Greta Thunberg, une lycéenne de 15 ans, ne supporte plus de rester les bras croisés face au dérèglement climatique. Elle entame, seule, une grève de l’école devant le Parlement suédois. Quelques personnes la rejoignent, puis des centaines, et bientôt des centaines de milliers d’autres. D’une détermination sans limite, elle interpelle les politiciens du monde entier et se bat contre la lâcheté de leurs décisions, motivées par des enjeux économiques. En l’espace de quelques mois, Greta devient une icône planétaire et la porte-parole de millions de jeunes qui veulent faire de demain un monde meilleur.
Distribué par KMBO – Sortie nationale le 29 septembre 2021 – 97 mn
Depuis des millénaires, le peuple de la ruche entretient des relations étroites avec l’homme. Aujourd’hui, les populations d’abeilles donnent des signes de disparition et cela inquiète. Au-delà du miel, précieux nectar consommé par plus de 75 % de la population française, les abeilles nous sont indispensables, en assurant directement ou indirectement un tiers de notre alimentation, et sont nécessaires au maintien de la biodiversité. Résolument tourné du côté des abeilles, ce film lance un cri d’amour pour une apiculture plus responsable, où la priorité est portée sur le bien-être et la sauvegarde de ces insectes. Faisant intervenir des spécialistes, chercheurs, apiculteurs et associations, les réalisateurs Perrine Bertrand et Yan Grill proposent des pistes concrètes pour un futur avec les abeilles et les pollinisateurs. En prenant le contre-pied des idées reçues, ils nous invitent à être avec les abeilles au nom de la biodiversité.
« Changer notre regard sur la nature, travailleravec elle et non contre elle », un discours que Jupiter Films souhaite défendre pour éveiller les consciences et nous relier au vivant en conscience. Un film résolument tourné du côté des abeilles, plein d’espoir, enrichissant, engagé, enthousiasmant et politiquement incorrect… qui transformera notre regard sur cet insecte et le monde vivant.
En lisant ce dossier, vous vous direz peut-être quece n’est pas pour vous, que vous avez déjà consultéune multitude de médecins et essayé tellementde méthodes sans succès. Que vous êtes gros parceque vous êtes fait ainsi ou que, de toute façon, ces5 kilos ne disparaîtront jamais pour remettre cettepetite robe d’été. En pensant cela, vous prenez déjàle contre-pied de ce qu’est l’Ayurveda : une attentionprivilégiée et bienveillante sur vous-même.
Mettez du positif, du repos et de la conscience dansvos actes. Pensez à votre corps comme un ami/alliéauquel vous ne voulez surtout pas faire de mal etarrêtez de le considérer comme une machine. Lesrésultats ne tarderont pas.
Selon l’Ayurveda,une alimentation idéalesuit 3 thématiques :
La pureté
Elle consiste à éviter les toxines pour privilégier les aliments naturels et idéalement bio. Évitez aussi les plats transformés et tout ce qui peut nuire à votre équilibre, comme l’alcool ou les graisses saturées.
L’énergie
L’énergie est ce que vous puiserez à la fois dans le plaisir de manger et dans les nutriments que vous absorberez. Choisissez de faire de chaque repas un moment de joie. Est-ce que vous préférez, par exemple, des fraises croulant sous la chantilly, englouties en étant accoudé au mange-debout d’une boutique un peu triste, ou des fraises savoureuses ramassées dans un bois et dégustées sur l’instant ? C’est cela, l’énergie de l’aliment : le plaisir de le voir, de le toucher, de le sentir et de le goûter en s’en faisant une joie. Ainsi, selon l’Ayurveda, les aliments énergétiques ne sont pas seulement ceux qui fournissent du « carburant » au corps pour pouvoir fonctionner, ce sont aussi ceux qui donnent de la bonne humeur.
L’équilibre
L’équilibre est le fruit de vos envies, de vos besoins et de ce que vous proposez à votre corps. Trouvez ce dont votre organisme a besoin, comme l’eau, le sommeil ou des fruits et légumes. Adaptez votre apport calorique à votre niveau d’activité et choisissez des aliments frais et variés. Ne consommez pas de légumes flétris qui ne font pas envie, évitez les préparations sans saveur et, si vous n’avez plus que cela au réfrigérateur, utilisez des épices pour réveiller vos sens. N’oubliez en aucun cas que, selon l’Ayurveda, vous devez éprouver du plaisir à vous nourrir !
Un moyen simplede combler ses repas
L’Ayurveda possède une manière infaillible d’avoir des repas variés en utilisant à chaque fois les 6 saveurs que cette science a identifiées : sucré, salé, acide, amer, piquant et astringent.
L’Occident creuse ici un fossé avec l’alimentation ayurvédique, puisque l’on a généralement tendance à ne privilégier que les 3 saveurs retenues par l’industrie agro-alimentaire comme étant les plus addictives : sucré, salé et acide. L’amer, l’astringent et le piquant étant nettement moins dégustées en France.
1 – Le sucré
On y trouve les graines, les céréales, le pain, les pâtes, les huiles, les produits laitiers et les poissons. Le maïs, la patate douce ou l’igname enrichissent cette catégorie. Ces aliments sont, selon l’Ayurveda, les plus nourrissants. Ils sont riches en glucides, protéines et graisses. Attention, les aliments sucrés comme les barres chocolatées, soda ou même sucres raffinés n’ont pas leur place dans l’alimentation ayurvédique car ils ne sont pas naturels, donc ils ne sont pas indispensables à l’équilibre alimentaire.
