Convictions écologiques, aspect économique ou souhait de répondre davantage aux besoins de son bébé, les raisons qui poussent les parents à adopter l’hygiène naturelle dès la naissance sont multiples. Loin d’être réservée aux parents excentriques ou à ceux au foyer, cette méthode est plus simple à mettre en place qu’il n’y paraît.
En quoi consiste l’hygiène naturelle infantile (HNI) ?
Contrairement à ce que l’on peut croire, l’hygiène naturelle n’est pas une méthode d’apprentissage précoce de la propreté, visant à imposer le pot au bébé dès son plus jeune âge. Il s’agit plutôt du développement d’un moyen de communication entre les parents et l’enfant*. En effet, jusqu’à environ 6 mois, le bébé est conscient de ses besoins d’élimination, qu’il indique même à ses parents. Si ces derniers n’ont aucune réaction, le bébé va progressivement cesser de transmettre ces signaux puisque son entourage n’y prête pas attention. Il perdra alors les sensations d’élimination, jusqu’à ce qu’un beau jour, on lui demande de se reconnecter à son corps, estimant qu’il est temps pour lui d’utiliser le pot. L’HNI vise donc à répondre aux besoins d’élimination du nouveau-né, en lui donnant les moyens de se soulager autrement que dans sa couche.
Conscience d’élimination et maturité des sphincters
De nombreux parents pensent que l’enfant est apte à aller sur le pot au moment où les muscles de ses sphincters sont suffisamment développés pour se retenir. Or, le fait que le bébé ne puisse pas se retenir ne l’empêche pas d’être conscient de ce qui se passe dans son corps. À l’inverse, un enfant capable de se contenir ne va pas systématiquement réclamer le pot, surtout s’il a été habitué à se soulager dans sa couche.
L’hygiène naturelle en pratique
Que l’on opte pour une version sans couches, ou bien pour une version partielle (sans couches à la maison, couches à l’extérieur ou lors de longues sorties), l’HNI gagne à être expérimentée. En pratique, il s’agit de repérer les signaux émis par son bébé et de le tenir au-dessus d’une bassine, d’un pot spécial HNI ou d’un lavabo au moment où il va éliminer, ce qui est beaucoup plus simple qu’on pourrait l’imaginer. Petit à petit, on apprend à repérer les moments-clés – le matin au réveil, après la sieste, avant/ après une balade, etc. – pour proposer à son bébé le moyen de se soulager autrement que sur lui. Au fil des mois, la communication se crée : un son, un signe, une grimace ou un simple regard… votre enfant trouvera un moyen de capter votre attention.
L’HNI favorise-t-elle la propreté précoce ?
Les enfants avec lesquels on a pratiqué l’HNI ont tendance à être propres plus rapidement, car habitués à s’écouter et, surtout, à être écoutés. Cependant, comme tout apprentissage, les enfants passent par des phases de progrès et de régression pour ensuite mieux appréhender le palier suivant. Il y aura probablement de nombreux ratés, mais, finalement, pas plus qu’avec un enfant ayant appris la propreté tardivement avec la méthode conventionnelle.
* Voir le livre d’Ingrid Bauer Sans couches, c’est la liberté !, aux éditions l’Instant Présent.