Réchauffement ou dérèglement climatique, nous n’en sommes plus à l’heure de la sémantique. La température grimpe ! Un malade l’est réellement avec une température à + 2 °C, soit 39 °C. Cela se voit. C’est net. Et, après quelque temps, le retour à un état normal permet de retrouver un 37 °C ; on se dit que, finalement, c’est chouette d’être en bonne santé.
À + 0,5 °C, on ne ressent pas grand-chose, on se dit que ça va passer… C’est bien un paradoxe de l’être humain. Il clame haut et fort que c’est appréciable d’avoir la santé, mais seulement après un épisode souffrant. Et, plus cet épisode est long, plus cette appréciation est décuplée et le conduira à tout faire pour rester en pleine forme ! C’est systématique, vous aussi en avez fait l’expérience.
Alors, si l’on faisait pareil pour la Terre ? Le souci, c’est qu’entre la théorie et la pratique, le retour à la normale n’est plus possible à l’échelle du globe. On le sait, le réchauffement aura des conséquences graves.
Oui, mais, voilà, il faut le « vivre » pour réellement attaquer le problème. Parlez-en aux habitants des îles Kiribati, un archipel de l’océan Pacifique. Ils recherchent un point de chute pour vivre ailleurs car l’eau monte chez eux. Réfugiés climatiques. Eux le vivent. Pas nous. Eux agissent. Pas nous, ou si peu. De nombreuses initiatives sont lancées : projet de taxation du kérosène, projet de fonds financiers dédiés à la lutte contre le réchauffement climatique, diminution de l’énergie fossile pour les datacenters qui nourrissent les milliards de flux web quotidiens… Croisons les doigts.
La multiplication des initiatives individuelles, de personnes, d’entreprises, d’associations, d’élus est la seule réponse optimiste actuelle. Nos décideurs sont bien trop occupés à des échéances de court terme qui ne font pas de place à ces préoccupations, lesquelles, pourtant, nous affecteront tous. Avec cela, les électeurs ne veulent toujours pas comprendre que seules des décisions un peu radicales, allant à l’encontre d’un certain confort de vie, d’une progression du pouvoir d’achat, inverseront la courbe des températures. Et on parle de transition… un terme bien trop doux pour éveiller les consciences.
Les faits nous disent le contraire : il faut une rupture pour éviter justement la rupture de certaines matières premières limitées, une révolution copernicienne sur les taxes et les labels. Un produit normal ? Un produit respectueux de l’environnement, neutre en carbone, démontable, réparable, avec une TVA réduite.
Et si le conventionnel de demain, c’était le bio d’aujourd’hui ? La résignation n’est pas une option. À nous de promouvoir des solutions viables, sans attendre d’être au pied du mur !
Olivier Guilbaud
Co-dirigeant du Laboratoire Science & Nature
Olivier Guilbaud
Co-dirigeant du Laboratoire
Science & Nature