2 – L’amer
Vous dégusterez des aliments amers avec les légumes, tels que les salades, blettes, brocolis, céleri, aubergines, épinards ou choux. Ils ont un effet anti-âge important et préservent très bien le coeur.
3 – Le piquant
Les aromates et les épices sont généralement gorgés de piquant : piment, oignon, ail, moutarde, menthe poivrée, origan, thym… Cette saveur est stimulante pour l’organisme, c’est la petite dose de vitalité à chaque repas ! L’Ayurveda les considère également comme antibactériens.
4 – L’acide
Cette saveur réveille l’appétit et facilite la digestion. On la retrouve dans des aliments tels que les fruits frais, le vinaigre ou le fromage. Les fruits au goût acide sont en général riches en vitamine C, qui prévient certains cancers et maladies cardio-vasculaires. L’acide doit être consommé par petites touches au cours des repas. L’alcool, qui entre également dans cette catégorie, doit être totalement évité dans une recherche de poids idéal, car il contient beaucoup de sucre.
5 – Le salé
On déniche généralement le sel dans un grand nombre d’aliments, comme la sauce soja, les algues et, bien entendu, le sel de table ! Cette saveur possède une action légèrement laxative et favorise la digestion, mais il ne faut en aucun cas en abuser car l’excès de sel peut également contribuer à la rétention d’eau et provoquer des dommages cardio-vasculaires.
6 – L’astringent
Cette saveur assez peu connue en Occident est très présente dans les pois (lentilles, soja…), les pommes acides, artichauts, asperges, champignons, pamplemousses, pommes de terre… Elle régule la digestion et favorise la cicatrisation.
L’Ayurveda, c’est aussi uneconstitution doshique
Un dosha est une énergie vitale, un lien direct avec la nature. Il en existe 3 dans l’Ayurveda et ils sont tous présents en chacun de nous. Il y a Vata, Pitta et Kapha. Ces doshas englobent toutes nos caractéristiques et sont responsables de tous les processus physiologiques et psychologiques de notre corps. Quand l’un de ces doshas prend le pas sur les autres de manière trop importante, cela entraîne un déséquilibre de tout notre fonctionnement. L’alimentation ayurvédique va donc viser à rétablir l’équilibre par une nourriture spécifique à chacun des doshas.
Les personnes de type Vata devraient favoriser les saveurs douces, acides et salées. Les Pitta privilégieront les saveurs amères, douces et astringentes et Kapha les saveurs piquantes, amères et astringentes.
Une bonne nuit de sommeilessentielle au poids de forme
Si vous mangez trop, vous dormirez mal. C’est déjà une bonne raison pour dîner un peu plus léger que d’habitude ; si vous n’y arrivez pas, faites suivre votre repas d’une promenade en plein air.
Le manque de sommeil perturbe le cortisol, qui affecte à son tour l’appétit. Un grand nombre de personnes en surpoids connaissent un sommeil de mauvaise qualité et n’en tirent que peu de bénéfices, ce qui incite ensuite à trop manger. Ne vous couchez jamais insatisfait, que ce soit au niveau de l’alimentation ou de ce que vous avez fait dans la journée. Au contraire, repensez à vos actions positives et soyez-en fier. Qu’il s’agisse d’avoir pris un escalier plutôt que l’ascenseur, de ne pas vous être resservi 2 fois des pâtes, d’avoir bouclé un dossier important ou consacré quelques minutes à appeler un ami. Ménagez un intervalle de 2 heures entre la fin du dîner et le moment du coucher.
Comme pour l’alimentation, l’Ayurveda considère que la nuit est un moment précieux pour l’organisme. Il a une utilité, le repos et un résultat : l’équilibre psychologique. Ne le négligez surtout pas si vous souhaitez retrouver votre poids idéal !
Une question de transit
Aller à la selle est un acte sain et nécessaire, qui justifie d’avoir toute votre attention. Avec un bon transit, facile et régulier, vous allez perdre du poids et vous sentir plus léger.
En Ayurveda, il existe un complexe pour réguler vos selles, c’est le triphala. Cette association de 3 baies a été élaborée par les médecins ayurvédiques pour libérer et nettoyer le côlon ! N’hésitez pas à l’utiliser en cures régulières.
Petit mémo des doshas
Vata, air et éther (ou espace) :
Quand le dosha Vata est dominant, cela donne des individus créatifs, enthousiastes, avides de liberté, généreux, joyeux, pleins de vitalité. Sur le plan organique, Vata est lié à la fonction motrice, les battements du coeur, l’inspiration et l’expiration, la stimulation des sucs digestifs.
Pitta, feu et eau :
Sur le plan de l’individu, ces tendances révèlent : ambition, concentration, confiance, courage, soif de connaissances, bonheur, intelligence. Sur le plan organique, Pitta est lié à la digestion et l’assimilation de la nourriture, le maintien de la température du corps, l’éclat des yeux et de la peau.
Kâpha, eau et terre :
Le dosha Kapha a pour qualités l’attention, la concentration, la compassion, la foi, l’accomplissement, la patience, la stabilité, la tendresse. Sur le plan organique, Kapha est lié à la douceur du corps, la distribution de la chaleur, la force et l’endurance, le sommeil et la longévité.
