Un individu moyen pourrait ingérer jusqu’à 5 grammes de plastique chaque semaine, soit le poids d’une carte de crédit, selon un rapport commandé par le WWF (Fonds Mondial pour la Nature) à l’université de Newcastle (Australie), et publié mi-juin dernier. Selon ces résultats, compilation de 50 études menées sur l’ingestion humaine de plastiques, chaque homme en avalerait environ 2 000 micro-pièces et particules chaque semaine, soit quelque 250 grammes annuellement.
Des études ont précédemment montré que les humains ingèrent et respirent une nuée de particules de plastique chaque année, mais le défi pour les chercheurs australiens était d’en évaluer le poids. Première source de ce plastique ingurgité, l’eau, surtout si elle est embouteillée. Parmi les autres produits de consommation analysés, les fruits de mer, la bière et le sel contiennent le taux le plus fort. Selon une étude canadienne parue le 5 juin, basée sur le mode de vie d’un Américain moyen, un adulte ingère jusqu’à 52 000 microparticules de plastique par an, auxquelles s’ajoutent 90 000 supplémentaires s’il boit uniquement de l’eau en bouteille (et 4 000 s’il se contente de l’eau du robinet). Et si l’on prend en compte la pollution de l’air, et donc l’inhalation, ce chiffre passe à 121 000, ces estimations variant individuellement selon le mode et le lieu de vie.
Pour le WWF, « c’est un signal d’alarme pour les gouvernements : les plastiques ne polluent pas juste nos rivières et océans, ils ne tuent pas seulement la vie marine, mais ils sont en chacun d’entre nous », souligne Marco Lambertini, directeur général du WWF International, dans un communiqué. « Alors que la recherche étudie les potentiels effets négatifs du plastique sur la santé humaine, il est clair que c’est un problème mondial qui pourra être résolu seulement si l’on s’attaque aux racines de la pollution : si nous ne voulons pas de plastique dans notre organisme, il faut stopper les millions de tonnes qui continuent à échouer dans la nature chaque année », a-t-il ajouté.
Il a appelé à agir « au niveau des gouvernements, des entreprises, des consommateurs » et à trouver « un traité mondial » contre la pollution des mers et océans, avec des objectifs nationaux.
Source : www.goodplanet.info