Mise en autonomie d’une maison
Suite de la transformation
de la maison des années 70
Proposé par Franck Gougerot
Conseils habitat, santé énergétique, permaculture
et éducation environnementale
www.larbreimmobilier.com
Retour aux économies d’énergie chez la famille M.
Le choix des fenêtres et des vitrages
Le triple vitrage est la solution retenue. Il est livré par camion directement depuis l’usine. C’est en Pologne que sont fabriquées les fenêtres en pin. Elles sont toutes oscillobattantes : 3 portes-fenêtres à 3 vantaux, 3 fenêtres à 3 vantaux et 3 fenêtres à 1 vantail.
Le coefficient Uw (mesure de la performance de l’isolation thermique d’une fenêtre) est de 0,9 W/(m².K), ce qui est très satisfaisant. Le coefficient TLw – indiquant le niveau de transmission de lumière à travers la vitre – est, lui, moins performant ; cette perte de luminosité est la contrepartie d’un triple vitrage. Celuici induit généralement un apport solaire moindre ; c’est le cas ici, le facteur Sw (capacité d’une fenêtre à transmettre de la chaleur solaire) est lui aussi réduit.
Certaines personnes pensent qu’un triple vitrage doit être installé au nord et, qu’au sud, un double vitrage est suffisant. Quant à l’est et à l’ouest, les avis sont partagés. Ici, le choix s’est porté sur du triple vitrage car la surface des ouvrants est supérieure à la surface des parois. La famille M. s’aperçoit, certes, d’une petite baisse de luminosité, remarque que les plantes d’intérieur poussent bien à côté des fenêtres mais moins bien au loin. Cependant, la facture de chauffage diminue et la sensation de confort s’en trouve nettement améliorée. Le budget global est de 9 000 €, pose comprise.
Les modes de chauffage
La vieille chaudière à gaz est remplacée par une à condensation d’occasion et couplée à un programmateur, pour un montant de 1 420 €.
L’hiver suivant l’installation de cette nouvelle chaudière, leur besoin d’autonomie pousse la famille M. à se lancer dans la construction d’un PDM (poêle de masse) de 5 kW pour le rez-de-chaussée et dans l’achat d’un petit poêle en fonte de 4 kW pour l’étage. Les conduits étant déjà existants, il ne reste qu’à tuber. Le diamètre des gaines est choisi en fonction de la norme EN 13384-1. Le tubage, réalisé par un professionnel, revient à 150 €. Cela peut sembler beaucoup pour 1 heure de travail. Alors, si vous êtes à l’aise sur un toit, faites-le vous-même. C’est simple, encore faut-il savoir poser le tuyau dans le bon sens, c’est-à-dire les parties mâles vers le bas afin que les condensats descendent. Les travaux commencent par la démolition de la cheminée à foyer ouvert et la consolidation du plancher afin de supporter la tonne du PDM sur à peine 1 m² de surface au sol.
La famille M. choisit l’association Oxalis pour l’aider à réaliser le PDM. Il suffit de commander les briques et la fourniture, puis de suivre le plan sur SketchUp (voir photo ci-dessus). Après 7 jours de travail intensif, puis 1/2 journée pour le petit poêle en fonte de l’étage, tout est installé. L’enveloppe globale de l’installation des poêles (gaines comprises) représente 2 850 €.
Pour résumer, grâce aux triples vitrages et à la chaudière à condensation, la facture de chauffage est passée, après le premier hiver, de 2 200 € à 1 100 €, pour une température de 20 °C dans la maison.
L’hiver suivant, en programmant la température de la chaudière à condensation sur 17,5 °C et en utilisant les poêles, le coût de la consommation de gaz est ramené à 850 € par an. La famille M. n’a pas acheté de bois pendant 2 ans et envisage d’en faire rentrer seulement l’année suivante. 4 stères de bois sont prévus, pour un total de 280 €.
Au final, ce sont 1 350 € d’économies qui sont réalisées sur le gaz à l’année. Le retour sur investissement interviendra au bout de 10 ans (hors augmentation du tarif de l’énergie). La famille M. est heureuse, la faune et la flore s’en porteront mieux, tout le monde y gagne.
Une déco naturelle
Les travaux d’embellissement intérieur peuvent démarrer. Par manque de temps pour préparer de la peinture « maison », le choix se porte sur la marque Déconat : moins de 2 g de COV/litre et des pigments naturels. La facture totale est de 200 €, pour une surface de 80 m² au sol. Les briques de terre crue ont été achetées via le magasin spécialisé Matériaux Naturels d’Île-de-France, à Montreuil. La famille M. a décidé de réaliser ses enduits à partir de terre issue d’une carrière à 25 km de leur domicile, transportée avec leur propre remorque.
L’expérience des enduits fut très agréable. Écouter, sentir, toucher la matière, tous les sens étaient en éveil… et la création artistique au rendez-vous.
La prochaine fois, nous parlerons de la ruche, du poulailler et de l’autonomie en eau.
Mar 11, 14:29