La plante du mois de mars :
La fumeterre (Fumaria officinalis L.)
la plante star anti-allergie !
La description botanique
de la fumeterre
Originaire d’Asie et de toute l’Europe, excepté dans les régions les plus septentrionales, la fumeterre est une petite herbacée annuelle envahissant communément les lieux incultes et les champs jusqu’à plus de 1 500 m d’altitude.
Mesurant environ 30 cm de haut, sa tige est rameuse, souvent couchée et porte des feuilles alternes bleu-vert légèrement pruineuses. Réunies en grappes axillaires ou terminales plus ou moins denses, ses fleurs purpurines sont composées d’un calice à deux sépales pétaloïdes trois fois plus courts que la corolle, dont les 4 pétales présentent une extrémité rouge foncé. Le fruit est un akène sphérique, vert-brun, contenant une seule graine brune.
Ses tiges sont quadrangulaires, souples et tomenteuses, et possèdent une écorce gris clair. Ses feuilles sont caduques, opposées, palmées et divisées en 5 à 7 folioles. Les folioles sont lancéolées, entières ou légèrement dentées, vert sombre sur la face supérieure et blanchâtres sur la face inférieure. Elles peuvent atteindre 10 cm de long. Les fleurs sont petites (4 à 6 mm), tubulaires, à 5 lobes, mais semblant être bilabiées. Elles sont de couleurs violette, bleue, rose, plus rarement blanche, et disposées en glomérules. Les fruits sont des drupes rondes de 3 à 4 mm de diamètre, ressemblant à des grains de poivre, et contenant 4 graines.
Ses actifs : des alcaloïdes (protopine, fumarine, fumariline, sinactine, cryptopine, corydaline…), flavonoïdes, acides organiques (acides caféïque et fumarique), mucilages, choline, acide malique.
Histoire et traditions
de la fumeterre
Connue des médecins de l’Antiquité, la fumeterre fut initialement conseillée pour le foie par Dioscoride et Galien, puis indiquée au début du 20e siècle par Cazin, qui la préconisait comme dépuratif en cures de printemps. Au Moyen Âge, on vantait les bienfaits d’un sirop à base de fumeterre pour remédier aux excès de bonne chère. Ce sirop stomachique était également administré contre le scorbut, la gale et les dartres.
La fumeterre est employée en médecine traditionnelle occidentale pour ses vertus diurétiques et laxatives, ainsi que pour son effet bénéfique en dermatologie. Autrefois, les jeunes filles des campagnes s’en servaient pour préparer une eau cosmétique afin de purifier leur peau et estomper le « hâle de leurs joues estivales ».
Ses propriétés anti-histaminiques sont populaires en Asie orientale pour soigner l’asthme.
La fumeterre, côté santé
- Spasmolytique, la fumeterre soulage les douleurs d’origine biliaire. Les alcaloïdes stimulent le flux biliaire et régulent l’hypersécrétion pathologique.
- Elle a une action laxative due à ses mucilages, à la choline et à l’acide malique.
- L’action anti-arhytmique est due à la protopine. Elle est en fait un remède contre les troubles cardiaques : arythmie, tachycardie, hypertension.
- La protopine est un antagoniste asthmatique, ce qui justifie son emploi comme remède traditionnel de l’asthme.
- Antibactérienne, grâce à l’acide fumarique, elle est utilisée contre l’eczéma, le psoriasis, le prurit et les dartres.
Bon à savoir…
Les parties aériennes fleuries de la fumeterre agiraient également comme calmant en régulant l’activité des récepteurs GABAergiques et sérotoniques, deux neuromédiateurs impliqués dans les troubles de l’anxiété. Il a été démontré que l’action de la fumeterre varie en fonction de la durée du traitement et de la dose administrée : une dose légère de protopine pendant une dizaine de jours a un effet tonique ; prolongée ou à plus forte dose, son action devient sédative.
Utilisation interne
Pour les spasmes hépatiques, constipation, asthme, hypertension, tachycardie :
En tisane : 1 c. à s. par tasse d’eau. Faites bouillir 3 minutes, laissez infuser 10 minutes. Buvez 2 à 3 tasses par jour avant les repas, jusqu’à amélioration des symptômes.
En teinture : 30 gouttes dans un verre d’eau, avant les repas, jusqu’à amélioration des symptômes.
En gélules : 2 gélules matin et soir, 5 minutes avant de manger, jusqu’à amélioration des symptômes.
Précautions d’emploi : aucune aux doses habituelles.
La fumeterre, côté beauté
Émollientes, les parties aériennes fleuries de la fumeterre sont idéales dans le soin des peaux sensibles et fragiles et peuvent être exploitées dans des crèmes pour adoucir les mains.
Renfermant de nombreux acides aminés, elles constituent un actif restructurant et régénérant parfaitement adapté au soin des peaux mixtes et abîmées.
Les composés phénoliques des parties aériennes fleuries de la fumeterre ont des propriétés astringentes, antioxydantes et activatrices de la microcirculation pouvant être mises à profit dans des produits pour peaux grasses, ainsi que pour atténuer les cernes et les rougeurs diffuses du visage.
Recette express beauté :
En cas de dartre, d’eczéma, de prurit, de psoriasis, préparez la tisane suivante :
1 c. à s. par tasse d’eau. Faites bouillir 3 minutes, puis laissez infuser 10 minutes.
Réservez jusqu’à complet refroidissement, puis appliquez la décoction en lotion ou en compresse 2 fois par jour sur les parties à traiter jusqu’à amélioration des symptômes.