Nez qui coule, larmoiements, toux, eczéma, plaques rouges sur la peau, ou intolérances alimentaires… L’allergie, aussi appelée hypersensibilité, peut se manifester sur différentes régions du corps. Elle n’est pas seulement synonyme de symptômes gênants pour les personnes sensibles, elle peut aussi mettre leur vie en danger, en provoquant des chocs anaphylactiques dans les cas les plus graves.
Le mécanisme de l’allergie
Notre corps est perpétuellement confronté à des ennemis extérieurs : microbes, virus, bactéries. Pour les combattre, il dispose d’une arme puissante : le système immunitaire.
En contact avec une substance étrangère (antigène), comme les pollens, les acariens ou un aliment particulier, notre système immunitaire peut réagir de manière excessive : c’est l’allergie. Pensant nous défendre contre une agression réelle, il surréagit contre ces substances normalement inoffensives. Cette protection se traduit notamment par la production d’anticorps spécifiques de l’allergie – les IgE (immunoglobulines E). L’allergie provoque des symptômes tels que l’asthme, le rhume des foins (rhinite), la conjonctivite, l’eczéma, l’urticaire ou le choc allergique.
Deux contacts avec un allergène peuvent suffire pour devenir allergique. Le premier n’entraîne aucune réaction visible : mais dans l’organisme, les cellules responsables de l’allergie deviennent hypersensibles à une substance normalement anodine. Au contact suivant, l’allergène entraînera, en se liant à ces cellules, une cascade de réactions qui aboutira à une manifestation allergique.
L’allergie peut débuter à tout âge. Les symptômes peuvent apparaître dès la naissance, mais peuvent tout aussi bien survenir à l’âge adulte. « Je n’étais pas allergique avant !… » Vous avez certainement déjà entendu cette petite phrase.
On distingue les allergies respiratoires, alimentaires et cutanées.
Les allergies respiratoires
Elles sont provoquées par les acariens, les moisissures, les pollens, les squames d’animaux. Elles entraînent, entre autres, larmoiements, irritations et rougeurs des yeux, éternuements, écoulement nasal clair ou nez bouché, toux, gêne respiratoire… jusqu’aux crises d’asthme.
Près de 25 % de la population souffrent d’allergies respiratoires. Celles-ci ont des répercussions importantes sur leur quotidien : modification des habitudes de vie, impact sur la vie professionnelle, sommeil perturbé et fatigue en journée.
Les prévenir et les soulager
Évitez en premier lieu l’exposition aux allergènes. Renseignez-vous sur les périodes de pollinisation. Lors de pics, ne vous promenez pas dans des zones à risques par temps venteux et sec, changez vos vêtements après chaque sortie, et lavez vous le nez avec un sérum physiologique, les pollens se concentrant sur les cils dans les narines.
Les allergies aux acariens se manifestent essentiellement pendant les mois d’automne et d’hiver. Humidité, chaleur, literie plus garnie créent les conditions favorables à la prolifération des acariens. Pour la limiter, aérez votre logement, chauffez modérément, passez l’aspirateur fréquemment, changez vos draps régulièrement et évitez les sources d’humidité à l’intérieur (plantes vertes, linge qui sèche…).
Ces précautions ne suffisent pas toujours, et les manifestations gênantes de la réaction allergique apparaissent. Les traitements médicaux conventionnels (antihistaminiques et corticoïdes) sont souvent accompagnés d’effets indésirables. La phytothérapie s’avère être alors une voie particulièrement intéressante en cas de rhinite allergique, afin de réduire les crises et d’en diminuer l’intensité. Quelles sont donc ces plantes merveilleuses qui peuvent vous aider ?
Le plantain majeur
Les feuilles du plantain contiennent de l’aucuboside, des mucilages et des tanins.
L’aucuboside a des propriétés antibactériennes et antitussives précieuses pour apaiser les voies respiratoires.
Les mucilages des feuilles ont une action adoucissante et émolliente. Ils facilitent l’expectoration en tapissant les muqueuses d’une fine pellicule protectrice.
Les bourgeons de cassis
Les bourgeons de cassis sont un des éléments phares de la gemmothérapie. Ils sont utilisés sous forme de macérât : les bourgeons frais sont mis à macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine, qui est ensuite filtré. Cette solution ultra-concentrée en principes actifs garde toutes les richesses de la plante.
Grâce à son action cortisone-like, qui atteindrait 30 % de l’action de la cortisone, le bourgeon de cassis empêche la libération d’histamine dans l’organisme, ce qui atténue les manifestations de la réaction allergique.
La vitamine C
La vitamine C est non seulement utilisée pour remonter et réguler un système immunitaire déficient, mais elle agit également sur l’allergie en empêchant la libération d’histamine par les globules blancs et en augmentant leur détoxification.
