Facialiste et experte en massage esthétique japonais du visage, Élisabeth Alimi est l’une des rares spécialistes françaises du kobido à avoir été formée par les meilleurs experts japonais en France et au Japon, notamment par le maître Shogo Mochizuki. Elle est également experte certifiée en dermo-cosmétique naturelle. Elle dirige un cabinet de massages esthétiques à Paris, dédié en particulier aux techniques japonaises.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce massage ancestral ?
Au pays du soleil levant, la beauté est considérée comme le reflet d’une santé florissante. Le kobido signifie littéralement « la voie ancestrale de la beauté ». Il serait né au XVe siècle d’une lutte exacerbée entre experts de l’anma. L’anma veut dire « calmer par le toucher ». C’est une branche issue de la médecine traditionnelle chinoise propagée au Japon lors d’échanges commerciaux entre les deux pays. Cette discipline vise à prévenir et à maintenir la santé grâce à des techniques de massage exercées sur le corps en vue de débloquer ou de faire circuler l’énergie vitale via les points d’acupuncture – les tsubos –, le long des méridiens. Le kobido, qui se concentre sur le visage, ne déroge pas à ces principes ; cependant, c’est un art qui demeure encore discret au Japon, tel un secret de jouvence qui se transmet sous le manteau. Les rares détenteurs de ce merveilleux savoir sont issus d’une lignée.
Comment s’est passée votre rencontre avec le kobido ? Qui vous a transmis ce savoir-faire ?
À l’origine, j’étais photographe portraitiste. J’ai toujours été attirée par les visages et convaincue que la beauté d’un être jaillissait de son essence au-delà de la perfection de ses traits, ce que je m’attachais à reproduire dans mes photographies. Le kobido m’apparut alors comme une révélation, une évidence lorsque je découvris cet art par hasard aux États- Unis, il y a maintenant plusieurs années ; là où sévissait paradoxalement un attrait immodéré pour des techniques par injection mal maîtrisées, qui abîmaient souvent des visages bien plus qu’elles ne les sublimaient.
Le kobido offrait cette particularité de rendre au visage tout son éclat avec un effet rajeuni sans jamais le dénaturer. Il correspondait parfaitement à mes attentes. J’entrepris alors de recevoir les enseignements de l’authentique kobido directement par le maître de la 26e génération de la lignée kobido, Shogo Mochizuki. J’ai par ailleurs été formée au Japon par d’autres experts japonais à d’autres techniques complémentaires, comme le peeling naturel au pinceau de soie.
Quel est le lien entre le kobido et la cérémonie du thé ?
La cérémonie du thé et le kobido ont en commun ce moment de grâce, où l’on rompt avec le tumulte extérieur. Tous deux prennent place dans le calme et la sérénité, dans un esprit zen. Chaque geste est effectué en conscience, répondant à la chorégraphie d’un ballet qui requiert concentration et expertise. Ce qui ne laisse aucune place aux automatismes. Chaque visage est unique. Le massage kobido s’adapte en conséquence, sans quoi l’effet magnifique ne saurait être au rendez-vous. Par ailleurs, le thé matcha est le thé de prédilection de la cérémonie du thé, un excellent antioxydant pour la peau, riche en vitamines A, C, E et très prisé par les Japonaises, dont la peau est incomparable.
Comment se déroule une séance ?
Une séance de kobido dure, chez moi, une heure. Formée à la dermocosmétique naturelle, j’applique au départ un sérum naturel bio adapté à chaque type de peau. Il s’ensuit un effleurage minutieux du visage, d’une grande douceur. Une danse manuelle s’effectue sur le visage : pétrissage, percussions et autres techniques savamment désynchronisées rythment la cadence de ce soin, qui nécessite de l’expérience et une certaine dextérité. Le massage part du décolleté jusqu’à la racine des cheveux. Digitopression et drainage lymphatique interviennent dans le protocole pour éliminer les toxines et faire circuler le ki – l’énergie vitale – pour le plus grand bien de la peau, en harmonie avec l’esprit.
À qui est-il destiné et pour quels bienfaits ? Le kobido s’adresse à toutes les personnes désireuses d’entretenir leur peau au naturel, autour de la trentaine de manière préventive ou dans le but de ralentir les effets du vieillissement. Plus on avance dans le temps, plus le renouvellement cellulaire ralentit et les rides commencent à s’installer. Le kobido relance le collagène et la microcirculation sanguine, il rehausse les traits du visage, améliore le grain de peau, efface les traits de la fatigue pour retrouver une mine resplendissante. Le visage paraît plus jeune, comme lifté. En prime, un profond sentiment de bien-être est ressenti à l’issue de la séance.
Il n’est cependant pas recommandé aux peaux affectées d’une acné sévère ou d’une couperose très prononcée.
Peut-il être pratiqué en automassage ? Si oui, comment nos lecteurs peuvent-ils apprendre ?
Un massage kobido se reçoit. La sophistication des gestes, le rythme soutenu, la position du praticien qu’il nécessite et l’expertise requise ne permettent pas de le réaliser soi-même. En revanche, je recommande systématiquement à mes clientes de pratiquer un automassage express au quotidien inspiré du kobido, qui rehausse les traits du visage. C’est tout l’objet de mon ouvrage. J’y livre tous les rituels beauté adaptés à chaque type peau, les protocoles d’automassage du visage à effectuer dans les règles de l’art, ainsi que les secrets beauté au naturel des Japonaises, y compris de manière diététique, restitués dans la culture japonaise, dont on connaît tout le raffinement et l’élégance.
Le mot de la fin ?
Rien ne me fait plus plaisir que de voir la mine réjouie de mes clientes après un massage kobido. Le sentiment de procurer du bien-être me remplit de joie et m’apporte autant que celui que je transmets. J’ai conçu ce livre pour répondre à leurs attentes et pour celles qui souhaitent prendre soin de leur peau au quotidien de façon naturelle, à l’image de la peau sublime des Japonaises.
Son site Internet : www.souffle-de-jeunesse.fr
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