Médecine douce très appréciée des Français, l’homéopathie bénéficie d’un statut officiel depuis 1965 dans notre pays, et est désormais remboursable à hauteur de 30 % par l’Assurance maladie. Aujourd’hui, 56 % des Français ont recours à l’homéopathie et cet engouement n’est pas sans susciter quelques interrogations auprès de ses adeptes et de ses détracteurs.
Notre expert :
Antoine Demonceaux, médecin, psychanalyste, enseignant l’homéopathie depuis 25 ans et ancien attaché de consultation dans le service mère-enfant du CHU de Reims. Il a créé un Diplôme Universitaire de Thérapeutique Homéopathique à la faculté de médecine de Reims. Il a également participé à la mise en place de la Société Savante d’Homéopathie. De par son expérience clinique de médecin généraliste homéopathe et psychanalyste, et par l’enseignement dispensé, Antoine Demonceaux est reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes actuels.
Idée reçue nº 1 :
L’homéopathie est une médecine par les plantes
Faux
Cette thérapeutique est souvent confondue avec la phytothérapie, qui consiste à donner des plantes entières ou en extrait, à doses mesurables, dans un but de traiter l’organisme. Sur les 3 000 souches utilisées en homéopathie, 1 286 sont d’origine végétale, comme l’Arnica montana bien connue pour les coups ; 173 sont d’origine animale, dont nous utilisons surtout les venins (Apis mellifica, Vipera, Tarentula hispanica). Les 1 541 souches restantes sont tirées du règne minéral ou de préparations chimiques (Alumina, Calcaire d’huître, Sulfur ou Silicea).
Idée reçue nº 2 : Une préparation homéopathique ne contenant aucun principe actif ne peut avoir un quelconque effet sur des patients
Faux
La médecine conventionnelle nous a habitués à concevoir qu’un médicament performant doit forcément contenir des molécules actives. Ce qui avait conduit un pharmacologue à dire que pour qu’un traitement soit efficace, il faut qu’il soit toxique !
Le médicament homéopathique s’inscrit dans une autre réalité : il est constitué d’un signal électromagnétique, parfaitement identifiable par les biophysiciens. Nous ne sommes pas dans de la science-fiction ni dans une lubie. Preuve en est, le Professeur Luc Montagnier s’est intéressé à ces recherches au point d’y participer ! Pour prendre un exemple, quelle réalité peut vous faire admettre qu’une radio comme RTL existe ? Il suffit d’un récepteur réglé sur la fréquence de ce média. Il en est de même pour l’organisme malade, qui devient réceptif à cette information, certes modeste, mais suffisante pour le faire réagir. De nombreuses publications l’attestent.
Idée reçue nº 3 :
L’efficacité de l’homéopathie ne tient que dans son grand effet placebo
Faux
Cet effet thérapeutique, qui consiste en une réaction positive d’un organisme à un traitement pensé efficace par le médecin et/ou le malade, existe pour tout traitement. Il a même été montré pour la chirurgie ! De nombreuses publications validées indiquent que le traitement homéopathique a un effet supérieur au placebo.
Que pourrait-on dire des publications vétérinaires relatives aux effets de l’homéopathie sur des élevages de dindes ou de porcs, qui ne semblent pas très influençables ? Que penser également de ces nourrissons dont la fièvre s’amende avec quelques granules de Belladonna donnés rapidement dans ma salle d’attente ?
Idée reçue nº 4 :
La mémoire de l’eau n’ existe pas
Vrai/Faux
La question est beaucoup plus complexe. Les physiciens passionnés par la structure de l’eau en parlent aujourd’hui comme une structure sensible à des informations électromagnétiques. Cette structure, très mobile et multiforme, aurait la possibilité de former des nanobulles (Pr Demangeat) spécifiques d’une source informative (Smith et col., Montagnier et col.).
Les travaux du Professeur Benveniste, repris par le Pr Montagnier, étaient précurseurs de ces théories. L’erreur de l’époque a probablement été de développer une idée de la structure de l’eau, certes médiatique (la mémoire), mais non validée par les physiciens. Le Pr Montagnier a réhabilité la mémoire de Benveniste, non seulement en reproduisant ses expérimentations, mais en les poussant beaucoup plus loin.
Idée reçue nº 5 :
L’homéopathie est un traitement qui met du temps à agir
Vrai/Faux
C’est à la fois vrai lorsqu’il s’agit de mettre en place un traitement de terrain dans une maladie chronique, comme l’eczéma, l’asthme, un sevrage de somnifères ou des rhumatismes. C’est faux lorsque l’on soigne une fièvre, un herpès ou une otite congestive aiguë chez l’enfant.
Le traitement homéopathique est un modulateur des réactions de l’organisme. On pourrait le qualifier de facilitateur d’adaptation. Si le déséquilibre est récent, le traitement sera très rapidement efficace. Dans le cas de déséquilibres anciens, développant des symptômes chroniques, le rééquilibrage sera légitimement plus long. Le sevrage d’un traitement antidépresseur ou hypnotique pris depuis de nombreuses années peut demander quelques mois. Le résultat en vaut la peine, avec une qualité de vie incomparable et des risques cérébraux à terme évités.
Idée reçue nº 6 :
L’homéopathie ne peut avoir une efficacité quelconque dans le cancer ou les maladies chroniques
Vrai/Faux
Sur la maladie elle-même, c’est exact. Nous ne soignons pas des cancers ou un asthme grave avec des traitements homéopathiques. La pratique actuelle montre, par contre, un intérêt majeur de cette thérapeutique dans le cadre des soins de support des traitements conventionnels. De nombreux cancérologues font appel à l’homéopathie pour limiter les effets secondaires de leurs traitements, ce qui améliore de façon significative la qualité de vie de leurs patients. Une récente publication montre l’effet de l’homéopathie dans les douleurs produites par les antihormones données dans le traitement du cancer du sein.
(Karp J-C, et al., Treatment with Ruta graveolens 5CH and Rhus toxicodendron 9CH may reduce joint pain and stiffness linked to aromatase inhibitors in women with early breast cancer: results of a pilot observational study, Homeopathy (2016), http://dx.doi.org/10.1016/ j.homp.2016.05.004 )
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