« Il existe un chevauchement important entre les usages du chanvre “bien-être”, du cannabis “médical” et du cannabis dit “récréatif”. Nous commençons néanmoins à peine à comprendre la pleine portée du Cannabis sativa L. Son influence sur la société ne peut être sous-estimée, et son impact sur les individus peut véritablement changer leur vie. »
Professeur Mike Barnes, neurologiste et expert en cannabis médical
Magnifié par certains et décrié par d’autres, le moins que l’on puisse dire, c’est que le chanvre ne laisse jamais indifférent. Longtemps tombé aux oubliettes, le chanvre revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec, notamment, le succès de l’huile de chanvre en cosmétique et des huiles bien-être au CBD.
Mais le chanvre n’a pas attendu le marketing moderne pour tenir une place de choix dans nos vies. Car ce végétal représente une ressource incontournable pour l’humanité depuis le néolithique, en ce qui concerne l’alimentation humaine ou animale, la fabrication de fibres végétales, l’imprimerie* mais aussi comme remède de santé.
Outil d’indépendance, indispensable à de nombreuses civilisations naissantes, le chanvre fut l’une des fibres végétales les plus cultivées sur notre planète, s’adaptant à tous les climats entre 0 et 3 500 mètres d’altitude.
Par conséquent, contrairement à ce que certains pourraient croire, le chanvre n’est pas une découverte du XXe siècle mais bien un partenaire de route historique, qui a su s’imposer au cours des siècles comme une plante polyvalente, efficace et salvatrice. Aux côtés de nos experts, je vous invite à (re)découvrir cette plante d’exception et à revenir sur quelques vérités souvent déformées.
* La première recette de papier de chanvre daterait de 105 après J.-C. et serait l’oeuvre de Cai Lun, un eunuque de la cour impériale chinoise.
NB : Toutes les informations sur le chanvre sont données dans un but informatif. Nous n’encourageons nullement la consommation de cannabis à usage récréatif.
Le chanvre fut probablement l’une des premières plantes cultivées par l’homme pour sa fibre textile. Dès le néolithique, il fut choisi pour ses solides fibres, qui permettent notamment la confection de petits ornements pour des pots en terre cuite. Des archéologues ont également trouvé un vestige de tissu de chanvre dans l’ancienne Mésopotamie (correspondant à une grande partie de l’Irak actuel, l’est de la Syrie et le sud-est de la Turquie) remontant à 8 000 avant J.-C. Le chanvre semble aussi avoir été utilisé pour ses graines nourrissantes, qui ont permis un apport en matière grasse aux peuples qui le cultivaient.
Il est également considéré comme l’un des exemples les plus anciens de l’industrie humaine : dans le Lu Shi, une oeuvre chinoise de la dynastie Sung, on trouve une référence à l’empereur Shen Nung (28e siècle av. J.-C.) qui enseignait à son peuple la culture du chanvre pour son tissu. On retrouve encore le chanvre aux environs de 3 150 av. J.-C. durant l’Égypte antique, où il est mentionné dans le papyrus Ebers sous forme d’une huile chènevis (graines du chanvre) servant à calmer les inflammations.
Le premier usage « thérapeutique » documenté de produits dérivés du chanvre remonte à 2 737 av. J.-C., lorsque l’empereur chinois Sheng Nung recommande un thé infusé au cannabis pour soulager diverses affections, comme la mémoire, les rhumatismes et la goutte. La reine britannique Victoria aurait recouru au CBD pour soulager ses crampes menstruelles. Pour d’autres raisons, le régime international de prohibition du cannabis, depuis le début du XXe siècle, a toutefois freiné son essor dans la médecine moderne.
Pour la petite histoire…
Saint-Blaise était un médecin et évêque arménien, mort en martyr chrétien en 316 de notre ère. Dans les campagnes françaises, il était, entre autres, le saint patron des chanvriers et des cardeurs de laine.
Dans les monastères du Moyen Âge, outre le lin et la vigne, les moines cultivaient le chanvre pour se nourrir, se soigner, s’éclairer, fabriquer des cordes, du papier, des vêtements : aubes, surplis, chemises de nuit, draps, soutanes…
D’après l’historien Joseph Michaud, Jeanne d’Arc, dans sa jeunesse, « filait lalaine et le chanvre » à l’aide de sa quenouille, matière première d’autrefois cultivée par son frère Jacques d’Arc, qui possédait la ferme de Domrémy et ses chènevières.
En 1455, la première bible éditée par Gutenberg est imprimée sur papier de chanvre !
À partir de 1470, les moines copistes rédigèrent leurs écrits sur du papier de chanvre ou de lin. Pendant 200 ans (de 1637 à 1840), les agriculteurs américains ont pu directement payer leurs impôts avec toutes sortes de chanvre (Cannabissativa, indica, ruderalis).
En 1752, Franklin invente le paratonnerre, à l’aide d’une clé et d’une corde de chanvre humidifiée en guise de fil conducteur d’électricité car cela ne fonctionnait pas avec d’autres matières.
En 1776, la déclaration d’indépendance des États-Unis a été rédigée sur du papier de chanvre.
Le 26 juin 1794, lors de la bataille de Fleurus, en Belgique, un cordage de chanvre, tiré par 64 soldats français, permit au premier ballon captif d’observation militaire de déjouer l’invasion de la coalition européenne. Cette opération audacieuse contribua grandement à sauver la toute jeune république française. En 1897, Rudolf Diesel créait le premier moteur à combustion interne (qui porte toujours son nom). Celui-ci était alimenté, dès sa conception, avec de l’huile pure de chanvre, mais fonctionnait aussi à l’huile d’arachide, de maïs ou toute autre huile lourde.
Henry Ford, le célèbre fabricant de voitures et fondateur de la marque Ford, s’est servi de chanvre en 1941 pour la construction d’une voiture « végétale », dont la carrosserie et les pare-chocs étaient faits de chanvre, de sisal et de paille de blé.
