France : l’ADEME publie son étude sur une électricité 100 % verte
L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a, depuis peu, dévoilé son scénario d’une France avec une électricité 100 % issue des énergies renouvelables, 7 mois après le report de la publication d’une version provisoire, malgré tout dévoilée dans la presse.
Le report de la publication, initialement prévue début 2015 – soit en plein débat parlementaire de la loi sur la transition énergétique –, avait suscité la polémique.
L’un des points de friction pendant les débats portait sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75 % aujourd’hui) dans le mix-électrique du pays et la montée en puissance des renouvelables (40 % du mix-électrique en 2030, selon la loi).
L’étude avait finalement été publiée par le site Mediapart en avril et les écologistes l’avaient mise en avant pour pousser le gouvernement à aller plus loin dans la loi.
L’ADEME s’était défendue de ce report, évoquant « des hypothèses à retravailler ».
Mais, dans la présentation de sa version finale, le président de l’ADEME, Bruno Lechevin, insiste très fortement sur le fait que cette étude n’est pas un « scénario politique » mais « une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire ».
Ce scenario de mix-électrique 100 % renouvelable en France en 2050 fait qu’« une hypothèse jusqu’ici impensable pour la majorité des acteurs en France devienne une hypothèse techniquement possible », estime-t-il toutefois. L’étude présente donc 14 variantes de mix-électrique, avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40, 80, 95 et 100 % en fonction de critères d’appropriation sociétale, de coûts des énergies, d’accès au financement ou encore de maîtrise de la demande.
Dans son cas de référence à 100 %, l’étude répartit la consommation d’énergie entre 63 % d’éolien, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de géothermie et thermique renouvelables, comme dans sa version provisoire révélée en avril.
Costa Rica : toute proche de son objectif 100 % renouvelable
Au milieu du canyon du fleuve Reventazon, près de la côte Caraïbe du Costa Rica, la construction d’une gigantesque centrale hydroélectrique est sur le point de s’achever, rapprochant le pays de son objectif ambitieux : une énergie 100 % renouvelable.
Ce projet pharaonique est le 2e plus grand chantier d’infrastructure de l’isthme centraméricain, après celui de l’agrandissement du canal de Panama. Le complexe, situé en pleine jungle près de la ville de Siquirres, à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale, produira à terme 305,5 mégawatts d’électricité, assez pour fournir près de 525 000 familles, dans un pays qui compte environ 5 millions d’habitants.
Il s’agira alors de la plus grande centrale hydroélectrique d’Amérique centrale, permettant au Costa Rica d’être désormais tout proche de son but affiché depuis plusieurs décennies d’atteindre une production énergétique 100 % renouvelable. Une fois le chantier terminé, 99,4 % de la population sera fournie par le réseau d’énergie renouvelable.
Maroc : la chaîne de tri et de valorisation des déchets évolue
Au Maroc, des milliers de « récupérateurs informels » – petites mains de la lutte contre le réchauffement climatique – sillonnent les rues en tirant des charrettes chargées d’une montagne de bouteilles en plastique ou fouillent des décharges insalubres.
Ces chiffonniers – ou mikhala, un terme péjoratif en dialecte marocain – ont souvent mauvaise réputation, mais le succès d’une coopérative pourrait contribuer à changer leur image. Ce secteur informel peut en effet jouer un rôle non négligeable pour permettre au royaume de remplir ses ambitieux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), fixés à -13 % d’ici 2020. À leur modeste niveau, les mikhala trient et recyclent les déchets dans un pays où cette pratique n’existe pas dans les habitudes des consommateurs. C’est à la fois pour leur offrir des conditions de travail plus décentes et pour promouvoir un projet écologique qu’a été créée la coopérative Attawafoq de tri des déchets sur le site d’une décharge au sud de Rabat. Quatre ans après son ouverture en 2011, cette structure emploie près de 150 personnes. Elle a réalisé pour la première fois un bénéfice qui sera réparti entre les membres en fin d’année et utilisé pour augmenter son capital. Attawafoq est devenue un maillon important de la chaîne de tri et de valorisation des déchets au sein du Centre d’Enfouissement Technique (CET) d’Oum Azza, un site pionnier dans un pays qui compte 220 décharges sauvages. Seizeentres semblables à Attawafoq ont déjà été financés par le ministère de l’Environnement, en partenariat avec des communes, selon Loubna El Abed, une responsable ministérielle. L’objectif du Maroc, précise-t-elle, est d’éliminer toutes ses décharges sauvages d’ici 2020.