De nombreuses pathologies sexologiques sont encore trop peu connues et obligent les femmes à vivre ces problématiques sexuelles en silence. Tabous autour des douleurs sexuelles, sentiment de honte, errance médicale… Il peut être difficile d’identifier les douleurs et d’en parler pour les soigner.
Le vaginisme, affection plus fréquente que l’on imagine, peut survenir brutalement après une vie sexuelle satisfaisante ou dès la première expérience sexuelle, empêchant toute pénétration. Alors que n’importe quelle femme peut être concernée à un moment de sa vie, le vaginisme demeure une pathologie peu identifiée.
Rappelons que le vaginisme est une contraction réflexe et involontaire des muscles du périnée, qui empêche toute pénétration. Il s’agit d’un blocage physique inconscient qui peut survenir à l’approche de la pénétration d’un tampon, d’un doigt ou d’un pénis lors d’une relation sexuelle.
À quoi est dû le vaginisme ?
Les raisons peuvent être diverses et variées :
- Une vision péjorative et les peurs qui entourent la sexualité.
- Le manque d’intimité et la méconnaissance de son intimité.
- Un manque de confiance en soi, de l’anxiété et la difficulté à lâcher prise.
- Un traumatisme lié à la vie sexuelle qui peut survenir brutalement sans que l’on s’en rende compte (relation toxique, harcèlement sexuel ou moral, burn out…).
Pour venir à bout du vaginisme, il est conseillé de rencontrer des praticiens spécialistes de la pathologie (gynécologue, sexologue, coach, sage-femme, sophrologue, kinésithérapeute…).
Panorama de la sexualité des Européennes à l’heure de la Covid
C’est dans l’Hexagone que l’on compte le plus de femmes insatisfaites de leur vie sexuelle : 35 %, soit beaucoup plus que dans des pays du nord comme l’Allemagne (23 %) ou le Royaume-Uni (27 %). L’insatisfaction des Françaises se rapproche plutôt du niveau observé dans des pays méditerranéens, comme l’Italie (30 %) et l’Espagne (28 %).
Et cet écart entre la France et ses principaux voisins tend plutôt à se creuser si l’on en juge par la forte hausse de l’insatisfaction sexuelle féminine dans l’hexagone : + 4 points entre 2016 (31 %) et 2021 (35 %) en France, contre une hausse moyenne d’1 point dans les 5 pays étudiés (28 %).
Cette étude, réalisée dans un contexte sanitaire particulier (mars 2021), montre aussi une montée de l’inactivité sexuelle des Européennes : 37 % n’avaient pas eu de rapports sexuels en un mois (contre 32 % en 2016), sachant que c’est en France (41 %, + 10) et au Royaume-Uni (47 %, + 4) que l’on comptait le plus de femmes sexuellement inactives.
Moins soumises aux risques d’opprobre pesant encore sur les femmes qui multiplient les partenaires, les Nord- Européennes affichent un nombre de partenaires sexuels (plus de 5 partenaires dans leur vie) plus important (42 % en Allemagne, 38 % au Royaume-Uni) que celles des pays méditerranéens et catholiques (23 % en Italie, 31 % en Espagne).
Avec une biographie sexuelle similaire à celle des pays du Nord (37 % ont eu au moins 5 partenaires dans leur vie), les Françaises se rapprochent donc des sociétés à dominante protestante, où une certaine éthique libérale en matière de moeurs réduit le contrôle social et les formes de stigmatisation qui peuvent entourer leurs comportements sexuels.
Étude Ifop pour The Poken Company, réalisée par un questionnaire auto-administré en ligne du 1er au 5 mars 2021 auprès d’un échantillon de 5 025 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en Italie, en Espagne, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.