L’écologie relationnelle
Dans le dernier numéro de l’écolomag, nous avons abordé notre série Et si nous cultivions nos relations en famille à l’engrais positif, en commençant par le début ! Ainsi, nous avons parlé de :
– l’importance de changer nos perceptions et de chausser nos lunettes à filtre positif pour mieux voir toutes les choses merveilleuses que nos enfants font,
– comment dire, exprimer notre contentement.
En tant que parents, nous nous demandons souvent pourquoi nos enfants manquent de confiance en eux, ont souvent besoin de notre avis, voire sont peu autonomes. Pourquoi fautil tout le temps leur demander de ranger leur chambre, de faire leurs devoirs ? Quand vontils enfin devenir autonomes pour leur travail en classe et comprendre que c’est POUR LEUR BIEN ?!
Une partie de la réponse se situe peut-être dans la façon dont nous interagissons avec eux sur ces sujets.
Alors, comment créer un environnement favorable au développement de la confiance en soi et de l’estime de soi de nos enfants ?
Depuis qu’ils sont tout petits, nous entourons nos enfants de beaucoup d’attention, nous les encourageons : « ouiiiii, c’est super, tu as pris un hochet dans ta main », jusqu’à « bravooo, tu as eu ton Bac ! »
Et ce processus participe grandement à l’apprentissage, surtout des plus petits. Nos expressions de contentement leur apportent un retour positif, leur signalent qu’ils sont dans la bonne direction et les encouragent à poursuivre.
Le seul souci est que, parfois, nos enfants font de notre jugement – positif ou négatif – le seul qui vaille. À force de s’entendre dire seulement « oh, quel beau dessin » ou « dis donc, là, tu as un peu dépassé », ils n’exercent pas leur capacité à prendre du recul et à regarder avec confiance ce qu’ils ont accompli. Ils ont besoin de nous pour savoir s’ils peuvent être satisfaits ou pas. Du coup, plus tard, cela ne les aidera peut-être pas à développer leurs propres moteurs, en particulier dans les étapes de leur évolution au cours desquelles ils auront davantage tendance à s’opposer à nous !
Alors, comment faire ? Voici 2 pistes pour vous.
Et eux, qu’en pensent-il ?
Je vous propose de tester quelque chose de tout simple et qui, en fait, change beaucoup de choses en matière de posture. Avant de prendre l’habit de juge-arbitre, de juger c’est bien/pas bien, intercalez toujours un élément qui soit centré sur votre enfant afin que lui puisse s’exprimer. Par exemple, quand il vient avec une bonne nouvelle : « j’ai eu 14 à mon interro de maths ! », au lieu de répliquer « c’est super, bravo, etc. », se centrer sur lui en l’écoutant activement avec un « tu as l’air super content » et en continuant ainsi à l’écouter plusieurs fois. Ainsi, il prendra vraiment contact avec son sentiment, son émotion, et il la nourrira, la fera grandir en lui. Il saura mieux pourquoi c’est chouette pour lui d’avoir bien préparé son interrogation, pas pour nous.
Si votre enfant vient vous montrer son dessin, plutôt que de dire « c’est très beau », tentez autre chose. Intercalez une communication qui parle de lui plutôt que de vous. Par exemple, vous pouvez lui demander « et toi, qu’en penses-tu de ton dessin ? Qu’est ce qui te plaît beaucoup ? » Et s’il semble tout content en vous le montrant, même recette : « oh, dis donc, tu as l’air tout content. » Et dans le cas contraire ? S’il n’est pas content ?
Remplaçons les jugements, même positifs, par des messages-je
Dans un second temps, bien sûr, on pourra lui donner – s’il le souhaite – notre avis. Et là, en toute authenticité, remettons nos lunettes positives et restons dans le message-je (cf. article dernier numéro). Évitons les « tu vois, quand tu bosses un peu, cela fait la différence » ou le « super, la prochaine fois, tu feras encore mieux ». Sortons des jugements, même positifs, et tentons plutôt : « Je suis vraiment contente de te voir si heureux. Et puis aussi parce que tu as beaucoup travaillé et que cela a porté ses fruits ! »
Ainsi, nous quittons la position de juge-arbitre et nous accompagnons nos enfants. Ils deviennent capables de s’auto-évaluer en toute bienveillance et c’est certainement magique pour s’autonomiser. Votre bienveillance sera contagieuse et les portera. Essayez, c’est merveilleux.
Alors bien sûr, parfois, les enfants habitués à nous entendre dire « c’est bien » ou « c’est pas bien » réclameront notre jugement. Ils ont tellement l’habitude qu’ils se sentiront peut-être perdus si on leur répond « et toi, comment le trouves-tu, ton dessin ? » avant de donner notre avis. Il faudra peut-être leur expliquer quelque chose d’important : c’est leur propre regard sur ce qu’ils ont fait qui compte. Le nôtre est secondaire. Et, croyez moi, ils comprendront vite !
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Bel automne à tous,
Nathalie Reinhardt
Présidente Les Ateliers Gordon
www.ateliergordon.com
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