Le chanvre, la plus utileet polyvalente des plantes :la preuve par 10 !
• Le chanvre est la plante qui possède le plus haut rendement en cellulose (77 % de son poids), soit 4 fois plus que le maïs. Cette matière glucidique biodégradable produit des amidons aisément transformables en plastiques bio garantis sans phénol ! De quoi remplacer le pétroplastique, qui pollue notre planète pendant environ 800 ans avant de se dégrader complètement !
• Le chanvre, par photosynthèse, émet comparativement 5 fois plus d’oxygène qu’un arbre des forêts tropicales, offrant un taux de captage de CO2 record, pour lutter contre le réchauffement climatique et l’effet de serre.
• Plante phare des énergies renouvelables, le chanvre occupe une des premières places en production de biomasse, matière organique utile à la création de méthanol, d’éthanol ou de biodiesel, à partir de l’huile fournie par les graines.
• C’est un incroyable papier (75 % de la production mondiale en 1883), naturellement blanc (sans chlore), écologique, avec un rendement 4 fois supérieur au papier bois. Le choix d’exploiter à nouveau ce matériau pour la papeterie éviterait non seulement la déforestation mais aussi les émissions de chlore et de sulfure, générant les pluies acides.
• Isolant biosourcé pour nos combles, le chanvre remplace avantageusement depuis peu la laine de verre et l’amiante. C’est aussi un matériau de construction idéal pour nos maisons.
• Le chanvre est l’une des fibres naturelles les plus résistantes sur terre ! Saviez-vous que les mots corde, ficelle, fil sont, d’après les définitions des dictionnaires de l’Académie française (jusqu’en 1939), « tirés de l’écorce du chanvre oud’autres matières : lin, sisal, ramie, etc. ». Cette matière première imputrescible est encore présente, de nos jours, sur tous les chantiers, nos ports et même autour de nos robinetteries : c’est la fameuse filasse de plomberie.
• Excellent textile bio, nécessitant 11 fois moins d’eau pour sa culture que le coton, lequel utilise 25 % des pesticides produits dans le monde. Les fibres de chanvre sont plus solides et naturellement blanches. Le chanvre filtre 95 % des rayons ultraviolets (UV) et s’avère être le textile le mieux adapté à la peau humaine, avec le lin.
• Le chanvre est la plante maîtresse pour purifier les sols pollués. Ce végétal a même la capacité d’absorber le césium contenu dans les sols irradiés : il sert d’ailleurs à Tchernobyl et sa culture est envisagée à Fukushima.
• Les extraits de chanvre furent, pendant 60 ans, à la deuxième place des médicaments les plus employés aux États- Unis, juste avant l’arrivée de l’aspirine en 1899.
• Saviez-vous que les premiers moteurs diesels fonctionnaient avec de l’huile de chanvre ? Ancestrale huile d’éclairage, parmi les plus exploitées dans le monde, supplantée en 1800 par l’huile de baleine, puis par le kérosène (lampes à pétrole), vers 1850.
La botanique du chanvre
Le chanvre, nom français dérivé du latin Cannabis sativa L. (« chanvre cultivé », le L. signifiant « selon Linné », le nom du botaniste ayant en premier caractérisé la plante), est une dicotylédone à pétale de l’ordre des Urticales, famille des Cannabacées.
Commune aux latitudes françaises métropolitaines et d’outre-mer, cette herbacée annuelle, qui peut atteindre 5 m de haut, est principalement dioïque*, avec des pieds mâles grêles et élancés, et parfois de nature monoïque ou hermaphrodite. Les pieds femelles sont en général plus ramifiés. Ce n’est toutefois qu’à la formation des sommités (communément appelées fleurs) que l’on est en mesure de déterminer le sexe de la plante si elle est dioïque, ou bien son caractère hermaphrodite ou monoïque. Le chanvre se cultive en cycle court sur tous types de sol, mais préfère une terre légère, profonde et non hydromorphe**, avec un pH supérieur à 6,5. En France, il est semé entre avril et fin mai (pour éviter le gel) et sera récolté fin août (pour la fibre uniquement) ou mi-septembre (pour les graines et la paille).
Botaniquement parlant, le chanvre et le cannabis désignent par conséquent la même plante, puisqu’il s’agit simplement du nom latin. Mais il faut toutefois noter que le haschich provient majoritairement des plants femelles, tandis que le chanvre est issu principalement de plants mâles.
Il faut savoir que la culture de chanvre industriel est très réglementée, et l’Europe ne permet la culture que d’une trentaine de variétés, toutes homologuées au catalogue officiel des variétés européennes, avec un taux de THC*** inférieur à 0,2 %. Précisons que la plupart des variétés disponibles sont des hybrides entre les espèces sativa, indica et ruderalis.
La culture de semences de chanvre de ferme est pour l’instant totalement prohibée, car il existe des risques, d’une part celui d’augmenter le taux de fleurs mâles au rendement faible, et d’autre part celui de produire des cultivars, avec un taux de THC dépassant les normes en vigueur, en se plaçant ainsi dans l’illégalité.
3 dates à retenir…
2 août 1937 : aux États-Unis, le lobby des industries papetière, pétrolière, textile et pharmaceutique, aux intérêts convergents, réussissent à faire voter la loi RH 6385. Étonnamment, dès 1938, la firme Du Pont de Nemours, gros industriel de la chimie, dépose le brevet du nylon, sous licence de la société allemande IG Farben.
