Chouette, il pleut !… Eh oui, il est possible de vivre heureux et en autonomie avec l’eau de pluie, pour peu que l’on respecte quelques règles simples à chaque étape du circuit de l’eau. Toiture, cuve, filtration et entretien de l’installation, voilà comment cela fonctionne.
Une idée simple
Il n’est pas exagéré d’affirmer que l’eau de pluie est aujourd’hui la seule ressource d’eau de bonne qualité qui soit disponible (presque) partout et pour tous. Et puis, elle est gratuite. Sans calcaire, elle vous épargne la gestion d’un adoucisseur et diminue les quantités nécessaires de savons et liquides de lavage, bio évidemment. Douce pour la peau, elle offre un confort de vie insoupçonné.
Certes, elle est peu chargée en sels minéraux, mais si vous mangez de bons fruits et légumes bio, qui ont poussé en terre, vous trouverez tous les nutriments nécessaires à votre équilibre alimentaire, promis !
Récupérer l’eau
Sur le toit, préférez la tuile ou le bac acier, et évitez le toit végétalisé, qui va retenir trop d’eau. Un système de nettoyage du toit en début de pluie et une première filtration s’installent avant la citerne.
La citerne
L’eau sera stockée dans une citerne de préférence ronde et en béton, qui présente l’avantage de minéraliser l’eau de pluie et d’en réguler le pH. Vous pouvez la réaliser en chaux, ce n’est que mieux. Enterrée, elle gardera l’eau à l’abri de la lumière et à température quasi constante, sans geler.
Pompage/pression
Il faut adapter la pompe de surface et ses accessoires, avec quelques calculs à la clé à ne pas négliger afin d’optimiser l’installation. En cas de panne, un secours par une pompe à main est envisageable.
Filtration/micro-filtration
La filtration s’effectue via un système mécanique par simple circulation de l’eau dans différents filtres à sédiments et charbon actif pour l’usage sanitaire. Une microfiltration par osmose inverse pour l’usage alimentaire est nécessaire. L’eau pourra aussi être dynamisée. La stérilisation par lampe UV est par contre discutable.
Recyclage
L’eau est recyclée par un bac à graisse et un puits perdu pour les uns, par une installation de phytoépuration et même de piscine naturelle pour d’autres. L’utilisation de produits lavants bio en amont est évidemment conseillée pour gagner en qualité à la sortie.
En cas de manque d’eau
Si vous êtes raccordé au réseau, vous pouvez utiliser l’eau de pluie en priorité et le réseau en secours. Sinon, une bonne étude dimensionnement/pluviométrie s’impose. Comptez 100 l par jour/personne, et sachez qu’1/3 de votre consommation d’eau potable part dans les toilettes. Alors, autant vous dire qu’en autonomie, les toilettes sèches ont la préférence !
Législation
L’État français est favorable à la récupération de l’eau de pluie pour des usages extérieurs, mais se cache derrière le principe de précaution pour l’usage sanitaire et alimentaire. Et ceci même si, depuis plusieurs années, d’autres pays utilisent l’eau de pluie pour tous les usages…
Être autonome, c’est être responsable. Vous agissez ici sous votre seule responsabilité, pour un usage privé uniquement. Il faut prévoir un entretien régulier, ainsi qu’un testeur pH/ppm pour les contrôles mensuels. Vous pouvez aussi faire analyser votre eau annuellement pour en vérifier la qualité.
Semer des utopies…
Après ce rapide survol, on se demande alors si le but est l’économie financière ou plutôt l’envie de consommer une eau réellement potable, loin des monopoles de distribution d’une eau chlorée à la qualité douteuse… L’autonomie n’est pas un retour en arrière mais un retour à nos vraies valeurs, au plus proche des nouvelles réalités de l’humanité.
Emmanuel Toitot
Expert en solutions autonomes
Conseil, formation, vente et installation
www.toitot.com
06 89 19 62 71