
Indonésie : des « écoguerriers » protègent forêts et espèces en danger
Selon une étude publiée l’an passé, l’Indonésie a abattu en 2012 près de 2 fois plus de forêt vierge que le Brésil, considéré pourtant comme le plus grand destructeur au monde de la forêt primaire. Cette déforestation est en grande partie illégale, ce qui représente un véritable fléau pour les autorités compte tenu de l’étendue du territoire et du manque de moyens. Depuis 2012, des ONG de la province d’Aceh, à la pointe nord de l’île de Sumatra, ont donc décidé d’apporter leur aide à des habitants de la région de Trumon, partant à la « chasse » de braconniers et d’individus se livrant à des coupes de bois sauvages. L’an passé, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) s’est également associée à ce projet, qui a depuis pris de l’ampleur et vu l’introduction de patrouilles à dos d’éléphant avec des habitants de la région. Perchés sur des éléphants de Sumatra, de jeunes « écoguerriers » patrouillent ainsi la jungle de cette île de l’ouest de l’archipel. Ils s’enfoncent pendant des jours dans la jungle, le long de rivières, sur des sols accidentés, à travers une végétation épaisse abritant de nombreuses espèces en danger, afin de lutter contre l’abattage illégal d’arbres et le braconnage dans ces immenses forêts tropicales.
Au retour de leur expédition, les habitants rapportent aux autorités tout ce qu’ils ont vu d’illégal ou de suspect dans ces forêts, où les coupes d’arbres sans autorisation sont fréquentes, et où des éléphants et des tigres sont tués respectivement pour leur ivoire et leur peau. Les patrouilles dans les profondeurs de la jungle durent de 2 à 7 jours. Chaque mois, ces « mahout » passent de 15 à 20 jours dans la jungle, sur une surface totale de 27 000 hectares appelée « couloir de la faune de Trumon ».
Et ce n’est pas tout. Outre la lutte contre la déforestation illégale et le braconnage, des responsables de ce projet dispensent des séances de formations aux habitants de la région sur le développement de l’écotourisme. Le but étant d’encourager des villageois, qui ont l’habitude de vivre d’activités interdites – tels le braconnage ou les coupes d’arbres illégales –, de trouver d’autres moyens de subsistance.




