1953 : la France, premier producteur européen de chanvre, interdit son usage récréatif et médical.
2018 : l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) reconsidère cette position en concluant, après expertise, qu’il est pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique pour les patients dans certaines situations cliniques, notamment en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance des thérapeutiques accessibles, médicamenteuses ou non. Fin 2019, l’Assemblée nationale donne son feu vert pour le lancement d’une expérimentation sur 3 000 patients pour une durée de 2 ans.
* Une plante dioïque est unisexuée, nécessitant 2 pieds,un mâle et une femelle, pour se reproduire.** Désigne un sol qui est régulièrement saturé en eau.*** Le delta-9-tétrahydrocannabinol, le cannabinoïdeayant le plus défrayé la chronique pour ses effets euphorisantset psychotropes.
Quelles partiesde la plante utilise-t-on ?
• La chènevotte est extraite de la partie centrale de la tige du chanvre. Remarquable éponge végétale, elle absorbe 10 fois plus d’humidité que la paille, soit 4 fois son propre poids. Réduite en copeaux, elle est idéale pour le paillage des sols et des massifs de fleurs, régulant naturellement, pendant environ 2 ans, l’humidité, la chaleur, et est un bon isolant phonique. On l’utilise d’ailleurs à Buckingham Palace comme litière pour les 30 chevaux des écuries royales britanniques.
• La graine ou chènevis, très intéressante dans l’alimentation et dont on extrait aussi une huile à la fois combustible, cosmétique et alimentaire.
• Les fibres, situées en périphérie de la tige et qui forment l’écorce de la plante. Elles sont réputées pour leur solidité et leur résistance. Suivant leur longueur et leur qualité, elles entrent dans la composition du papier, de la laine isolante, des cordes, du textile, des matériaux composites…
• Les fleurs pour les cannabinoïdes (CBD ou le THC) qu’elles contiennent. À noter que ces dernières ne sont pas autorisées en France.
Le chanvre est une herbe vulnéraire composée de 400 éléments chimiques, aux nombreuses propriétés thérapeutiques, égrenant un long chapelet de recommandations médicales connues. Véritable panacée de la médecine douce, elle était directement appliquée sur les plaies et blessures par nos aïeux !
Côté alimentation, le chanvre n’a pas à rougir… Sa réputation de super-aliment est amplement méritée du fait de sa composition riche, équilibrée, et par les études confirmant ses qualités nutritives. Et pour varier les plaisirs, le chanvre se décline sous forme d’huile, de graine ou encore de farine.
avec Christophe Latouche Artisan chanvrier depuis 1998
Artisan chanvrier depuis 1998, fondateur et président de la société L’Chanvre,Christophe Latouche s’est passionné pour le chanvre il y a bien des années. Ils’est intéressé à tous ses aspects : écoconstruction, textile, thérapeutique, pourfinalement se spécialiser dans l’alimentaire. Bricoleur, confronté à l’abandongénéralisé des technologies du chanvre, il ira jusqu’à inventer de nouvelles machinespour décortiquer les graines sans les écraser, lui permettant de proposer un produitd’une qualité incomparable. Depuis, il ne cesse de faire découvrir à un large public lesbienfaits gustatifs et nutritifs de la graine de chanvre. Il nous était par conséquentimpossible de nous passer de son expertise sur ce dossier.
On parle beaucoup de CBD ou d’huile dechanvre en beauté, mais peu de l’utilisationdu chanvre dans l’alimentation. Pourquoiest-il avantageux de l’introduire dansl’alimentation ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le chanvre n’est pas une céréale mais un protéoléagineux, qui joue dans la cour des amandes, des noix et des noisettes.
Il est profitable d’intégrer le chanvre dans son alimentation, et à plus d’un titre, puisque l’on peut consommer les graines, l’huile végétale et la farine. Ces 3 aliments méritent le détour car ils allient à la fois des qualités nutritionnelles exceptionnelles à des qualités organoleptiques très intéressantes.
Commençons par les graines de chanvre.D’un point de vue nutritif, sont-elles plusutiles que les graines de chia ou de lin ? Sioui, pourquoi ?
Rien ne saurait égaler la graine de chanvre. Elle contient, en effet, environ 30 % de protéines complètes équilibrées, ce qui est exceptionnel. Quelques fruits à ses côtés composent un parfait équilibre alimentaire.
La graine de lin présente l’inconvénient de s’oxyder très rapidement une fois broyée, ce qui n’est pas le cas des graines de chanvre décortiquées. Leur consommation est donc plus simple. Les graines de chia contiennent, certes, des éléments nutritionnels intéressants, comme les oméga 3, mais pas d’oméga 6, et sont utilisées principalement pour leur capacité mucilagineuse.
Que contiennent-elles ? Sont-elles bioassimilablesen leur forme décortiquéeet/ou entière ?
Véritable super-aliment, les graines de chanvre contiennent environ 45 % d’acides gras essentiels polyinsaturés – dans les graines de chanvre, le rapport oméga 6/oméga 3 est de 2/1 à 3/1, et correspond aux proportions idéales pour la santé, établies de 1/1 à 4/1 maximum. Cet équilibre est tout simplement unique et contribue à faire baisser le taux de cholestérol, à prévenir les maladies cardiovasculaires et à renforcer le système immunitaire. La graine décortiquée renferme 30 % de protéines, dont notamment l’albumine (permettant de réaliser facilement du tofu de chanvre) et de l’arginine.
