Il se dit en Provence que, cet été, le maire du Beausset, dans le Var, a été saisi de plaintes de vacanciers contre… des cigales. Elles chantaient trop fort !
En voilà de drôles d’apaches. Il faut dire qu’ils ne sont pas les seuls à vouloir accommoder la campagne à la sauce citadine. Entre les bachibouzouks qui, fraîchement débarqués, font combler la mare du voisin par voie de justice pour ne plus entendre les grenouilles, et les estivants qui se lamentent du bruit que font les cloches des vaches, les exemples ne manquent pas chez ces hurluberlus.
Pareil pour certains gros malins qui, au mépris de la loi, bouchent les recoins des façades pour ne pas être dérangés par les hirondelles de fenêtre. Résultat, mes copines s’épuisent à trouver un coin pour nidifier. Elles sont d’ailleurs en train de disparaître de nos campagnes, ce qui profite bien aux grosses mouches et aux moustiques. Pas grave pour ces moules à gaufres, un nuage d’insecticide sur la terrasse fera l’affaire juste avant les « chipos aux herbes de Provence » et le rosé en promo chez Carrouf.
Entendons-nous bien : je trouve formidable le retour à la nature pour un citadin.
Si c’est pour faire les joues roses aux petits en zappant « face de bouc » au profit d’une balade en forêt à la saison des champignons, je suis aux anges. Mais si c’est pour râler contre le chant du coq au prétexte que, le samedi matin, c’est « dodo », je trouve ça plutôt moyen.
Je sais que je ne suis qu’une vieille chouette un peu ronchon et qu’il y a plein de personnes de bonne volonté qui veulent un peu plus de « vert » dans leur vie. Je conseille simplement à certains de ne pas aller acheter local comme on va au zoo et de dire bonjour quand ils vont chercher le pain. Le reste va suivre. Il paraît que « Le bonheur est dans le pré » !
Naturellement vôtre,
La Chouette






























