proposé par Nathalie Reinhardt
coordinatrice de l’Atelier Gordon
(www.ateliergordon.com)
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Carl Rogers, créateur du courant de la psychologie humaniste, s’est posé la question suivante : quelles sont les caractéristiques des relations qui sont une aide et facilitent la croissance ? Il en a énuméré 10, dont nous avons débuté l’exploration l’été dernier (n° 72). Or, voici que l’une d’entre elles nous parle précisément d’immunité !
Il nous demande : « Puis-je me libérer de la crainte d’être jugé-e par les autres ? »
Ne serait-ce pas merveilleux : s’immuniser de la crainte d’être jugé-e par les autres !
Et nous sentons bien là les nombreux effets miroir. Si j’arrive à m’immuniser, alors peut-être pourrai-je offrir à mes enfants un environnement dans lequel ils seront aussi libérés de cette crainte !
Carl Rogers nous fait part de ses observations :
« Presque dans toutes les phases de notre vie (à la maison, à l’école, au travail), nous dépendons des récompenses et des punitions qui sont les jugements d’autrui : “c’est bien”, “c’est méchant”, “cela vaut dix”, “cela vaut zéro”. De tels jugements font partie de notre vie, depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse. Comme tout le monde, je me surprends trop souvent à porter de tels jugements. Mais, d’après mon expérience, ils ne favorisent pas le développement de la personnalité et, par conséquent, je ne crois pas qu’ils fassent partie d’une relation d’aide.
C’est assez curieux, mais un jugement positif est aussi menaçant en fin de compte qu’un jugement péjoratif, puisque dire à quelqu’un qu’il agit bien suppose que vous avez aussi le droit de lui dire qu’il agit mal. Aussi, j’en suis venu à penser que plus je peux maintenir une relation sans jugement, plus cela permettra à l’autre personne d’atteindre le point où elle reconnaîtra que le lieu du jugement, le centre de la responsabilité réside en elle-même.
Le sens et la valeur de son expérience dépendent uniquement d’elle et aucun jugement extérieur ne peut rien changer à cela. Aussi, j’aimerais m’efforcer d’arriver à une relation où je ne juge pas autrui en mon for intérieur. Je crois que c’est là ce qui peut le libérer, faire de lui une personne qui prend ses propres responsabilités. »
Libérer nos relations des jugements, voilà un chemin magnifique qui boostera le libre-arbitre, la motivation intrinsèque et la responsabilité de nos enfants. Et ce n’est pas facile !
Alors, comme premier petit pas, je vous propose le suivant : commençons déjà par ne plus porter de jugement sur nous-même !
RECETTE pour BOOSTER votre immunité
et celle des personnes qui vous entourent :
1- Soyez attenti-f-ve aux jugements – positifs ou négatifs – qui émergent en vous quand vous portez un regard sur vous-même.
2- Petit à petit, quand vous les remarquez, transformez-les. Par exemple, si je m’entends me dire « Tu as été nulle sur ce projet », je le transforme en une affirmation qui ne comprend plus de jugement mais des faits : « Ce projet a pris plus de temps que je n’imaginais. »
3- Quand vous avez suffisamment transformé les jugements que vous vous portez, appliquez aussi aux jugements que vous portez sur les autres…
TESTEZ et GOÛTEZ le fait de voir les jugements disparaître petit à petit de votre vie. Et, ainsi, renforcez votre immunité au jugement des autres, que vous reconnaîtrez dorénavant comme le miroir des jugements qu’ils se portent à eux-mêmes… Vous me suivez ? Venez poser vos questions, commenter et participer aux échanges sur notre page Facebook !
À très vite,
Nathalie Reinhardt
Fondatrice de l’Association
Les Ateliers Gordon
www.lesateliersgordon.org