entretien réalisé par Florence Bandéra
praticienne en Médecine Traditionnelle Chinoise,
et maître enseignante reiki chamanique
Dans les années 2000, le yoga aérien fait son apparition dans les salles de yoga aux États-Unis. Depuis, son engouement n’a fait que grandir pour atteindre la France. Maryvonne Lascombes, qui l’enseigne depuis bientôt 10 ans, nous parle de cette pratique de yoga, suspendu dans les airs, grâce à un nouvel accessoire, le hamac.
Ce yoga anti-gravité, qui nécessite un matériel adapté, porte de nombreuses appellations. Peux-tu nous en dire plus ?
La toute première fois que j’ai entendu parler du yoga aérien, c’était avec le terme « yoga swing », bien explicite d’ailleurs, car le hamac est comme une balançoire qui donne du mouvement. Ensuite, j’ai vu avec amusement que les inventeurs de cette pratique proliféraient, il suffisait de changer de nom ! Nous avons donc maintenant une longue liste pour désigner la pratique du yoga avec hamac, par exemple yoga swing, fly yoga, yoga aérien, yoga volant, yoga suspendu, etc.
Maryvonne, tu enseignes le yoga aérien depuis plusieurs années. Peux-tu nous évoquer ton parcours et ce premier cours de yoga swing ?
Après une formation classique de Hatha Yoga et Vinyasa, j’ai eu la chance, en 2010, de participer à une formation d’enseignant de yoga aérien avec Karen Finck, professeur Iyengar émérite d’Australie intervenant chez Gravotonics, une école spécialisée en yoga swing. Dès les premiers instants, j’ai totalement adhéré et perçu les avantages de cette technique. Moins d’un an après, je donnais mon premier stage et l’engouement ne s’est pas estompé depuis.
D’ailleurs, je suis toujours ravie de voir que certains professeurs de yoga ayant participé à mes stages se lancent pour offrir cet enseignement dans leur studio.
Le yoga aérien nécessite une salle équipée de hamacs pour se suspendre. Peux-tu expliquer les intérêts de cette technique ?
Le hamac que j’ai choisi est composé d’une grande toile parachute où l’on peut se lover et de 4 sangles pour glisser les pieds et les mains. Le hamac est un accessoire de yoga au même titre que les blocs, sangles et cordes savamment utilisées par Lyengar. Sa pratique est « douce » et confortable.
Quels intérêts par rapport à un yoga plus classique comme le Hatha yoga ?
Pour moi, cette pratique ne se substitue pas du tout à un cours de yoga classique, elle est complémentaire et apporte les mêmes bienfaits. C’est une expérience différente, qui devient vite un grand allié dans la pratique au sol.
Dans le Hatha yoga, les postures inversées ne sont pas simples d’accès pour les débutants ; et dans le yoga aérien ?
Le hamac, grâce à son soutien, donne la possibilité de pratiquer les inversions en toute sécurité pour un dos plus souple et une colonne étirée en douceur grâce à ce travail en apesanteur. La pratique du yoga avec le hamac permet d’évoluer vers plus de flexibilité. Grâce au fait d’être soutenu-e, vous avez le temps de ressentir la posture, en toute sécurité.
C’est tour à tour un moyen de travailler en apesanteur, en douceur ou, au contraire, de renforcer le corps en découvrant la présence de muscles insoupçonnés. Une fois préparés avec le hamac, les équilibres se font plus faciles et vous pouvez ressentir plus finement la fusion souffle/corps/esprit. Votre ancrage devient plus solide.
Le yoga swing est impressionnant à regarder, les postures semblent très acrobatiques. Mais est-il accessible à tous ?
Comme pour le yoga au sol, on retrouve les mêmes contre-indications, mais je reste toujours très vigilante. Concernant le côté « impressionnant » des postures, il y a souvent des personnes réticentes à réaliser les inversions ; mais, une fois passé le cap, elles sont fières d’elles et ravies d’avoir réussi « l’impossible ».
Un autre de ces aspects qui me semblent importants est la compréhension profonde de ce que lâcher prise veut dire, mentalement, physiquement. Ce n’est pas seulement accepter de se lâcher et de faire confiance, de se faire confiance ; c’est aussi le fait d’une concentration accrue, de vivre intensément le moment présent, d’apprendre à détendre les muscles trop souvent contractés inutilement.
Quelles postures trouves-tu plus intéressantes ?
C’est vraiment en fonction du moment présent, mais je placerais en tête la posture de méditation. Ensuite, j’aime assez, grâce au hamac, les postures d’ouverture vers l’arrière, comme dhanurasana, la posture de l’arc – qui chouchoute ma thyroïde –, ainsi que toutes les variations des postures d’inversion, également idéales pour renforcer les abdos en toute sécurité.
Ta posture préférée est la pratique de la méditation dans le hamac, pour quelles raisons ?
Une fois installé-e dans le hamac en lotus, jambes croisées ou, si les genoux sont fragiles, assis-e, les cuisses enveloppées jusqu’aux genoux, les pieds dirigés vers le sol, le hamac fait que le dos se positionne tout seul. La personne reste droite sans forcer. On se sent lég-er-ère. Il ne reste plus qu’à se concentrer sur la méditation. Pour moi, c’est une façon de me sentir flotter et d’oublier mon corps, c’est une sensation agréable. La découverte est magnifique et l’apesanteur une alliée de marque.
Dans certaines grandes villes, les cours sont de plus en plus nombreux, mais il semble difficile de dénicher des lieux pour accueillir des stages. Pour quelles raisons ?
En effet, l’inconvénient de cette pratique, outre l’investissement du matériel pour l’enseignant, c’est de trouver le lieu où l’on peut suspendre les hamacs, qui nécessite une structure adaptée en hauteur et pouvant supporter le poids et les tractions. J’ai eu la chance de pouvoir aménager le lieu qui m’accueillait depuis longtemps pour mes autres stages de yoga. Un petit paradis niché dans la Drôme Provençale, en pleine nature, La Sauvagine à Grimone, au sein duquel je peux accueillir 12 personnes, dans un partage de joie de vivre et de belle complicité.
En mai, tu proposes pour la première fois un stage en Grèce. Quel sera le programme ?
Oui, la Grèce fait rêver et je voulais proposer un stage de yoga aérien dans un lieu de vacances idéal, à un prix accessible. Je l’ai trouvé dans une petite île des Cyclades. Nous pratiquerons au minimum 3 heures par jour, mais, suivant la motivation du groupe, on pourra explorer plus longuement certaines postures, sachant qu’au programme sont prévues excursions, balades, baignades et soirées musicales.
Tous les stages et voyages organisés par Maryvonne Lascombes sont visibles sur www.jyoti-yogi.com
Florence Bandéra est praticienne en Médecine Traditionnelle Chinoise et Maître enseignante Reiki chamanique.
Plus de renseignements sur www.therapia.sitew.com et pour la joindre 07 83 00 35 00.