Le livre La ferme bio de They – Voyage au bout d’un rêve est présenté sous forme d’un feuilleton en plusieurs épisodes depuis le numéro de mai/juin 2021 de l’écolomag. La démarche essentielle de l’auteur s’appuie sur la défense de notre environnement, des richesses des espaces naturels, et la promotion des produits issus de l’agriculture biologique proposés aux consommateurs.
Personne, encore de nos jours, ne peut scientifiquement situer la datation de l’arrivée de la charrue en France ! La vraie, telle qu’on la connaît, naît au IIe siècle avant notre ère, avec les premiers socs en planche. Un siècle plus tard, ils sont en métal et s’enfoncent plus profondément pour retourner les sols lourds, accroissant de 30 % les rendements agricoles dans le nord de l’Europe, permettant de nourrir davantage de monde.
Tout juste peut-on en estimer qu’elle fut utilisée plus massivement à partir du Xe ou XIe siècle.
Elle a largement contribué à la modernisation de l’agriculture par une transformation de l’araire en modifiant la forme de son soc.
L’araire avait déjà largement provoqué un bond essentiel dans les modes de culture, mais l’avènement de la charrue fut une véritable révolution, qui s’améliorera constamment jusqu’à aujourd’hui.
La différence entre l’araire et la charrue est de taille. En effet, si le premier permettait de passer l’ère du grattoir au sol, il ne retournait pour autant pas la terre ; et même si, au fil du temps, il fut amélioré par l’ajout d’un avant-train de roues, il ne pouvait par remonter une glèbe en surface pour la faire respirer, l’aérer et la faire profiter de la chaleur naturelle du soleil. De ce fait, les graines tombaient au fond d’un sillon et ne donnaient qu’un très faible rendement.
La charrue, quant à elle, et de par ses particularités – notamment avec son coutre (partie tranchante de l’instrument) à l’avant du soc –, fouille et ouvre le sous-sol en remontant la terre à la surface ; puis celle-ci glisse le long du versoir, se torsade et se retourne en retombant et en enfouissant la couche superficielle.
L’homme comprit, dès lors, tout l’avantage de ce travail, qui perdure encore sur tous les terrains agricoles de la planète. La charrue fut surtout diffusée en Europe du nord et dans les régions aux terres argileuses et lourdes, alors que l’araire resta employé très longtemps en Afrique.
À partir de son utilisation, les rendements furent substantiellement augmentés et passèrent jusqu’à 4 et même 5 pour 1. Bien entendu, cela n’explique pas tout dans cette augmentation des rendements, mais il est indéniable que la charrue y a largement contribué.
D’ailleurs, la domestication du cheval, à cette même époque, réel auxiliaire du cultivateur, auquel fut adapté un collier rigide, a également et efficacement aidé à la modernisation de l’agriculture, entre autres dans les grands domaines de riches propriétaires. Technique de labours encore fortement améliorée par l’utilisation du collier d’épaule pour ces chevaux et boeufs où, en plus de leur éviter l’asphyxie, apportait une traction plus puissante, donc plus efficace.
Le travail demeurait toutefois pénible. La charrue s’enfonçant plus profondément dans les sols nécessitait de puissants attelages et les chevaux étaient souvent à la peine. Reste aussi que le petit paysan, métayer ou serf ne disposait pas de suffisamment de moyens financiers pour acheter des outils coûteux et encore moins d’attelages de chevaux et même de bœufs. De ce fait, ils continuèrent de labourer à la force de leurs bras.
À suivre…
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