoop, mais il est un sujet dont on ne parle presque pas et qui mérite pourtant que l’on s’y intéresse de près : la surmédicalisation liée à l’abaissement des seuils d’entrée dans la maladie chronique. À titre d’exemple, le seuil de l’hypertension a été abaissé de 160/95 à 140/90 et celui de l’hypercholestérolémie de 2,40 à 2 g/litre. Résultat, 7 millions de Français prennent tous les jours des statines afin de réduire leur taux de cholestérol, et l’on sait aujourd’hui que ces médicaments ne sont pas sans effets secondaires et peuvent causer des troubles de la mobilité et des douleurs dans les jambes.
Si l’abaissement de ces seuils, décidé par des alliances entre scientifiques et laboratoires, partait probablement d’une bonne intention pour notre santé, difficile toutefois de ne pas se demander à qui profite cette surmédicalisation. Pas à nous en tout cas !
Car les conséquences de cette surmédicalisation sont colossales :
- des dépenses bien souvent inutiles, qui se Mesurent en milliards d’euros (mais un profit gigantesque pour les laboratoires) ;
- une balance bénéfices/risques trop souvent déficitaire ;
- elle déclenche bien souvent d’autres pathologies compte tenu des nombreux effets secondaires des traitements pris ;
- elle joue indéniablement sur le moral des Français, pouvant ainsi déclencher d’autres pathologies ;
- elle fait de nous, en quelque sorte, des pions, nous éloignant de notre libre-arbitre, dont nous avons tant besoin pour être en bonne santé.
Des chiffres déconcertants…
Le nombre d’hypertendus en France a doublé du jour au lendemain, en passant d’environ 15 % à 30 % de la population de plus de 20 ans, à savoir de 9 millions à 18 millions de personnes. Ainsi, à partir de 35 ans, 1 Français sur 3 est considéré comme hypertendu.
Dans notre système de santé actuel, lorsqu’il est question de prévention, on désigne avant tout la prévention primaire médicalisée : les dépistages s’intensifient, suivis d’une médicalisation de plus en plus précoce, bien souvent inutile, voire même dangereuse !
La médicalisation croissante a conduit à une situation paradoxale : nous vivons plus longtemps, mais en moins bonne santé.
La solution ne serait-elle pas plutôt dans une prévention primaire non médicalisée ? Les milliards d’euros gaspillés pour l’Assurance Maladie seraient vraisemblablement bien plus utiles dans l’éducation à la santé, qui pourrait être expliquée aux enfants, dès leur plus jeune âge, et prôner combien il est important d’avoir une bonne hygiène de vie et une alimentation vivante de qualité.
Je vous invite à lire le livre choc de Jean-Pierre Thierry, médecin spécialisé en santé publique, et Claude Rambaud, juriste, spécialiste de la prévention des risques liés aux soins, qui militent pour améliorer la sécurité du patient. Cet ouvrage passionnant se lit comme un polar, au détail près qu’il ne reflète que la réalité : une réalité bien médicalisée qui fait les choux gras de bien des laboratoires pharmaceutiques.
Trop soigner rend malade aux éditions Albin Michel – 18,50 €
Le meilleur allié de la prévention : une alimentation vivante de qualité !
Si l’être humain est l’animal qui perçoit l’acte de s’alimenter non seulement comme une condition nécessaire à sa survie, mais aussi comme une clé essentielle à son bien-être, ce n’est sûrement pas un hasard. Saviez-vous qu’en chinois, le caractère qui désigne le mot nourriture est une combinaison des mots humain et améliorer ? Améliorer la santé de l’humain tout en lui procurant du plaisir, n’est-ce pas là la véritable vocation de l’alimentation ? La prévention de nombreuses maladies – et notamment du cancer – doit passer par la modification de nos habitudes de vie. L’alimentation est l’essence même de notre santé. Elle doit être la moins transformée possible, la moins raffinée et industrielle qui soit, la plus vivante et végétale possible, sans gras trans ni sucres raffinés. Elle doit soutenir notre vitalité, en douceur et sans excès.
