Un constat est sans appel : au cours de notre existence, nous sommes tous – directement ou indirectement – concernés par les addictions, et ce quelle que soit leur nature. Car, de tout temps, les hommes ont cherché à s’évader des limites qui leur sont imposées par leurs 3 ennemis intimes, à savoir leur corps, leur raison et les normes sociales.
Mais rappelons tout d’abord que le terme « addiction » est d’usage récent et désigne l’asservissement d’un sujet à une substance ou une activité dont il a contracté l’habitude par un usage plus ou moins répété. On parle d’addiction lorsque le besoin l’emporte sur le désir, lorsque la sensation remplace l’émotion et la relation, lorsqu’un produit ou un comportement envahit le champ des plaisirs possibles et devient prioritaire pour obtenir du plaisir ou apaiser une tension, lorsque la passion domine la raison.
Si, pendant longtemps, les addictions ont principalement évoqué la dépendance à la drogue, au tabac et à l’alcoolisme, elles regroupent désormais ce que l’on appelle les addictions comportementales, telles que les troubles du comportement alimentaire, les dépendances sexuelles ou affectives, les achats compulsifs, l’activité sportive intensive, les addictions aux jeux de hasard et d’argent, aux jeux vidéo, la cyberaddiction…
Si les addictions sont d’abord la recherche du plaisir à l’état brut, elles sont autodestructrices. Elles s’attaquent à la fois au corps (dépendance physique) et au psychisme (dépendance psychique) et transforment la nature des rapports avec autrui.
Afin de les traiter, mais aussi de prévenir leur apparition, il est impératif de dénouer les mécanismes de la mise en place des addictions. Les nombreuses recherches actuelles sur le sujet tendent à montrer que tout se joue au coeur du fonctionnement cérébral. Comprendre les addictions pour mieux les déjouer, tel est le sujet ambitieux et non moins passionnant que nous avons souhaité aborder dans ce numéro.
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