Préférez la vitamine C naturelle, issue
d’acérola, d’amla ou d’autres fruits riches en vitamine C. Ses effets sont renforcés lorsqu’elle est apportée par la matrice naturelle et complexe d’un fruit, par rapport à une forme synthétique. Grâce à des études in vivo, on sait que la vitamine C naturelle est 35 % plus biodisponible que la vitamine C synthétique.
Les allergies alimentaires
Les allergies alimentaires se manifestent par des gonflements, des difficultés à avaler, l’apparition de plaques rouges sur le corps, des maux de ventre, une digestion difficile ou des diarrhées. On peut devenir allergique à un aliment à tout moment. Le traitement est préventif et consiste à exclure tous les aliments à l’origine de réactions allergiques.
Parmi les allergènes alimentaires, on en distingue 14 dits majeurs : arachides, lait, céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge, avoine…), soja, fruits à coque (amandes, noisettes, noix de cajou…), crustacés, mollusques, œufs, lupin, céleri, moutarde, graines de sésame, anhydrides sulfureux et sulfites. Ils sont dits majeurs car au moins 50 % des patients avec allergies alimentaires testés produisent des anticorps à leur contact.
La disponibilité d’aliments en provenance de pays lointains contribue à l’apparition de nouveaux allergènes. Les additifs alimentaires utilisés dans l’industrie peuvent également constituer des allergènes masqués, augmentant l’intensité et la fréquence de la sensibilisation au sein d’une population.
Enfin, les allergies croisées rendent encore plus difficile l’identification des allergènes. Dans ce cas précis, le système immunitaire confond la séquence ADN d’un aliment (une pomme) avec un allergène auquel il est sensible (le pollen de bouleau). Une personne sensible au pollen de bouleau pourra ainsi devenir allergique à la pomme crue, ces deux substances partageant une séquence commune.
Il existe une multitude d’allergies croisées :
• entre allergènes respiratoires et aliments : squames de chat et porc, acariens et crevettes,
• entre latex et aliments : latex et figue/ banane/kiwi (attention au latex des plantes d’appartement très répandues, comme les ficus),
• entre aliments et autres aliments : arachide et légumineuses (pois, lupin, lentilles, soja)…
La seule solution est l’ÉVICTION. Intolérances au gluten et maladies intestinales graves sont de plus en plus courantes. Heureusement, les fabricants mettent de nombreux produits sans gluten à notre disposition, mais il faut veiller à lire attentivement les formules pour ne pas y trouver d’autres allergènes, comme les farines de pois, soja ou lupin. Toujours préférer des produits bio, qui garantissent l’absence d’adjuvants de texture, peu recommandés pour notre santé.
Les allergies de contact (sur la peau) ou cutanées
Elles sont provoquées par des métaux non précieux (boutons ou fermetures éclair en chrome ou nickel), des cosmétiques (les principaux allergènes sont les additifs chimiques : colorants, conservateurs, émulsifiants…), des vêtements – plus précisément les teintures et apprêts utilisés – et le latex (élastiques, gants, latex qui coule de certaines plantes comme le ficus, le figuier…).
Elles se traduisent par des rougeurs, de
l’eczéma, de l’urticaire et, dans les cas les plus graves, asthme et malaises. Pour soulager localement ces manifestations, on a le plus souvent recours à des crèmes à base de
dermocorticoïdes. Ces derniers ne sont toutefois pas dénués d’effets indésirables : fragilité
et atrophie cutanées, rosacée, dermatose, aggravation d’infections bactériennes à cause de l’effet immunosuppresseur des corticoïdes.
Il ne faut pas oublier « l’allergie au soleil » – ou lucite –, de plus en plus répandue. Elle se caractérise par des boutons ou plaques rouges qui démangent peu après une exposition ou un passage au soleil. L’apaiser avec un traitement local aux propriétés anti-histaminiques que l’on peut trouver dans certaines huiles naturelles riches en oméga 7 (cortisone-like), en évitant bien sûr toute nouvelle exposition de la peau au soleil…
Action anti-inflammatoire des oméga 7
D’après plusieurs études et travaux de recherche, les oméga 7 ont la capacité de désactiver la protéine de l’inflammation, ce qui leur confère une action anti-inflammatoire significative. C’est pourquoi ils seront précieux pour traiter les peaux atopiques et les affections cutanées, par voie orale ou bien en application locale.
Les sources d’oméga 7 les plus communes sont l’acide palmitoléique et l’acide vaccénique, que l’on trouve dans les baies d’açaï, les noix de macadamia et les graines de moringa.
Ces dernières contiennent également de l’acide oléique (oméga 9), aux propriétés protectrices, réparatrices et cicatrisantes.