En France, le deuil périnatal touche aujourd’hui 7 000 à 8 000 familles par an. Ce chiffre inclut les interruptions de grossesse pour des raisons médicales, ainsi que les enfants nés sans vie (depuis 2008, les parents peuvent désormais inscrire à l’état civil tout enfant mort à la naissance quels que soient le poids et la durée de grossesse). En ajoutant les fausses couches non déclarées, le phénomène est beaucoup plus courant qu’on ne le croit. Quel que soit le nombre de semaines de grossesse, c’est un événement traumatisant, d’autant plus que les proches ne savent pas toujours comment réagir.
L’importance du soutien de l’entourage
« On a souvent dans l’idée que dans ces moments- là il n’y a rien à dire, alors qu’en fait il y a plein de façons pour l’entourage de soutenir les parents et enfants endeuillés. » Dans son livre, Dans ces moments-là1, qui s’adresse autant aux parents qu’à leurs proches, Hélène Gerin recense 130 idées de soutien actif et empathique. « On ne vit pas un deuil seul. Les parents sont nécessairement confrontés à la famille, aux amis, qui leur demandent des nouvelles du bébé attendu. Il est très important pour l’entourage de se mettre à l’écoute des parents. » Ainsi, les questions ouvertes telles que « est-ce que tu as envie de raconter ton histoire ? » ou « qu’est-ce qui te ferait du bien ? » permettent d’offrir son soutien, sans jugement ni tabou.
Se faire accompagner
En plus de la prise en charge psychologique classique, des associations assistent les parents de façon spécifique. C’est le cas par exemple de Souvenange2, qui peut réaliser des photos du bébé à la maternité afin d’immortaliser ce moment d’amour. L’association Lou-ange3 propose, quant à elle, de tout petits vêtements et couffins pour les bébés nés sans vie, afin de les accompagner avec dignité. Hélène Gerin suggère également de se rapprocher de cercles de parents ou de faire appel aux médecines alternatives, telles que l’EMDR.
Oser aborder le sujet avec les autres enfants
Même en cas de fausse couche précoce, les aînés ressentent la douleur des parents. Ils peuvent développer un sentiment de culpabilité face à ce bébé dont ils ne voulaient peut-être pas, et penser l’avoir tué. « Il convient de leur parler en utilisant peu de mots, car les enfants fonctionnent avec bien plus de simplicité que les adultes. Leur préciser que c’est la faute de personne. Préférer des mots clairs et sans équivoque « son coeur n’a pas pu tenir, il était très malade », ou encore « il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné », « il est décédé », afin de ne pas laisser de flou. Des livres peuvent inciter à en parler4, ainsi que la mise en place d’un carnet de deuil, accessible à toute la famille. Un moyen également d’ouvrir la discussion au sein du couple. »
1- Dans ces moments-là, paru en mai dernier aux éditions Mille et une pépites. Plus d’informations : https://www.danscesmomentsla.com et https://www.facebook.com/helenegerinDansCesMomentsLa
2- http://souvenange.fr
3- http://lou-ange.wifeo.com
4- Pour toute la vie de Sophie Helmlinger, Didier Jean et Zad – http://utopique.fr/40__sophie-helmlinger