La pollution mentale
Le mot « détox » n’a jamais autant été plébiscité. Impossible d’ouvrir un magazine sans tomber sur un article qui ne vante pas les bienfaits de cette pratique devenue incontournable pour débarrasser notre corps de la foule de toxines avec lesquelles il est obligé de composer. Mais, au-delà de cette détox physique, il existe une détox mentale, dont on parle beaucoup moins et qui est tout aussi importante.
Il faut dire qu’au quotidien, la pollution mentale ne manque pas : publicités trompeuses, discours anxiogènes fréquents qui nous maintiennent à un haut niveau de stress, débats stériles entre experts bien-pensants, informations démoralisantes, toutes ces « pensées-poisons » ne sont pas sans conséquences et nous empêchent d’accéder au bien-être. Dans son ouvrage La Société Toxique, Pryska Ducoeurjoly souligne à juste titre que « nous sommes en permanence bombardés d’informations pathogènes qui, ajoutées à la toxicité de notre environnement et de nos camisoles chimiques, diminuent considérablement notre libre-arbitre. Pris dans les filets de la pensée unique, il est bien difficile pour le citoyen d’imaginer un monde meilleur, un univers des possibles, une place à la fois pour la générosité et pour la liberté, où l’individualisme rejoindrait l’altruisme… ». Elle poursuit un peu plus loin : « Dans cet enfer sociétal pavé de bonnes intentions, il est vital pour chaque citoyen de retrouver le chemin qui mène à “un esprit sain dans un corps sain”. Pour cela, il lui faut prendre à contresens les routes du prêt-à-penser de la société toxique. Si chacun s’y met, le corps social pourra enfin évoluer. »
Ainsi, la détox doit également passer par une phase de dépollution mentale. Le flux incessant d’informations médiatiques (notamment via la télévision) qui nous parvient génère non seulement un stress permanent, mais diminue considérablement notre libre-arbitre. Nous subissons de plein fouet ce gavage médiatique des plus toxiques, dont la peur est l’un des ingrédients-clés. Il est urgent de retrouver une forme de pensée libre, en prenant du recul vis-à-vis des médias.
Au même titre que le « prêt-à-consommer » alimentaire qui a fait de nous des bons petits soldats prêts à avaler les yeux fermés une myriade d’additifs toxiques, on commence aujourd’hui à parler de « prêt-à-penser viral », qui nous éloigne de notre propre conscience. Comme le dit très justement Pryska Ducoeurjoly en évoquant la surenchère cathodique : « L’offre pléthorique des bouquets numériques est un cadeau empoisonné qui nous transforme en zappeurs frénétiques. À force de vouloir tout voir, nous en oublions de discerner. Une sélection drastique des programmes de la malbouffe télévisuelle s’impose ! »
Coup de cœur
Fév 22, 18:22