Si le soleil booste notre moral et favorise la fabrication de vitamine D dans la peau, on en oublie parfois qu’il présente des risques non négligeables. Il existe un grand nombre de préjugés sur l’exposition solaire et le manque de prudence à son égard n’arrange rien et mène à des comportements à risques. Paradoxalement, si 97 % des Français estiment que la protection solaire est un sujet important et que 65 % d’entre eux se sentent bien informés, les idées reçues demeurent. Tordons le cou une bonne fois pour toutes à ces préjugés, grâce à un décryptage en bonne et due forme.
Idée reçue n° 1 : 1 Français sur 2 pense que les coups de soleil de l’enfance n’ont pas de conséquences à l’âge adulte s’ils sont bien soignés.
CE QU’IL FAUT RETENIR
Les coups de soleil subis pendant l’enfance entament considérablement notre capital soleil. Rappelons que ce dernier correspond aux moyens de défense contre les retombées néfastes du soleil, acquis à la naissance et non renouvelables. À l’âge adulte, l’individu se défend moins bien et le risque de cancers cutanés augmente.
Idée reçue n° 2 : 1 Français sur 3 pense que les coups de soleil rendent la peau moins vulnérable au soleil.
CE QU’IL FAUT RETENIR
Plus le nombre de coups de soleil est grand, plus le capital soleil est amputé et moins la peau se défend correctement.
Idée reçue n° 3 : 1 Français sur 3 pense qu’il est protégé du soleil dans l’eau.
CE QU’IL FAUT RETENIR
L’eau donne une sensation de fraîcheur, mais laisse passer les UV en surface. Elle réfléchit 10 à 30 % du rayonnement et les gouttelettes d’eau ont un effet « loupe ». Par conséquent, l’eau amplifie au contraire le rayonnement supporté.
Idée reçue n° 4 : 87 % des Français jugent compréhensibles les emballages des produits solaires alors que, finalement… 9 Français sur 10 ne connaissent pas la signification des mentions UVA et UVB.
CE QU’IL FAUT RETENIR
Rappel sur les UV
Le rayonnement solaire est en fait composé de plusieurs types de rayonnements, qui se différencient par leur longueur d’onde :
- De 200 à 400 nm* : rayonnement ultraviolet (UV)
- De 400 à 800 nm : rayonnement visible
- De 800 à 1 400 nm : rayonnement infrarouge (IR)
*nanomètre
Plus la longueur d’onde est faible, plus le rayonnement est accru et, de ce fait, agressif.
Le danger vient donc des ultraviolets, qui sont émis par des sources naturelles – comme le soleil – ou artificielles, comme par exemple les lampes de bronzage. Très « abstraits » pour l’homme puisqu’ils sont invisibles pour l’oeil humain et ne procurent aucune sensation de chaleur.
On distingue 3 familles d’UV, en fonction de leur longueur d’ondes :
- De 200 à 280 nm : les UVC sont potentiellement les plus nocifs, mais ils sont bloqués par la couche d’ozone et n’arrivent pas jusqu’à nous.
- De 280 à 320 nm : les UVB atteignent surtout l’épiderme, provoquent les coups de soleil et augmentent le risque de cancers cutanés.
- De 320 à 400 nm : les UVA pénètrent jusqu’au derme et sont responsables du photo-vieillissement induit par la production de radicaux libres.
Si les dangers liés aux UVB sont connus depuis longtemps, ceux liés aux UVA le sont depuis peu. Ils sont pourtant tous les 2 dangereux, puisqu’ils pénètrent dans l’épiderme et agissent sur les yeux, en provoquant une ophtalmie (un « coup de soleil » de l’oeil) ou, à plus long terme, une cataracte ou une dégénérescence de la rétine. Par ailleurs, les UVA sont très peu filtrés par l’atmosphère et représentent 95 % des UV arrivant à la surface de la terre. Les UVB sont quant à eux mieux filtrés, mais leur intensité augmente au cours de la journée. Elle est encore plus puissante quand on se rapproche de l’équateur.
Idée reçue n° 5 : 4 Français sur 10 pensent qu’il est impossible de bronzer avec un indice de protection élevé.
CE QU’IL FAUT RETENIR
Dès que l’on s’expose aux UVB, même protégé(e) avec un indice élevé, la synthèse de mélanine – à savoir le pigment brun naturel de la peau responsable du bronzage – est activée. Bronzer progressivement permet de mieux préparer la peau, pour un bronzage plus harmonieux et durable.
Source : Les Français et la protection solaire, enquête menée par les Laboratoires de Biarritz. Cette enquête a été réalisée sur plus de 300 Français ayant au moins 1 enfant de moins de 18 ans et ayant acheté une protection solaire récemment.
Conclusion : il est temps de modifier nos comportements
Les crèmes solaires sont souvent critiquées et leurs qualités remises en question. Mais il faut bien comprendre que la prévention face aux méfaits du soleil ne se résume aux seules crèmes solaires. Car il ne faut pas penser que si l’on applique davantage de crème ou un indice plus fort, on va dès lors pouvoir rester plus longuement au soleil sans danger. Toutefois, des études ont montré que l’utilisation d’une crème solaire pouvait augmenter la durée d’exposition de près de 40 % et que celle d’une crème solaire d’indice élevé augmentait le temps passé au soleil d’environ 30 minutes par jour.
Il est par conséquent grand temps de nous responsabiliser plus et autrement vis-à-vis du soleil : bronzer, oui, mais pas longtemps et sous haute protection. Et n’oubliez pas que si tout le monde est concerné, nous ne sommes pas égaux face au soleil. Vous êtes particulièrement fragile si :
- Vous avez la peau claire, les cheveux roux ou blonds, les yeux clairs et vous bronzez difficilement.
- Vous avez de nombreux grains de beauté (plus de 50).
- Vous avez des grains de beauté congénitaux (présents dès la naissance) ou atypiques (larges, irréguliers).
- Vous avez des antécédents familiaux de mélanome.
- Vous suivez un traitement médical ou prenez des médicaments qui risquent, potentiellement, de vous rendre photosensible, c’est-à-dire plus sensible au soleil.
Si vous détectez une anomalie, une tache, un grain de beauté aux contours irréguliers ou qui change d’aspect rapidement (forme, taille, épaisseur, couleur), consultez rapidement votre médecin traitant ou un dermatologue pour effectuer un dépistage. Détecté trop tard, le mélanome peut être mortel car il s’étend rapidement à d’autres parties du corps. Si se protéger du soleil est indispensable, faire un dépistage chaque année chez un dermatologue l’est également.