par Pierre Venel Pierre Venel est membre de la LPO et du groupe local Pays Sainte-Baume. Agriculteur à La Roquebrussanne (Var), il est soucieux de la préservation de la biodiversité et pratique la culture biologique. |
Deux écoles s’affrontent sur le sujet. D’un côté, les tenants du : les oiseaux se débrouillent très bien tout seuls dans la nature et n’ont pas besoin de nous. De l’autre, ceux qui pensent qu’un petit coup de pouce pendant la saison hivernale n’est que juste compensation face à tous les méfaits que l’homme fait subir à la faune sauvage.
En effet, nos milieux se sont appauvris en raison de pratiques agricoles intensives, impliquant le désherbage et la destruction des haies champêtres, grande source de nourriture.
Nourrir les oiseaux, c’est aussi l’occasion de les observer, source de plaisir. Il faut savoir aussi que, pour eux, il doit être plutôt agréable de trouver la table mise, sans dépense d’énergie, sauf, peut-être, à se chamailler avec ses congénères.
Il y a deux façons de nourrir les oiseaux : d’une manière directe en leur donnant des graines, mais aussi en installant des végétaux dans votre jardin. Si vous plantez une ampelopsis près de votre façade, cela fera le bonheur des rouges-queues et des fauvettes à tête noire. Si vous laissez pousser le lierre sur les arbres, vous aurez toutes les chances de voir grives, merles et divers passereaux. Les cotoneasters, ainsi que les pyracanthas, procurent des baies pendant l’hiver. Les arbres fruitiers sont source de nourriture et le plaqueminier, dont les fruits mûrissent tardivement, font le régal de nombreux oiseaux, dont l’étourneau.
Si l’on fait le choix de nourrir directement, il faut respecter quelques règles importantes.
L’idéal est d’avoir un endroit dégagé à l’abri des prédateurs, et si possible couvert pour que les graines ne se mouillent pas. Un mélange de graines de toutes tailles est à privilégier pour que tout un chacun puisse manger. Certains préfèrent les pains de graisse accrochés en hauteur (mésanges), d’autres mangent plutôt au sol (verdiers, chardonnerets). La présence d’eau à proximité est très utile, même en hiver.
Si l’on fait le choix de nourrir, alors il faudra le faire tous les jours, avec de petites quantités si le temps est clément, et augmenter les doses par grand froid et neige. Surtout, ne pas interrompre le nourrissage commencé, cela pourrait mettre en péril les oiseaux devenus dépendants.
On peut trouver des mélanges appropriés pour chaque espèce (vers séchés, tournesol bio) – très appréciés par la plupart des oiseaux –, ainsi que des pains de graisse aux fruits séchés, dans diverses boutiques d’associations de protection de la faune sauvage, la LPO par exemple. On peut aussi se procurer des supports à accrocher qui protègent les graines.