Ces protéines sont bien digérées et assimilées car elles ne possèdent pas d’inhibiteur de la trypsine, une enzyme nécessaire à la bonne digestion des protéines (contrairement au soja, à la viande, aux noix et au blanc d’oeuf). La graine décortiquée est par conséquent encore plus digeste.
Les graines comptent également 3 mg de vitamine E pour 100 g. Elles offrent, par ailleurs, une bonne teneur en sels minéraux – magnésium, phosphore, potassium, calcium –, oligoéléments – cuivre, fer, zinc, manganèse – et en vitamines B1, B6 et E.
À noter que la graine de chanvre non décortiquée a surtout un intérêt ornemental, mais pas de réel atout diététique. Elle est notamment appréciée pour son côté croquant dans un pain ou une barre de céréales.
Côté goût, sont-elles agréables en bouche ? Parlez-nous un peu de leur saveur.
Elles sont particulièrement goûteuses. Leur saveur s’apparente à celles de la noix, de l’amande ou encore de la noisette. À noter que plus la graine est sèche, plus elle est marquée en goût. Bien évidemment, ses qualités gustatives seront optimales si l’extraction est de qualité. Si le goût est rance, il est fort probable que le mode de transformation soit peu qualitatif. Si la graine est transformée de manière respectueuse, elle se conservera longtemps.
Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurspour consommer ces graines et varierles plaisirs ?
Très polyvalentes, elles peuvent être saupoudrées sans modération sur tous les plats chauds ou froids, sucrés ou salés : tartes aux fruits, crèmes, barres énergétiques, salades composées, grillades, salades de fruits, glaces, flans… En réalité, mieux vaut chercher où on ne peut pas en profiter ! Il n’y a pas de grand intérêt à les cuire, sauf de temps en temps pour l’apéro : poêlées avec des épices. Un régal !
Il y a aussi l’huile de chanvre à utiliser dansl’alimentation. Comment bien la choisir ?
Comme nous l’avons vu précédemment, l’huile de chanvre contient 80 % d’acides gras polyinsaturés, bien plus que l’huile de colza, qui plafonne à 30 %. L’huile de chanvre est un produit diététiquement exceptionnel. Quand elle est de qualité, c’est également une huile très intéressante d’un point de vue organoleptique. C’est une huile d’assaisonnement, qui se marie avec tout.
Au moment de choisir votre huile dechanvre, veillez à ce que :
L’huile soit pressée en dessous de 40 °C maximum. La graine soit d’origine française et issue de l’agriculture biologique, puis transformée en France. Pourquoi aller chercher une huile étrangère alors que nous sommes le premier producteur en Europe et le troisième mondial ? Les arnaques sont nombreuses, alors faites attention. Le prix doit être un indicateur : on ne peut pas acheter une huile de qualité, pressée à froid, à 2 € la bouteille. La couleur aussi est importante : une huile de chanvre de qualité est de couleur vert émeraude ; c’est la garantie de la présence de la vitamine E et d’une non-hyperfiltration de l’huile.
Quelles sont ses qualités organoleptiques ?
Elle est appréciée pour ses notes fruitées de noix, noisette et d’amande.
Supporte-t-elle bien la cuisson ?
Non, l’huile de chanvre est avant tout une huile d’assaisonnement, qui peut accompagner de nombreux plats, légumes, viandes, pommes de terre, pâtes, poissons…
Farine et protéine de chanvre, quelledifférence ?
La farine de chanvre est issue du tourteau, résidu de la graine pressée, puis moulu finement afin de donner une farine alimentaire. La protéine est, quant à elle, passée dans un tamis plus fin afin d’obtenir une poudre encore plus fine, dépourvue au maximum de fibres, augmentant par conséquent le taux de protéines.
Quelques mots sur la farine de chanvre ?
Elle ne s’utilise pas seule mais en complément d’autres farines, à hauteur de 15 à 30 % du poids total de farines. Son goût de noisette teinté de notes vertes et terreuses, ainsi que sa couleur vert kaki, apportent une vraie touche d’originalité dans les recettes.
Elle possède un intérêt nutritionnel élevé avec pas moins de 35 à 55 % de protéines crues directement assimilables par l’organisme, les 8 acides aminés essentiels, un peu d’oméga 3 et 6, grâce à la pression à froid, de fibres, de vitamine E et de sels minéraux – magnésium, potassium, phosphore, fer… Une bonne cuillère à soupe de farine de chanvre a la teneur en protéines équivalant à celle d’un oeuf. C’est d’ailleurs une farine particulièrement intéressante pour les sportifs.
Comment utiliser ces protéines dans les recetteset en quelles proportions ?
Dans les smoothies, pour un apport important en protéines. Partout où l’on met de la farine de blé, il est possible d’intégrer un peu de farine de chanvre. Par exemple, pour faire twister un quatre-quarts, mettez 200 g de farine, 50 g de farine de chanvre, 4 oeufs, 250 g de beurre et 250 g de sucre. Le gâteau sera d’un vert lumineux, avec un léger goût de noisette.
