Avant d’aborder le thème du jour, merci à toutes celles et tous ceux qui nous ont appelés. En espérant que nos conseils vous ont été précieux. N’hésitez pas, notre association est là pour vous aider. Aujourd’hui, nous allons aborder le thème de la rénovation énergétique, sujet tellement vaste qu’un seul article ne suffira pas. Sachez que la solution ne sera jamais la même pour deux bâtiments présentant un problème identique. L’université n’existe pas dans ce domaine.
Pourquoi envisager une rénovation énergétique ?
Pour deux raisons. La première, parce que le réchauffement climatique n’est pas une illusion mais bien une réalité. La planète devrait atteindre les + 2 °C l’année prochaine, avec juste 10 ans d’avance sur les objectifs de la COP 21. La raison principale en est la combustion des énergies fossiles, pétrole, gaz, charbon, etc.
La seconde raison est votre porte-monnaie. Vous avez tous constaté que le prix de l’énergie ne cesse de croître. C’est la conséquence d’une directive européenne qui a pour but d’uniformiser le prix de l’énergie en Europe. Cela peut sembler être une bonne chose ; mais, ce qui nous touche le plus, c’est que la France est le pays européen où l’énergie est la moins chère. Notre facture d’énergie devrait donc presque doubler pour 2025. Pourquoi ? Parce qu’il est vital que les usagers consomment moins. Petite information : si vous projetez une installation de panneaux photovoltaïques, ne vendez pas l’énergie que vous produirez, consommez-la !
Malheureusement, les citoyens respectueux de l’environnement et qui font attention ne sont pas les plus nombreux. Un moyen de les « motiver » est d’agir sur les tarifs, mais les gouvernements ont mis en place beaucoup d’aides qui font que ces rénovations énergétiques sont financièrement indolores. Elles le sont encore moins et même presque gratuites pour les petits revenus. Cet aspect fera l’objet d’un prochain article.
Les étapes
Ce n’est pas si simple car les solutions sont multiples. En premier lieu, il va falloir appréhender votre bâtiment et tenter d’en déterminer les « pathologies ». Il faut connaître le taux d’humidité de l’air et des parois. L’œil nu ne suffit pas toujours et, quand on peut voir l’humidité sur les murs, c’est que le mal est avancé. Cependant, par comparaison entre différents points de la maison (murs intérieurs et murs extérieurs), poser la main permet de percevoir les différences. Sachez que l’eau est le meilleur conducteur thermique. Et que si vos murs sont humides, il faut régler ce problème avant toute rénovation. Dans le cas contraire, les travaux se dégraderont rapidement.
En second lieu, vérifiez l’orientation de la maison ; on ne travaille pas de la même manière sur les murs positionnés au nord qu’au sud.
Puis, il est nécessaire d’analyser toutes les parois pour en connaître la composition. Le sol, les murs, les toitures et les menuiseries. Sans oublier la ventilation.
Contrairement aux idées reçues, le sol est le deuxième élément déperditif d’une construction, surtout s’il se trouve sur un vide sanitaire. Les menuiseries sont la composante la moins déperditive. Un mur épais est loin d’être un mur performant, surtout s’il est humide.
Concrètement
Avec toutes ces données en main, adressez-vous à un spécialiste pour être conseillé et accompagné. Certains peuvent essayer d’analyser vos données et vos factures par téléphone, et déterminer le comportement thermique de votre maison.
Une bonne rénovation est une rénovation équilibrée. Aucune paroi ne doit être plus déperditive que les autres ; dans le cas contraire, les performances attendues ne seront pas obtenues.
Pour une rénovation efficace, il est impératif de procéder à une rénovation intégrale. Par exemple : vous isolez vos combles et on vous garantit 30 % d’économies d’énergie. Bien sûr, vous noterez une amélioration, mais elle sera bien en-deçà de ce que vous auriez pu espérer car les autres éléments déperditifs de votre maison viendront perturber les résultats. Il en est de même pour chaque action.
Si vous achetez une maison, c’est le meilleur moment pour rénover avant d’y habiter. Il est aujourd’hui possible, en groupant l’achat et la rénovation, de bénéficier des aides à la rénovation. Notre expérience nous amène au constat suivant : la moyenne des économies d’énergie réalisées est de plus de 85 %. Bien entendu, plus le bâtiment présente une isolation déficiente, plus les gains sont importants. Plus de 95 % d’économie d’énergie, cela s’est déjà vu.
Les matériaux
Ne vous trompez pas sur les produits : les plus connus et les plus grandes marques ne sont pas toujours les plus performants. Les tests réalisés en conditions usuelles démontrent le contraire. Il existe aussi d’autres technologies, plus performantes, comme l’émissivité des matériaux*. L’épaisseur d’un isolant n’est pas proportionnelle à sa performance. Au-delà d’une certaine épaisseur, il n’est pas plus efficient. Associez les matériaux aux technologies pour de meilleurs résultats.
En général, les matériaux biosourcés sont nettement plus performants et, surtout, ils régulent l’hygrométrie ; ce qui n’est pas le cas des matériaux d’origine minérale car, en cas d’humidité, les fibres se gainent d’eau et deviennent conductrices, selon le même phénomène que les cheveux humides qui conduisent le froid à votre tête lorsque vous vous trouvez en extérieur.
Nos coordonnées pour vous conseiller : La Maison de l’économie d’énergie 133 bis avenue François Verdier – 81000 Albi 05 63 76 12 60 – 06 70 14 10 47 patrick.denieul@lamecoenergie.fr
* L’émissivité des matériaux est la capacité des matériaux à émettre de l’énergie par rayonnement. Cette technique est utilisée dans l’aéronautique, le spatial et les industries de pointe. Contrairement aux isolants de masse agissant comme un « filtre », l’émissivité fonctionne comme un bouclier thermique et rejette le chaud et le froid environnants. Elle se mesure par un coefficient d’émissivité, compris entre 0 et 1. Plus le coefficient est faible, plus les rejets sont importants ; plus le coefficient est élevé, plus le matériau est absorbant.