Car les végétaux doivent tenir une place prépondérante dans ces nouvelles habitudes. Plus de 200 études épidémiologiques ont montré que les personnes consommant en abondance des aliments de qualité d’origine végétale (fruits, légumes, céréales ou thé vert) ont environ 2 fois moins de risque de développer un cancer que celles n’en mangeant qu’occasionnellement.
Il faut dire que les plantes ne peuvent fuir leurs agresseurs et ont donc dû élaborer un arsenal chimique considérable pour survivre aux conditions hostiles. Cette « guerre chimique » est rendue possible par le pourcentage élevé de végétaux qui possèdent des molécules aux puissantes propriétés antibactériennes, insecticides ou fongicides, leur permettant de combattre efficacement leurs agresseurs. C’est notamment grâce au resvératrol, qui fait office de fongicide puissant pour combattre la colonisation des raisins par des champignons microscopiques. Rien d’étonnant, par conséquent, que les végétaux puissent également veiller sur notre santé.
Howard Straus (le petit-fils et biographe du Dr Max Gerson, qui a mis au point La thérapie de Gerson, un traitement holistique pour les maladies dégénératives avancées) disait : « La majorité des gens ignorent gaiement les effets éventuellement désastreux que peut avoir leur nourriture parce qu’il n’y a pas d’effets immédiats. » Voici donc 15 conseils « en or » pour maintenir une santé optimale via l’alimentation :
- Limitez au maximum les produits transformés, c’est-à-dire industriels. Souvent peu intéressants d’un point de vue nutritionnel, ils peuvent en outre renfermer des niveaux élevés de substances indésirables et toxiques (créées entre autres par la cuisson, comme les produits de glycation avancée, les fameux AGE).
- Adoptez des modes de cuisson douce, notamment à la vapeur douce. Évitez autant que possible :
– la cuisson à l’autocuiseur et toutes les cuissons à la vapeur dure (vapeur sous pression ou eau bouillante), qui rendent les sels minéraux inassimilables, tuent les enzymes et la plupart des vitamines ;
– le four, la poêle ou le barbecue, qui génèrent des goudrons et hydrocarbures par leurs températures élevées ;
– le micro-ondes, qui détruit les électrons indispensables aux réactions métaboliques et aux échanges cellulaires. Il modifie radicalement la structure des aliments au point de rendre toxiques certaines protéines. - Variez les plaisirs et les couleurs en consommant des fruits et légumes de saison, de productions locales, issus de l’agriculture biologique, et donnez leur chance aux fruits « moches ».
Bon à savoir : vouloir manger 5 fruits et légumes par jour est une excellente chose, mais encore faut-il bien choisir les produits que vous allez consommer. À titre d’exemple, sachez que 2 pommes sur 3 – ou presque – issues de l’agriculture conventionnelle contiennent 2 pesticides ou plus. La pomme figure parmi les fruits les plus chargés en résidus. - Veillez à consommer plus de la moitié de votre nourriture sous forme végétale. Un excellent moyen de lutter contre l’obésité et de protéger des maladies.
- Choisissez des aliments à index glycémique bas, qui font peu monter le sucre sanguin (fruits, exceptée la banane), les légumes et légumineuses, le riz complet, les flocons d’avoine… Un excellent moyen de freiner le vieillissement, de rester mince et de prévenir le diabète.
- Choisissez des aliments à densité nutritionnelle élevée, qui renferment davantage de vitamines et de minéraux pour un nombre de calories élevé (ex : céréales complètes plutôt que céréales raffinées). Ils sont vivement recommandés pour se prémunir des déficits en vitamines, minéraux et pour prévenir les maladies chroniques.