Le Syndicat professionnel du chanvre : pour répondre aux enjeux d’une filière sécurisée et responsable
avec Aurélien Delecroix président du Syndicat Professionnel du Chanvre (SPC) fondateur de Green Leaf Company
Impossible de parler du chanvre sans évoquer l’omerta qui règne autour de cette filière et l’inertie réglementaire. Nous avons posé quelques questions à Aurélien Delecroix,président du Syndicat professionnel du chanvre (SPC), créé en 2018, pour nous éclairer sur ce dossier bien épineux. Aurélien n’est pas que le président du Syndicat professionneldu chanvre. Il est aussi à la tête de la société Green Leaf Company, au travers des marques Hello Joya (grandes surfaces spécialisées bio) et What The Hemp (grandes et moyennessurfaces), qui proposent une large gamme de produits alimentaires bio autour du chanvre, tels que des pâtes à tartiner, farines, barres protéinées, graines, granolas, produits au CBD(tisanes, huiles…). Car Aurélien a compris depuis longtemps que pour démocratiser le chanvre et rentabiliser la filière, il fallait fabriquer des produits finis prêts à consommer, pourfaciliter aux consommateurs le premier pas vers cette plante d’exception.
Quelles ont été les motivations à l’originede la création de ce syndicat ?
En 2018, nous avons assisté à la multiplication des créations d’entreprises en lien avec le CBD et, notamment, les désormais célèbres CBD Shop. Le grand public et les autorités publiques ont alors découvert l’existence d’une filière CBD en France. Or, aucun cadre réglementaire, aucune base légale n’avaient cours pour encadrer cette filière naissante et une grande suspicion régnait chez les décideurs politiques vis-à-vis de cette molécule nouvelle. Il apparaissait alors indispensable de créer une organisation capable de représenter la filière auprès des décideurs et de mettre en place des synergies entre les différents maillons de la chaîne.
Quels sont les acteurs de ce syndicat ?
Les adhérents du SPC reflètent la filière dans sa complexité. Nous retrouvons, à parts quasi égales, des producteurs, des fabricants/transformateurs et des distributeurs.
Aujourd’hui, le SPC compte plus de 120 adhérents, qui représentent des milliers d’emplois à travers la France. La typologie des entreprises concernées varie de la start-up ou TPE familiale jusqu’à des groupes comptant plusieurs centaines de salariés. Nous recevons également des demandes d’adhésion venant d’entreprises étrangères, qui souhaitent parfaire leur connaissance du champ réglementaire français et créer des connexions business avec leurs homologues dans notre pays.
Le chanvre coche aujourd’hui toutesles cases des enjeux contemporains :santé, agriculture, industrie, transitionécologique. Et pourtant… le cadreréglementaire français empêche le développementdurable d’une filière bienêtre.Comment expliquer cette inertie ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la frilosité – voire l’hostilité – des pouvoirs publics à l’égard de la filière chanvre. Tout d’abord, le chanvre et ses produits dérivés continuent de pâtir de l’amalgame qui est souvent fait avec le cannabis dit récréatif – le stupéfiant. D’autre part, la culture et la transformation du chanvre pour la valorisation des principes actifs sont une filière nouvelle en France, et, comme toutes les nouveautés, cela peut créer des inquiétudes. Pourtant, le chanvre a tout pour répondre aux enjeux de demain, tant en matière de bénéfices pour le consommateur que s’agissant de ses vertus agricoles et écologiques.
Quelles actions menez-vous au quotidienpour tenter de faire bougerles choses ?
Nous sommes en première ligne des discussions qui ont lieu avec les différents partenaires institutionnels. Durant les travaux de la mission parlementaire à l’Assemblée nationale, nous avons eu l’occasion de rencontrer des députés à de nombreuses reprises et d’être auditionnés. Nous rencontrons également régulièrement les services du Premier ministre, la MILDECA – Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives – ou les autres cabinets ministériels concernés pour faire valoir nos positions.
Quelles sont vos principales revendicationspour faire évoluer la filière ?
Nous plaidons pour une filière française ouverte, encadrée et concurrentielle. Et cela passe par un cadre réglementaire stable, lisible et en accord avec les besoins des entrepreneurs du secteur. Il est impensable que les acteurs français ne puissent pas travailler dans les mêmes conditions que leurs homologues européens, qui peuvent néanmoins accéder au marché français.
Vous souhaitez notamment la modificationde l’arrêté du 22 août 1990, quiprécise les limites légales du THC dansle chanvre – de 0,3 jusqu’à 1 %. Pourquelles raisons ?
L’arrêté de 1990 est, en effet, une épine dans le pied de l’ensemble des opérateurs français. Et pour une raison simple : cet arrêté avait vocation à encadrer la culture du chanvre pour la valorisation des graines et des fibres. À la suite des récentes décisions, notamment le jugement de la Cour de justice de l’Union européenne dans l’affaire Kanavape, le Gouvernement a décidé de réécrire cet arrêté. La nouvelle version du texte vient d’ailleurs d’être notifiée à la Commission européenne. Hélas, les autorités françaises souhaitent, pour l’heure, persister dans une vision restrictive de la filière en interdisant notamment la commercialisation des fleurs brutes de chanvre. Nous regrettons cette position et allons d’ailleurs contester sa légalité en justice.
Pour quelles raisons serait-il intéressantde permettre aux agriculteurs dedonner l’accès à de nouvelles variétésde chanvre ?
L’ouverture du catalogue des variétés autorisées est une nécessité pour les agriculteurs français. Le taux actuel de THC autorisé dans la plante doit être inférieur à 0,2 %. En rehaussant ce taux, les producteurs pourraient cultiver des variétés beaucoup plus productives en principes actifs et, notamment, en CBD. Cette mesure serait également un alignement sur ce qui est pratiqué dans de nombreux pays, où ce taux oscille entre 0,3 % et 1 %. Une nouvelle fois, les producteurs français sont désavantagés vis-à-vis des acteurs étrangers. Lors des récentes discussions européennes sur le prochain cadre de la PAC – politique agricole commune –, la France restait d’ailleurs le seul État à souhaiter conserver le taux de 0,2 % de THC, alors que l’ensemble des autres États membres s’accordent sur un passage à 0,3 %.
