Les haies sont un véritable écosystème en soi. Elles représentent un intermédiaire entre les milieux ouverts et arborés, et en tant que tel jouent un rôle fondamental (effet « lisière »).
Pour la faune, les haies sont utiles toute l’année.
Au printemps et en été, elles accueillent les nids de nombreuses espèces d’oiseaux :
- des espèces typiques des haies (qui ne nichent nulle part ailleurs) :
- la PGE : PNA/PRA
- la fauvette grisette
- le tarier pâtre : en déclin
- l’accenteur mouchet
- la linotte mélodieuse : en déclin
- le troglodyte mignon (si vieillissant)
- des espèces qui y nichent également (sinon aussi dans les arbres) :
- le bruant jaune : en déclin
- les merles
- les bruants proyer et zizi : en déclin
- les chardonnerets (en déclin car capturés)
- les verdiers
- les fauvettes à tête noire
- l’alouette lulu : en déclin
- les rossignols
- etc (il y en a d’autres…)
Ces espèces nichent à différents strates : basse ou haute
Les essences d’arbustes sont importantes : espèces sauvages et locales ! La présence d’épine (prunellier, ronces) les protège des prédateurs.
Leurs fleurs attirent d’innombrables insectes : il est désormais établi que le pollen/nectar provient autant des fleurs arbustives qu’herbacées. Les haies fleuries sont donc plus productrices de nectar que les prairies. Notons que la pollinisation se fait par les abeilles domestiques bien connues, mais qu’il existe 355 sp d’abeilles sauvages en Alsace (969 en France) qui jouent un rôle considérable dans la pollinisation, en occupant une niche écologique différente (les abeilles domestiques quittent la ruche au-delà de 10°C, tandis que que d’autres espèces peuvent partir à la recherche de pollen dès 4°C). Sans parler des innombrables autres insectes qui peuplent les haies (papillons de nuit = également acteurs de la pollinisation), coléoptères, orthoptères…).
La présence de ces insectes représente un apport de nourriture pour les oiseaux cités, dont la majorité sont insectivores et même les granivores nourrissent leur nichées d’insectes, beaucoup plus riches en protéines.
Les haies servent aussi de sites de reproduction pour les mammifères : hérissons, lérot, loir, fouine, blaireau (talus) et surtout de corridor abrité : crapauds, grenouilles, lézards, renards préfèrent longer les haies que s’exposer en terrain ouverts.
Notons que les herbes hautes qui bordent les haies ont un effet aussi important que les haies elles-mêmes, puisqu’elles représentent à leur tour un stade intermédiaire et ont un effet lisière.
Les haies sont aussi cruciales pour les oiseaux en-dehors de la période de reproduction ; en leur offrant des fruits et des baies parfois au cœur de l’hiver, elles permettent aux espèces hivernantes, qui adoptent toutes un régime granivores/frugivores (les espèces insectivores strictes sont contraintes de migrer), de se nourrir, et aux espèces migratrices de trouver une manne énergétique pour poursuivre leur voyage.
- Espèces hivernantes : merle, grives (litorne et mauvis), bruant jaune, accenteur mouchet, mésanges, pinson des arbres, pinsons du nord, troglodyte, Tarin des aulnes, Grosbecs cassenoyaux, verdiers
- Espèces migratrices : fauvettes à tête noire, grisette et des jardins, pouillot véloce, Bruant des roseaux, Tarier pâtre, Pie-grièche écorcheur, rossignol
Les ourlets d’herbes interviennent là aussi, apportant beaucoup de graines (poacées – ex-graminées).
Au-délà de leur intérêt pour la faune, les haies empêchent l’érosion des sols et les coulées de boues, servent de brise-vent, offrent des micro-climats humides, servent de limites de parcelles. Et surtout, elles sont belles !
Espèces de haies naturelles en Alsace :
Prunellier, prunier, sureau, aubépine, églantine, viorne, sorbier, épine-vinette, cornouiller, fusain, et, souvent méconnu et malaimé : le lierre et les ronces. Toxiques pour nous, ces baies sont comestibles pour les oiseaux.
Les haies arboricoles, de type tuya, n’ont aucun intérêt et sont un désert biologique.
Plus d’infos sur : https://alsace.lpo.fr/