- Consommez quotidiennement des super-aliments riches en antioxydants, tels que le clou de girofle, le curcuma, le romarin séché, le cacao non sucré… Non seulement ils ralentissent le vieillissement naturel, mais ils réduisent également le risque de maladies chroniques et dégénératives.
Bon à savoir : le test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity ou capacité d’absorption des radicaux oxygénés) permet de mesurer le pouvoir antioxydant d’un aliment. Certaines marques investissent dans ces tests pour démontrer la qualité de leurs produits. - Consommez de bonnes graisses : via des oléagineux tels que les noix de cajou, les noix, les noisettes, les amandes, mais aussi les huiles extra-vierges d’olive, de noix, de coco, de chanvre, de palme rouge, de colza… Bannissez toutes les graisses raffinées et les acides gras trans l’huile de friture, la margarine, la graisse de palme blanche dans les biscuits et la pâte à tartiner au chocolat, ainsi que les graisses hydrogénées dans les biscuits et l’alimentation industriels.
- N’oubliez pas les épices et les aromates ; non seulement ils donnent du pep à vos plats, mais ils sont également de véritables alicaments (comprenez aliment/médicament) : curcuma et poivre, clou de girofle, gingembre, basilic, thym, fenouil…
- Profitez des bienfaits des algues au quotidien : nori, kombu, aramé, dulce, wakamé…Elles sont riches en iode, minéraux essentiels, potassium, fer (certaines contiennent jusqu’à 10 fois plus de calcium que le lait de vache et 5 fois plus que les épinards), riches en protéines et acides aminés. Utilisez des algues séchées que vous pourrez réhydrater et ajouter à vos soupes et vos préparations culinaires.
- Minimisez la prise de sucre ajouté : bannissez le sucre raffiné et privilégiez, avec modération, les sucres alternatifs tels que le sucre de coco, la sève de kitul, le rapadura…
- Consommez des aliments basifiants (amande, figue séchée, pomme de terre, laitue…) et très peu d’aliments acides (sucre blanc, fromage, alcool, pain, viande et poisson…). Vous pourrez contrôler votre pH régulièrement à l’aide de bandelettes de test pH, que vous trouverez en pharmacie.
- Réduisez les quantités et arrêtez-vous à 80 % de satiété (vous devez avoir encore un peu faim et, surtout, ne pas vous sentir lourd).
- Diminuez la consommation de sel (chlorure de sodium), dont l’excès peut entraîner des accidents cardiovasculaires. Privilégiez les sources de potassium via, notamment, les légumineuses ou les algues.
- Mangez en pleine conscience, sans bruit ni télé, en étant à l’écoute de vos sensations et émotions.
Le saviez-vous ?
Le curcuma a besoin d’être solubilisé dans l’huile pour être absorbé par l’organisme. N’oubliez pas de toujours lui associer du poivre noir, ce dernier augmentant en effet l’absorption du curcuma de façon très importante.
Pratiquer le jeûne séquentiel
On sait désormais que le jeûne est physiquement utile et bienfaisant pour notre santé, sans l’altérer. Il est capable d’apporter un regain de vigueur et de jeunesse aux tissus. Pour se familiariser avec le jeûne et toucher du bout des doigts ses bienfaits, il est intéressant de tester le jeûne séquentiel. Plus facile à suivre que le jeûne intégral, il consiste à ne pas s’alimenter pendant 12 à 16 heures, en moyenne 1 fois par semaine. Vous pouvez, par exemple, prendre un dîner à 20 h 00 et déjeuner le lendemain à 13 h 00. Il vous suffira, pendant ce laps de temps, de boire abondamment de l’eau, du thé ou des infusions de plantes. Les bénéfices sont nombreux : meilleure vitalité, détox, teint plus lumineux, diminution des allergies…
Il faut cependant qu’il n’y ait pas de contre-indications de votre médecin traitant.
Source : Prenez votre santé en main !
du Dr Frédéric Saldmann,
aux éditions Albin Michel – 19,50 €