Les produits au CBD commencent à inonder le marché. Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs pour s’y retrouver et choisir des produits de qualité ?
L’important est, avant tout, de choisir un produit adapté à son usage et à ses attentes. Les personnes qui expérimentent le CBD pour la première fois se tournent généralement vers des produits à ingérer, comme des huiles, des gélules ou des boissons. Mais on peut également retrouver le CBD sous forme de cosmétiques, de produits liquides, de fleurs brutes à vaporiser ou à infuser, etc. Le plus important est de se tourner vers un fournisseur qui garantisse la traçabilité et le contrôle de ses produits. Cela peut passer par des informations relatives aux mode et lieu de culture du chanvre, au type de CBD que l’on retrouve dans le produit – isolat, broad spectrum, full spectrum –, au mode d’extraction utilisé, à la présence ou non d’un certificat d’analyse faisant mention du taux de cannabinoïdes présents dans le produit, etc.
Êtes-vous confiant sur l’évolution dela réglementation ?
Une chose est sûre : en France, la filière du chanvre émerge et représente un potentiel économique, social et écologique formidable. Il faut maintenant que ce dynamisme et cette volonté de bien faire soient accompagnés par des décisions justes et proportionnées en matière de réglementation. Il serait utopique de la part du Gouvernement de penser pouvoir s’opposer encore au développement de notre filière tant les différentes décisions de justice rendues ces derniers mois, comme l’engouement des Français pour le CBD, plaident en notre faveur. Le Syndicat professionnel du chanvre sera, quoi qu’il en soit, à l’avantgarde des discussions à venir pour obtenir cette reconnaissance réglementaire.
Le mot de la fin ?
Le développement de la filière chanvre en France n’est pas un mouvement déconnecté des attentes des citoyens. Au contraire, la fourmillante activité de notre secteur accompagne une demande des consommateurs français, qui ont à coeur de pouvoir accéder librement et en confiance à des produits CBD, qu’ils connaissent désormais pour une bonne part d’entre eux.
Nos décideurs politiques ont pourtant un coup de retard, tant dans la compréhension technique de notre filière que dans son potentiel pour le pays. Les acteurs économiques ont à coeur de créer une filière responsable, vertueuse et bénéfique pour tous et nous sommes convaincus que ce sont aujourd’hui ces derniers qui sont les mieux placés pour aiguiller les autorités publiques dans leur mission d’encadrement et de contrôle. Tout est désormais une question de volonté politique et de pragmatisme.
S’il y a bien un domaine où le chanvre est roi, c’est le bien-être. Impossible d’ouvrir un magazine sans entendre parler de CBD, cet incroyable cannabinoïde qui nous redonne le sourire, la forme et soulage bien des maux. Mais que sait-on vraiment de lui ? Nombreuses sont les confusions avec son grand frère le THC, et nous ignorons bien souvent que notre corps produit aussi ses propres cannabinoïdes. Zoom sur trois lettres qui n’ont pas fini de révéler tous leurs secrets, et les conseils de nos experts pour une rentrée sans stress.
Plante aromatique, le chanvre dispose d’une chimie complexe. Les études réalisées sur le chanvre ont à ce jour identifiéplus de 120 phytocannabinoïdes, une substance spécifique d’origine terpénique, dont nous parlerons un peu plus loin.
L’étude des gènes de la plante montre que ces molécules seraient le résultat de la colonisation de la plante par un virus il y a plusieurs millions d’années.
Les dernières recherches se basent également sur l’usage d’un autre groupe de principes actifs : les terpènes, que le chanvre contient en grande quantité et avec une diversité inconnue ailleurs dans le génie botanique.
Les terpènes sont les molécules qui confèrent au chanvre son goût et son odeur et peuvent être isolés via des processus d’extraction. Ces processus se rapprochent de ceux employés dans la production d’huiles essentielles, également utilisées pour leur capacité d’amélioration du bien-être.
Le chanvre peut contenir plus de 120 terpènes, tous en très faible quantité comparativement aux cannabinoïdes. Les terpènes ne sont d’ailleurs pas tous propres au chanvre et peuvent se rencontrer dans de nombreuses plantes. Participant potentiellement et pleinement à l’effet dit « d’entourage », les plus étudiés sont :
Le myrcène, que l’on retrouve dans le laurier, le thym, le houblon (il donne à la bière issue de ce dernier son goût très reconnaissable). Il est pertinent dans le traitement contre les diarrhées ou l’hypertension ;
Le pinène tire son nom du pin, auquel il donne son odeur. Bronchodilatateur, il présente également de nombreuses propriétés, notamment anti-inflammatoires, antibiotiques et antibactériennes ;
Le linalol est présent dans la menthe, la lavande ou le basilic. Il est notamment utilisé comme anxiolytique et comme calmant ;
Le limonène, contenu, entre autres, dans les agrumes et qui dégage un fort parfum de citron. Il sert en médecine douce pour réduire les brûlures d’estomac et les reflux gastriques.
À noter que le chanvre a une manière bien spécifique d’utiliser ce limonène : il le combine à un acide organique, l’acide olivétolique, pour former un corps original, l’acide cannabidiolique. À partir de celui-ci s’enclenche une série de réactions chimiques qui conduisent à des phénols cycliques comprenant 21 atomes de carbone, successivement le cannabidiol, puis le fameux tétrahydrocannabinol, ou THC.
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Nov 3, 17:35